À quoi mesure-t-on la santé économique du pays ? Pour évaluer les incidences de la crise liée au coronavirus, les économistes ont d'abord brandi le PIB. Mais celui-ci, dopé par les plans de relance, est peu représentatif. Alors un indicateur est scruté de plus près : la balance commerciale. 

 

Tout de suite, les chiffres sont moins flatteurs. Le mois de novembre a été particulièrement dramatique, avec un déficit de 9 milliards d'euros, ont annoncé les Douanes vendredi dernier. Étalée sur les douze derniers mois, la balance affiche - 77,6 milliards d'euros. Le pic le plus alarmant remontait jusque-là à 2011 et ses 69,6 milliards annuels.

 

Ce qui plonge le solde « bleu blanc rouge » aujourd'hui, ce sont les importations d'hydrocarbure et d'électrictié. En temps normal, la France exporte de l'or bleu, mais ces dernières semaines, la situation s'est inversée : elle en a importé, nous raconte Clara Depoers. L'aéronautique, autre secteur industriel qui fait la fierté du pays, ne parvient pas à redresser la barre. Pourtant, les exportations ne se portent pas si mal. Elles retrouvent le pic de 2019 avec 43,5 milliards d’euros sur les douze derniers mois.

 

Est-ce si grave, docteur ? Erwan Pastol, prof de SES,  répond tout en nuances : si les discours politiques alarmistes ont décrété qu’une nation devait afficher un excédent commercial, des exemples économiques à l'international prouvent exactement l’inverse.