Vous connaissez tous la grande fresque de Michel-Ange, dans la chapelle Sixtine, qui représente la création d’Adam ! Dieu est représenté sous les traits d’un homme âgé, puissant et majestueux, porté par des anges, qui donne la vie à l’homme. Cette image est sublime, mais est-elle juste ?
Dieu, me direz-vous, n’a pas de cheveux blancs. Il n’a pas d’âge, car il est éternel. Et d’une. Et puis de toute façon, Dieu n’a pas de corps, puisqu’il est Esprit, comme le dit Jésus à la Samaritaine*. Et de deux. Il n’est donc ni homme ni femme. Mais pourquoi, alors, s’est-il révélé à Israël comme un père ? Un père bon et fidèle qui a tout créé et qui veut faire de nous ses enfants d’adoption ?
Pour le savoir, regardons, de nouveau, la fresque de Michel-Ange, et en particulier le petit espace que le peintre a laissé entre l’index de Dieu et celui d’Adam. Le doigt de Dieu et le doigt de l’homme sont tout proches, mais ils ne se touchent pas. Cet espace représente la distance qui existe entre Dieu et l’homme, l’écart qui demeure, malgré la ressemblance, entre le Créateur et sa créature. C’est pour signifier cette séparation que Dieu s’est toujours présenté comme un père. Car le père engendre, mais à distance. Il ne porte pas, comme la mère, le bébé dans son ventre. D’une certaine manière, c’est lui qui coupe le cordon. L’image de la paternité est donc plus parlante que celle de la maternité pour exprimer le mystère de la transcendance de Dieu. Mais si Dieu est père, pourquoi le prophète Isaïe dit-il que Dieu console ses enfants « comme une mère»** ?
* Evangile selon st Jean, ch.4 , v.24
** Livre d’Isaie ch. 66, v.13