Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Giuseppe Penone(dont j'ai vu les oeuvres à Versailles et ailleurs) touche du bois à la BNF
Comme un pied de nez à l’époque du «sans contact», les empreintes sont partout dans l’exposition Sève et Pensée de Giuseppe Penone : traces de doigts, marques de paumes, argile malaxée, mains dessinées, parlent d’un monde tactile, comme si le toucher précédait le regard. Deux grandes paupières fermées, composées de milliers d’épines d’acacia, veillent paisiblement sur la pièce (les Yeux fermés). Pour Penone, l’émotion ne passe pas toujours par la vision : comprendre le monde, c’est le sentir et l’effleurer… Au centre de l’exposition, à la BNF, à Paris, il y a d’abord l’empreinte de cet arbre immense : Penone a frotté un tronc de 30 mètres avec des feuilles de sureau sur un tissu de lin pour en garder la trace. Couché sur une longue table centrale, l’immense linceul marqué par l’image de l’arbre ressemble à une grande photographie verte. Au mur, il y a aussi ces traces de doigts qui grossissent par cercles concentriques comme les cernes d’un tronc gigantesque (Propagation). Et puis, il y a ces quatre drôles de toiles vert fluo, réalisées avec les doigts, comme l’aurait fait un enfant (Leaves of Grass). Ces tableaux ont été inspirés à l’artiste par le livre de l’américain Walt Whitman, objet tactile que Penone imagine passer de main en main, essaimant dans l’esprit de chaque lecteur des pulsions sensuelles depuis le XIXe siècle. Si un li…