Nous entendons un écho de ce passage du livre d’Isaïe dans le familier Sermon sur la montagne : « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ; ceux qui ont faim et soif, ils seront rassasiés ; les miséricordieux, on leur fera grâce ; les coeurs purs verront Dieu » (Mt 5, 4.6.7.8).
Mais quand cela arrivera-t-il ? Quand surviendra ce temps béni des larmes essuyées pour toujours, de la grâce définitivement victorieuse, de notre vaste et insatiable faim rassasiée ?
Toutes les béatitudes, sauf deux, conservent encore le temps du futur qui est celui du livre d’Isaïe. Le Fils de Dieu marche sur la terre des hommes, se donne à voir et à toucher et demeure au milieu de nous, mais quelque chose reste encore inaccompli. Pourtant, avançant à tâtons au milieu des tribulations, nous sommes déjà dits heureux puisque nous sommes certains du terme du chemin et qu’avec le Christ, nous le possédons déjà, en promesse, en prémices.
Nous pleurons, mais nous avons le Consolateur, nous péchons, mais la grâce ruisselle sur nous ; nous avons faim et soif, mais nous possédons le pain de vie.
Benedicte Delelis