Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Mon texte inédit sur ce blog:TRATEAU-SCAIN pour la Consigne d'écriture 2122-09 du 16 novembre 2021 : Récit modianesque de l'atelier d'écriture de VILLEJEAN
Récit modianesque
Servez-vous des éléments ci-dessous, extraits du dernier roman de Patrick Modiano, "Chevreuse", pour écrire une nouvelle qui parle d’une période révolue ; vous pouvez aussi utiliser une ou plusieurs des images publiées sous ces éléments.
Incipit du roman :
Bosmans s’était souvenu qu’un mot, X, revenait dans la conversation. [X est le nom d'un lieu de votre choix]
Incipit des chapitres :
X. Ce nom attirerait peut-être à lui d’autres noms, comme un aimant.
À la sortie de X., un tournant, puis une route étroite, bordée d’arbres.
Un début d’après-midi, Bosmans décida de sonner à la porte de l’appartement.
Dans la rue, il déplia le papier qu’elle lui avait tendu. Il y était écrit : Kim 288.15.28.
Il accompagna encore deux ou trois fois Camille à ses rendez-vous de Saint-Lazare avec Michel de Gama.
Il était impossible à Bosmans, après plus de cinquante ans, d’établir la chronologie précise de ces deux événements du passé :
Camille Lucas dite « Tête de mort »
Michel de Gama – Guy Vincent – hôtel Chatham
Martine Hayward Auberge du Moulin-de-Vert-Cœur
(près de Chevreuse)
Maison de la rue du Docteur-Kurzenne
René-Marco Heriford (Appartement d’Auteuil)
AUTEUIL 15.28 (« le réseau »)
Rose-Marie Krawell
À certains moments de la journée, il en riait lui-même et dressait une liste de titres de romans qui traduisaient son état d’esprit :
– Le Retour des fantômes
– Les Mystères de l’hôtel Chatham
– La Maison hantée de la rue du Docteur-Kurzenne
– Auteuil 15.28
– Les Rendez-vous de Saint-Lazare
– Le Bureau de Guy Vincent
– La Vie secrète de René-Marco Heriford
Dans l’agenda à la couverture de cuir vert, cet agenda dont on ne pouvait pas savoir l’année, la plupart des pages étaient blanches.
Dernière phrase :
Un avion glissait en silence dans le bleu du ciel et laissait derrière lui une traînée blanche, mais on ne savait pas s’il s’était perdu, s’il venait du passé ou bien s’il y retournait.
Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir
Agnès de Clairville - Morriganes 1 |
Agnès de Clairville - Morriganes 2 |
Bernard Bouin - Sans titre |
Berthe Moriset - Intérieur à l'île de Wight |
Mathurin Méheut - A l'ombre des platanes |
Sylvain Buffile - Sans titre |
Sylvain Buffile - Sans titre |
X - La Dame aux hortensias |
Yvon Labarre - Cérémonie du souvenir |
Xavier de Langlais - Visage pensif |
Christian Lebon - L'Irlande ou les Musiques de l'âme (livre de Pierre Joanon) |
Clairin - pensées secrètes |
Clergé - Le Clown |
Renoir - Le Moulin de la Galette (détail) |
Elise Rebiffé - Les fées m'ont dit 1 |
Elise Rebiffé - Les fées m'ont dit 2 |
Henri Matisse - Le Goûter (Golfe de St-Tropez) |
Kretz - Autoportrait (1979) |
Jean-Louis Guitard - Arbres http://aevillejean.canalblog.com/archives/2021/11/16/39223819.html#c89267061 |
Jean-Louis Guitard - Noir et blanc |
Jean-Louis Guitard - Sans titre |
Bosmans s’était souvenu qu’un mot, «TRATEAU-SCAIN » revenait dans la conversation. Ce nom attirerait peut-être à lui d’autres noms, comme un aimant. A la sortie de TRATEAU-SCAIN , un tournant, puis une route étroite, bordée d’arbres, menait à Ajar.
Dans ce village se trouvait la maison de campagne de ses parents. Il n’aimait pas aller à Ajar depuis son enfance, sans doute parce qu’il préférait déjà la ville où résidait sa vieille maîtresse, Vellin [2].La seule chose qu’il supportait à la campagne, c’est la réunion de militaires au bar du lac qui ressemblait à un tableau de Mathurin Méheut dont il avait vu une exposition des œuvres au Musée de la Marine[3], il y a quelques années.
Un début d’après-midi où il était seul à TRATEAU-SCAIN, Bosmans décida de sonner à la porte de l’appartement de Vellin. Il la trouva à côté d’un bouquet d’hortensias, en proie à une rêverie dont il se sentit d’abord exclu.
Rapidement, les hortensias le ramenèrent en Bretagne où ils s’étaient tous deux étendus pour batifoler près d’un rocher magique.
Camille, l’amie intime de Vellin interrompit leurs rêveries érotiques à tous deux en se glissant autour de son cou à lui tout en glissant discrètement sa main dans sa braguette même si Vellin connaissait les petits jeux de ses deux amants et d’ailleurs s’en excitait. Il se demandait pourquoi Camille Lucas était surnommée « Tête de mort » car pour lui, sa main dans son pantalon était plutôt reliée à la vie. Dans la rue, il déplia le papier qu’elle lui avait tendu sous couvert de caresse coquine. Il y était écrit : Kim 288.15.28. Kim était la destination imaginaire du train 488 qui partait de Saint-Lazare à 15h28. Le rendez-vous était lui réel et Bosmans accompagna encore deux ou trois fois Camille à ses rendez-vous avec Michel de Gama.
K pour la Maison de la rue du Docteur-Kurzenne
I comme Interdiction d’interdire
M pour Martine Hayward Auberge du Moulin-de-Vert-Cœur (près de Chevreuse) où se tenaient aussi « Les Rendez-vous de Saint-Lazare » succès de librairie plus sulfureux que les « 50 nuances de Grey. »
Main dans la main, Camille et Michel rejoignaient Guy Vincent à l’hôtel Chatham. Ils y jouaient aux mêmes liaisons dangereuses qui se tissaient chez Vellin. Guy Vincent avait gagné de l’argent en relatant dans un livre « Les Mystères de l’hôtel Chatham. » Il était impossible à Bosmans, après plus de cinquante ans, d’établir la chronologie précise de ces deux événements du passé : qui avait publié en premier sa vérité entre Guy et l’anonyme caché derrière « Les Rendez-vous de Saint-Lazare. » Il avait lui aussi commencé une intrigue qui se déroulait dans « Le bureau de Guy Vincent » et lui avait donné son titre. Le problème était que « dans l’agenda à la couverture de cuir vert, cet agenda dont on ne pouvait pas savoir l’année, la plupart des pages étaient blanches. » Ses repères étaient plutôt spatiaux comme le train pour « Auteuil » de 15h28 qu’il prenait avec Michel pour rejoindre « René-Marco Heriford » om ils commençaient à se caresser. Alors le rocher dressé apparaissait dans son esprit.
Quand le visage pensif, il repensait la « cérémonie du souvenir », un avion glissait en silence dans le bleu du ciel et laissait derrière lui une traînée blanche, mais on ne savait pas s’il s’était perdu, s’il venait du passé ou bien s’il y retournait.