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J'ai aimé hier à la Cité du design: Homo Spatius

Designers de l’espace

 
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Grumman Moon Suit, 1960, concept pour l'exploration lunaire (Photo Oscar Fritz Goro/The LIFE Picture Collection © Meredith Corporation)

Commissariat
Michel Faup, sous-directeur Anticipation et Émergence au CNES (Centre national d’études spatiales).

Scénographie
Alexis Bertrand

Vernissage 
le mardi 2 novembre, à 19h00

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En collaboration avec le Centre national d’études spatiales (CNES), la Cité du design s’intéresse aux enjeux du design pour une transition vers un nouvel âge spatial. L’exposition s’incarne dans divers projets de designers, d’artistes, d’ingénieurs, d’architectes, d’auteurs, afin d’explorer les croisements de cette épopée qui enchante et qui inquiète, et qui nous transporte dans les champs de la science, du design et des imaginaires.

Les traces des roues des rovers sur la Lune et sur Mars succèdent à l’empreinte de Neil Armstrong. Elles renvoient aux traces de pas des hommes dans les grottes magdaléniennes et nous rappellent que, rêve d’ailleurs, curiosité ou ambition territoriale, les êtres humains n’ont cessé de se déployer sur des biotopes toujours plus variés et de développer à cette fin des connaissances et des outils. Sans parler d’une préhistoire du design, l’outillage préhistorique se révèle à l’étude parfait dans sa forme fonctionnelle, complexe dans son élaboration, maîtrisé dans la qualité du matériau et indéniablement esthétique.

Affiche de l’exposition Homo-Spatius, designers de l’espace © Cité du design
Grumman Moon Suit, 1960, concept pour l'exploration lunaire (Photo Oscar Fritz Goro/The LIFE Picture Collection © Meredith Corporation) (Photo by Oscar Fritz Goro/The LIFE Picture Collection © Meredith Corporation)

L’exposition explore les croisements de ces deux épopées, de l’exploration spatiale et du design, qui se nourrissent l’une l’autre avec des périodes de plus grande intensité. Le basculement dans les temps modernes donne ainsi lieu à un foisonnement où l’on croise des astronomes aventuriers, des scientifiques littérateurs, des artisans inventeurs. Là se construisent un désir collectif, qui hérite des exploits encore récents du secteur maritime, un standard des formes et des images, et une exploration de l’univers, qui prépare le voyage et débouche sur les grands observatoires spatiaux actuels. Dès lors, littérature, cinéma, parcs d’attraction seront des vecteurs efficaces de soutien aux aspirations humaines vers l’espace.

Le design inscrit sa marque évidente dans la question de l’habitat, qu’il soit spatial ou terrestre. Durant le space-age, les architectes envisageront de nouvelles utopies urbaines, connectées, éphémères ou flottantes. Dans l’ambiance d’optimisme que génère les récentes prouesses spatiales, les formes des designers se libèrent grâce à l’apparition de nouvelles matières.

Enfin, la présente décennie apporte un double élan : préparation de l’installation durable et élargie de l’homme en orbite, mais aussi sur la Lune et Mars, et retour du spatial vers la Terre notamment en lien avec les enjeux climatiques. De quoi dynamiser encore une interaction désormais séculaire.

Du propulseur au lanceur, du télescope au satellite, du scaphandre à la ville et au mobilier, l’exposition esquisse un parcours jumelé.


De l’Homo Sapiens à l’Homo Spatius

D’après les préhistoriens, Sapiens (l’homme moderne), était déjà préoccupé par la fonctionnalité, l’adaptabilité de la forme et de la fonction de ses outils, mais également l’esthétique. Sapiens fait également preuve d’une grande adaptabilité ; armé d’outils de pierre et d’os, il quitte son berceau africain et parvient à se déployer sur tous les continents. Aujourd’hui, il envisage de quitter la planète Terre pour entamer un voyage céleste et conquérir de nouveaux territoires. Cette aventure a forgé de nouveaux héros à l’échelle mondiale, Youri Gagarine et Neil Armstrong en premier lieu.


De l’inventeur au designer

Même s’il est rêvé depuis des milliers d’années, le voyage céleste a nécessité de nombreuses étapes avant de devenir réalité en passant par la conquête de la Terre elle-même. Adapter les moyens disponibles à l’évolution du monde afin d’explorer toujours un peu plus à quoi ressemble l’inconnu. De l’inventeur d’hier au designer d’aujourd’hui, les méthodes ne sont pas les mêmes, mais on retrouve les mêmes préoccupations : concevoir les instruments pour prendre les mesures du monde et répondre aux nouveaux enjeux d’un possible avenir ailleurs.


