Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Mort de l’architecte Richard Rogers, cocréateur du Centre Pompidou(j'ai vu certaines de ses oeuvres)
Richard Rogers à l'exposition « Londres telle qu'elle pourrait être », 1986. ©DR
L’architecte Richard Rogers est mort ce samedi 18 décembre à l’âge de 88 ans. Auteur de plusieurs bâtiments emblématiques de la skyline de Londres, il avait co-signé, en France, le Centre Pompidou.
Né en 1933 à Florence (Italie), l’architecte Richard Rogers est décédé à Londres, à l’âge de 88 ans, ce samedi 18 décembre. S’il a participé à l’élaboration de la skyline de Londres, on lui doit surtout en France le Centre Pompidou, qu’il a co-signé en 1977 avec Renzo Piano. Célèbre (et longtemps décrié) pour ses architectures dont les éléments structurels se trouvent sur l’extérieur du bâtiment, il est considéré comme le père du mouvement architectural « high tech » et a reçu de nombreux prix au cours de sa carrière : la médaille d’or royale pour l’architecture en 1985, le Praemium Imperiale en 2000, le Stirling et un Lion d’Or en 2006 et le Pritzker en 2007. Il signait au début de l’année sa dernière création au sein du domaine du château La Coste, près d’Aix-en-Provence.
Le mouvement « high tech »
Avec son collègue et ami Renzo Piano, Richard Rogers est considéré comme le fondateur du mouvement « high tech ». Celui-ci se caractérise par l’intégration d’éléments technologiques dans les bâtiments, ainsi que par la mise en évidence à l’extérieur des constructions de leurs éléments structurels (une particularité qui mène certains à qualifier le mouvement high tech d’ « expressionnisme structurel »). Le Centre Pompidou est un éminent exemple de cette dernière caractéristique.
Une architecture qui divise
Richard Rogers est l’auteur de nombreux bâtiments emblématiques dans de grandes villes, européennes souvent : le stade du Dôme du Millénaire à Londres, le bâtiment de l’Assemblée nationale du pays de Galles à Cardiff (Pays de Galles), l’aéroport international de Madrid-Barajas (Espagne), le 122 Leadenhall à Londres, et bien sûr le Lloyd’s dans la même ville. Certains projets ont suscité de vives réactions. L’extension de la National Gallery a ainsi été surnommée la « verrue de Trafalgar Square » par le prince Charles lui-même, tandis que le Centre Pompidou à Paris fut en son temps accueilli avec beaucoup de froideur et de circonspection. Olivier Cinqualbre, commissaire d’une exposition consacrée à l’architecture au Centre Pompidou en 2007, expliquait alors : « Rogers est injustement peu reconnu en France. On lui reproche de faire de la mécanique, de toujours faire la même chose. Pourtant, il est en filiation avec les grands constructeurs français, de Pierre Chareau à Jean Prouvé. Il aurait dû éveiller des envies en France ».
Un dernier projet en France
L’architecte, qui avait annoncé en 2020 se retirer de son cabinet d’architecture Rogers Stirk Harbour & Partners, signait au début de cette année son dernier projet : une galerie de 120m2 en porte-à-faux au cœur du domaine du château La Coste (Bouches-du-Rhône), donnant l’illusion d’être suspendue à 18 mètres au-dessus du sol. Fidèle à son œuvre, elle présente une structure externe d’un orange vif, qui laisse vide l’intérieur de la galerie.