Trésors de la collection Al Thani Mécène du chantier de restauration de l’hôtel de la Marine, la Al Thani Collection Foundation a signé un accord avec le Centre des monuments nationaux prévoyant la présentation des chefs-d’œuvre de cette prestigieuse collection par roulement au sein de quatre galeries dédiées. Cette exposition inaugurale montre environ 120 créations de différentes civilisations, de l’Antiquité au XIXe siècle. On peut admirer dans la première galerie, pensée comme une fenêtre ouverte sur le monde, une tête royale de la XVIIIe dynastie en jaspe rouge (1475-1292 avant notre ère) et un pendentif maya en bois, jadéite, coquillages et obsidienne (200-600 de notre ère). Parmi les pièces maîtresses de la deuxième galerie, consacrée aux visages à travers les âges, on retiendra une tête d’homme de la culture Nok du Nigeria (500 avant notre ère – 500 de notre ère) et un buste en calcédoine de l’empereur Hadrien probablement sculpté vers 1240. Des pièces remarquables issues du monde musulman (folio du Coran bleu datant du Moyen Âge, coupe à vin de l’empereur Jahângîr…) sont présentées dans un troisième espace tandis que des objets d’art en matériaux précieux, comme un gobelet en or provenant de Marlik, au nord-ouest de l’Iran (1100-900 avant notre ère), ornent les vitrines de la dernière galerie. S.D.-G. Plus d'informations ici. L’Objet d’Art a consacré un grand dossier à l’hôtel de la Marine dans son n° de juillet-août, à commander ici.
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Le monde rêvé d’Eva Jospin |
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Le musée de la Chasse et de la Nature offre une carte blanche à Eva Jospin qui déploie ses œuvres récentes au fil du parcours permanent, tandis qu’au rez-de-chaussée l’installation Galleria, spécialement conçue pour l’exposition – à laquelle elle donne son titre –, investit une salle entière en invitant le public à entrer dans son monde végétal propice à la rêverie. L’artiste a convié trois créateurs, Faustine Cornette de Saint-Cyr, Aurore d’Estaing et Guillaume Krattinger, à jalonner également de leur travail les espaces de l’hôtel particulier. À partir du 19 novembre, Eva Jospin sera aussi à l’honneur au musée des impressionnismes à Giverny. N.d’A.
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Eva Jospin, Galleria, 2021. Photo service de presse. © Béatrice Hatala – Adap, Paris, 2021
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Un tableau de Simon Vouet rejoint Besançon
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Le 10 novembre dernier, la maison Sotheby’s proposait aux enchères un fragment du grand modello réalisé par Simon Vouet, après 1724, pour la nouvelle chapelle du chœur des chanoines de Saint-Pierre de Rome. Estimé entre 200 000 et 300 000 €, Les Anges portant la Colonne de la Passion a été judicieusement préempté par le musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon pour 252 000 € (frais compris). Cette exceptionnelle acquisition menée grâce au soutien du ministère de la Culture, de la Fondation La Marck, de l’association des amis du musée et de la ville de Besançon rejoindra Les Anges portant les instruments de la Passion, autre fragment du modello du décor commandé par le pape Urbain VIII conservé dans les collections du musée depuis le legs de Jean Gigoux en 1894. E.M.
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Simon Vouet (1590-1649), Les Anges portant la Colonne de la Passion, 1625. Huile sur toile, 131 x 77 cm. © Sotheby’s
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— DANS LES COULISSES DE LA MANUFACTURE DE SÈVRES
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Tout feu tout flamme ! |
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Ce matin, la Manufacture de Sèvres accueillait la ministre de la Culture, plusieurs élus ainsi que quelques journalistes pour un moment rare et émouvant : l’ouverture de son grand four à bois datant du XIXe siècle, événement hors-norme qui n’a lieu que tous les cinq ans ! Le 13 octobre dernier avait été lancée la cuisson de vingt-sept vases peints par Hélène Delprat, Annette Messager et Ulla von Brandenburg. Invitées par la Manufacture pour une carte blanche, ces trois artistes, après avoir appris les techniques exigeantes de la peinture sur céramique au côté des artisans décorateurs, ont laissé libre cours
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à leur créativité sur six formes de vase différentes : des grandes jarres Charpin aux petits vases d’Angers. Après une cuisson de 33 heures à près de 13 000 degrés et un mois de refroidissement, ces créations inspirées par la mythologie, le théâtre et le cycle vital ont été délicatement sorties une à une du grand four par les artisans céramistes qui les ont présentées aux invités. Le grand public pourra quant à lui les découvrir à partir du mois de février 2022 à Paris, dans la Galerie de Sèvres. E.M.
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Le grand four à bois de la Manufacture de Sèvres. © E.M.
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Disparition d'Etel Adnan
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Etel Adnan est décédée à Paris le 14 novembre dernier à l’âge de 96 ans. Née à Beyrouth en 1925 d’une mère grecque chrétienne et d’un père syrien musulman, elle grandit dans un milieu multiculturel : le français sera longtemps la langue privilégiée de son écriture – l’anglais viendra ensuite après des séjours répétés aux États-Unis –, tandis qu’elle fera de la peinture, notamment abstraite, son moyen d’expression plastique. La fluidité des mots rejoint celle du tracé graphique et coloré, constituant un langage commun. Après des études de littérature à la Sorbonne, elle obtient une maîtrise de poésie à Harvard et enseigne la philosophie, tout en s’intéressant aux beaux-arts et aux arts décoratifs.
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Discrète mais internationalement reconnue, elle a exposé aux États-Unis, au Maroc, au Liban, sans oublier la France où l’Institut du monde arabe l’a accueillie en 2016 pour une importante exposition monographique, tandis que les galeries Lelong ou Claude Lemand lui offrent leurs cimaises depuis de nombreuses années. Engagée contre la guerre – Vietnam, Algérie, Liban… –, ses armes sont celles de l’art et de la poésie (lire le récit Sitt Marie-Rose, devenu un classique de la littérature). Elles se retrouvent, magistralement déployées, au sein de livres d’artiste qui illustrent ses talents, entre trace et mémoire. M.A.
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