Utopies et imaginaires

En juillet 1969, la mission Apollo 11 met un terme à la course à la Lune. L’accélération de la conquête spatiale inspire les créateurs qui revisitent la forme des objets et le cadre de vie des ménages. Le plastique et la fibre de verre s’imposent comme nouveaux matériaux pour concevoir les objets du quotidien qui prennent les formes de casques de cosmonautes, fusée, planètes, hublots…


Habiter l’espace(s)

L’histoire de l’humanité c’est aussi celle de la découverte et de l’adaptation à de nouveaux espaces vierges et hostiles à l’homme : terres arides, glaciales, océans et aujourd’hui l’espace. Au côté des ingénieurs, les architectes et les designers vont penser l’habitabilité des espaces de vie des équipages, pour disposer de stations orbitales grandes et petites, prenant en compte les questions d’ergonomie, de confort, de travail, d’hygiène, d’alimentation, de santé et de loisir.


Retour sur terre

« Notre terre est un vaisseau spatial qui vole dans l’espace avec des ressources limitées. Les problèmes sont les mêmes : un environnement hostile avec lequel il faut vivre, des ressources limitées qu’il faut partager et la nécessité de s’entendre et de collaborer avec les membres de l’équipage en vue d’atteindre ses objectifs » — Thomas Pesquet.

 

Une installation sonore pour Homo SpatiusŒuvre de Daniele Ghisi avec l’Ircam


Commissariat - Michel Faup

Michel Faup est sous-directeur Anticipation et Émergence au Centre national d’études spatiales (Cnes), au sein de la Direction de l’Innovation des Applications de la Science. Entré au Cnes en 1984 pour prendre en charge des activités de R&T en matière de senseurs optiques pour le rendez-vous et la robotique orbitale, il prend ensuite, dès 1989, la responsabilité système au sein de l’équipe intégrée CNES - Agence Spatiale Européenne en charge de la mission Silex (télécommunications optiques inter-satellites entre Spot-4 et Artemis). À partir de 1997, il a mis en place les activités d’ingénierie de constellations au sein du CNES, puis, mis en œuvre l’expérience acquise au profit de l’ingénierie système et des applications en matière de télécommunications et de navigation. Cela aboutira au poste de chef de service des projets de Télécommunication et de navigation qu’il assumera de 2004 à 2014. Il deviendra par la suite responsable d’équipe Innovation et Prospective avant de prendre sa fonction actuelle depuis octobre 2019.

 
Michel Faup - SpaceUp France © DR

Scénographie - Alexis Bertrand
 

Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, Alexis Bertrand conçoit des scénographies d’expositions et de spectacles dans lesquelles il s’attache à développer des formes et des espaces avec de fortes qualités plastiques, immersives et sensorielles. La place du spectateur, sa perception ainsi que son ressenti sont au centre de son travail. Les dispositifs qu’il conçoit visent à créer les conditions d’un moment particulier, une situation dans laquelle le spectateur est véritablement partie prenante. Alexis Bertrand a travaillé avec différentes institutions dont le ZKM (Karlsruhe), l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Le Palais des beaux-arts ou Lafayette Anticipation (Paris). Il collabore également avec des artistes comme Camille Henrot ou Évariste Richer pour INFRAWIND METACLOUD projet gagnant du 1% artistique de l’Institut Mines-Télécom, Paris-Saclay (Grafton Architects). Il travaille par ailleurs très régulièrement avec Xavier Veilhan sur des projets d’œuvres, d’expositions et de spectacles. Ils ont récemment cosigné Vårbergs Jättar (Les Géants de Vårberg), œuvre commanditée par la Ville de Stockholm. Après deux ans de conception et de fabrication, les sculptures monumentales ont été inaugurées en octobre dernier à Stråkparken et à Pelousen, deux sites à Vårberg, dans la banlieue sud-ouest de Stockholm. Ils conçoivent actuellement un nouveau spectacle dont l’idée est de développer une forme nouvelle et inédite, un intermédiaire entre arguments scientifiques et arts visuels.

https://www.citedudesign.com/fr/a/homo-spatius-1586

 
Alexis Bertrand © Violeta Kreimer

photo perso
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