Si vous prêtez l’oreille à ce que les jeunes disent à la sortie des lycées, au bas des immeubles ou dans la rue, vous entendrez souvent revenir dans les conversations le mot daron pour désigner le père. Mais savez-vous dans quel contexte ils l’utilisent ? Le plus souvent, c’est pour indiquer un rapport d’autorité qui ne passe pas très bien, pour parler de toutes les « prises de tête » avec lui, soit parce qu’il a refusé une sortie entre amis, soit parce qu’il a coupé Internet sur le portable, soit parce qu’il a « crisé » en voyant le bulletin du premier trimestre. Bref, le père devient un daron quand il est « véner » (« énervé ») et qu’il tape du poing sur la table.
Sous ce rapport, Dieu a été un daron pour Israël. Combien de fois, en effet, a-t-il haussé le ton contre son peuple, l’a-t-il menacé et corrigé ! Dieu s’est mis en colère contre les israélites quand ils se sont tournés vers de faux dieux, comme ce veau d’or qu’ils ont fabriqué dans le dos de Moïse, quand ils se sont divisés et fait la guerre, quand ils n’ont pas pris soin de la veuve et de l’orphelin, qu’ils n’ont pas accueilli l’étranger et n’ont pas écouté les prophètes.
Dieu s’enflamme contre le peuple qui se détourne de lui. Hier et peut-être encore aujourd’hui… Mais quand il se met en mode daron, c’est toujours pour notre bien, pour qu’on revienne rapidement dans le droit chemin. Et puis, le roi David — qui sait de quoi il parle — nous prévient : « Sa colère ne dure qu’un instant, sa bonté, toute la vie. »*
Il nous aime, notre daron !
* Livre des Psaumes Ps 29, 6