J’ai passé une bien mauvaise nuit… moi qui d’ordinaire dors profondément. Comme si j’avais la boule au ventre, pas celle de la peur, mais la sensation qu’un flux, une sève, un souffle m’envahissaient peu à peu, et se diffusaient comme une douce chaleur en moi. Je n’étais pas apeurée, au contraire, une totale confiance me gagnait au fur et à mesure. J’ai posé mes mains sur mon ventre et, sans réfléchir, prononcé comme si ça venait du fond de moi : « Amen ! Qu’il me soit fait selon ta Parole ! »* Un consentement naturel, un oui profond à ce qui pourra advenir pour être en accord.
Ce matin, j’étais rassérénée, mais mon ventre garde le souvenir de cette brûlure, comme si Dieu était passé en moi : l’image du buisson ardent m’est revenue : ce feu qui brûle et ne consume pas.
Quelque chose a changé. Je vois bien qu’on me regarde différemment : mais quoi ? Je n’ose pas poser la question. Et que répondre si on me la posait ? Que je suis mystérieusement habitée par la prophétie d’Isaïe : «Voici que la vierge est enceinte ? »
Car j’ai l’impression qu’à partir du moment où j’ai dit « je suis la servante du Seigneur », et quand j’ai ajouté cette nuit « qu’il me soit fait selon ta Parole », c’est comme si la Parole s’était mise à germer en moi. Elle m’envahit, prend possession de ma chair et mon être tout entier s’accorde à elle. Sensation de naître à une vie nouvelle, à une compréhension nouvelle : comme si la Parole allait prendre chair…
Et vous ? Vous est-il arrivé de sentir la Parole de Dieu et votre vie s’accorder ?
*Évangile selon saint Luc ch. 1, v. 38.