« Pourquoi, Seigneur qui fis le monde, pourquoi tu fis la nuit si longue ? » chantait le père Duval, « la calotte chantante », comme disait Brassens avec tendresse.

 

Les bergers ne dorment pas dans la nuit si longue. Ils sont des veilleurs, des êtres inquiétants sans doute, un peu différents, un peu mystérieux. « Tu fis un jour d’un peu de terre le coeur de l’homme et son mystère », poursuit le père Duval. L’homme n’est pas seulement un dormeur qui digère ses excès… Il est orienté vers Dieu. Il désire un autre pain que celui de la terre, le pain de vie. Bethléem signifie « la maison du pain ». « Voici le signe qui vous est donné », disent les anges. Il est signe car nous devons nous déterminer face à lui. Il faut se mettre à genoux face à un enfant.

 

Il y a de multiples voies par lesquelles l’homme essaye de rejoindre Dieu. À Noël, c’est Dieu qui vient rejoindre l’homme. L’Éternel s’est fait tout petit, Dieu est entré dans notre condition mortelle. L’incarnation de Dieu, sa mort, sa résurrection, voilà ce que désigne Noël, une joie qui traverse la mort comme la lumière des anges traverse la nuit.