En Afrique, un couple marié qui ne peut avoir d’enfant vit un double drame. Celui de l’absence, bien sûr. Pas d’enfant à bercer, à cajoler, à voir grandir, à éduquer, pas de signe vivant de l’amour donné et reçu. Mais en plus, il y a le regard des proches et des voisins…
C’est pourquoi chaque naissance est accueillie comme un immense don.
La naissance d’un enfant est toujours la réalisation des promesses de vie. Sans l’enfant, la vie s’arrête, mais avec la naissance, c’est la vie qui continue. C’est le clan qui s’agrandit, la famille qui transmet, le père et la mère qui lèguent à l’avenir… La vie qui prolonge la longue chaîne humaine.
Avec Jésus, c’est la même chose, mais sa naissance n’est pas seulement la promesse d’une fécondité biologique, c’est aussi celle d’une fécondité spirituelle pour toute l’humanité. « Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour que, par lui, le monde soit sauvé. »*
En envoyant son Fils dans le monde, le Père veut sauver tous ses enfants, les sauver de la mort et partager avec eux sa vie éternelle. « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. »**
La paternité de Dieu n’est donc pas exclusive ; elle ne se cantonne pas à une famille, un clan, une tribu, un continent. Elle est ouverture et accueil de tous les hommes. Elle rattache tous les peuples à une même et unique paternité.
Connaître le Père, à travers le Fils, et le reconnaître comme Dieu et Père de tous les hommes : voilà la mission de Jésus.
Jésus vient non seulement combler l’espérance d’Israël, mais aussi libérer tous les hommes de la peur, de l’incompréhension mutuelle, de l’éloignement de Dieu. Sa naissance offre un nouveau départ pour toute l’humanité, une nouvelle création, avec de nouveaux liens entre les hommes. Des liens de vie, d’amitié et de fraternité.
* Évangile selon saint Jean ch. 3, v. 17.
** Évangile selon saint Jean ch. 17, v. 3.