J’aime… ou pas

J’aime le plaisir qui emporte la douleur et tout le reste.

Je n’aime pas le haschich qui ne m’apporte rien.

J’aime la force du désir qui nous lèvent.

Je n’aime pas les hâbleurs, je préfère les faiseurs ;

Mon mari disait « Il faut plutôt aller à la porte d'un plaignard que d'un vantard. »

Nous partagions la passion, la curiosité du monde.

Je n’aime pas qu’on dise que la flamme

Se calme avec l’âge : tu en étais le contre- exemple.

J’aime le moment que je vis et je n’aime pas

La course des heures qui emporte ce moment

Vers la mort à recevoir comme un repos

Après une vie belle et bien remplie.

Je crains l’extinction des feux du jour dans ma chambre

J’ai peur de me faire happer par le noir. « Je ne veux pas

Que la nuit me porte conseil ; je veux qu’elle me laisse dormir »

Mais je hais la voie du sommeil qui me fuis,

L’émotion qui prend le pouvoir sur le physiologique :

Ressentir oui mais au matin lorsque l’appât du savoir

Me lève, rire des « Grosses têtes » et pleurer

Comme le ciel qui se libère de ses tourments.