Naître d’une femme, c’est devenir fils ou fille de cette femme et en hériter quelques traits. Des traits physiques ou des traits de caractère.
Sans doute Marie s’est-elle entendu dire à propos de Jésus : il te ressemble ! Et elle a dû s’émerveiller de voir Dieu assumer jusqu’à sa ressemblance concrète : « Le Puissant fit pour moi des merveilles, saint est son nom. »
Si l’enfant hérite de ses parents bien des caractéristiques, les parents, eux, vivent une véritable transformation : naître d’une femme, c’est aussi la faire devenir mère. Ma venue au monde a radicalement transformé celle qui m’a portée. Ma naissance fut aussi pour elle une naissance.
Ainsi Marie s’est-elle laissé transformer par celui qui a pris chair en elle.
Et nous, qui portons Dieu, à quelle transformation, à quelle nouvelle naissance nous appelle-t-il ?
La réponse est exprimée de bien des manières dans l’Écriture : il s’agit de devenir semblable à Dieu, comme Marie en son Immaculée Conception : « Il a voulu que nous soyons saints et immaculés devant lui dans l’amour », « Soyez saints car moi, votre Dieu, je suis Saint »*. Cette ressemblance, Dieu l’a voulue dès l’origine lorsqu’il a créé Adam et Ève à son image et à sa ressemblance. Mais le péché l’a abîmée et déformée.
Alors, pour la restaurer, Dieu vient non pas seulement parmi nous, mais en nous afin de nous rendre capables de devenir enfants de Dieu. Échange merveilleux pour lequel nous n’aurons jamais fini de rendre grâce : « Dieu se fait homme pour que l’homme devienne Dieu »** .
Quelle bonne nouvelle !
* Lévitique chapitre 19, verset 2
** Saint Irénée de Lyon