Dieu, comme nous l’avons vu hier, n’est ni homme ni femme, parce qu’il n’a pas de corps. Mais pour révéler aux hommes qu’il est le Créateur de l’univers et pour bien marquer l’écart avec sa créature, l’Esprit saint a soufflé aux auteurs sacrés le nom de « père ». Cela dit, il leur a aussi inspiré, même si c’est moins fréquent, des images maternelles pour manifester la tendresse de Dieu. Car ces images indiquent davantage sa proximité, sa présence agissante à l’intime de chacune de ses créatures, son immanence, comme le disent les théologiens.
Pensons, par exemple, à ce verset du prophète Isaïe : « Comme celui que sa mère console, moi aussi, je vous consolerai. » Ou bien encore à celui-ci : « Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas ! »**
À plusieurs reprises, Dieu dit qu’il est bouleversé, comme une mère, à la vue des malheurs et de la détresse de son peuple : « Mon cœur en moi est bouleversé, toutes mes entrailles frémissent. »*** Saviez-vous que le mot « entrailles », « rehem » en hébreu, désigne le sein maternel tandis que sa forme plurielle, « rahamim », signifie « miséricorde » ? Quand l’Évangile dit que Jésus est saisi de pitié****, c’est bien de cela qu’il s’agit. Il est « ému aux entrailles », saisi de compassion, comme une mère.
Dieu est un père miséricordieux, un père aux entrailles de mère. Décidément, personne n’est père comme Dieu !
* Catéchisme de l’Église catholique, N°239
** Livre d’Isaïe ch.49, v.15
*** Livre d’Osée ch.11, v.8
**** Évangile selon st Matthieu, ch.9, v.36