Vladimir Poutine, en passe de devenir un emprunteur pourri ?

 

En anglais, l'expression « rogue borrower » désigne un agent économique qui n'honore pas ses dettes. Ce pourrait être le cas de la Russie, qui, ce mercredi, n'a pas versé l'argent qu'elle devait à ses créanciers. 

 

Cette stratégie est perçue, par certains économistes, comme une réponse aux sanctions occidentales - listées ici par Stéphanie Bascou. Endettée à hauteur de seulement 20 % de son PIB, la Russie reste confiante : par le passé, elle s'est déjà retrouvée dans cette situation et s'en est plutôt bien remise. Alors, quelles seraient les véritables conséquences de son défaut de paiement ? Antoine Tirot fait le point. 

 

D'autant qu'un élément nouveau vient en aide à la Russie : les cryptomonnaies. Depuis le début de l'invasion en Ukraine, les échanges en roubles ont triplé, atteignant l'équivalent de 60 millions de dollars par jour, et offrant l'opportunité à la Russie (et à sa population) de continuer à financer son économie. À tel point que le ministre de l'Économie français, Bruno Le Maire, a dû réagir. Il déclarait début mars : « Nous travaillons à des mesures supplémentaires, sur les cryptomonnaies, pour éviter tout contournement des sanctions financières. » 

 

Juliette Chaignon a mesuré le poids des cryptomonnaies dans la guerre, parce que cet instrument financier est aussi bénéfique de l'autre côté : il permet à l'Ukraine de combattre... et de survivre. 

Depuis le début du conflit, le 24 février, le gouvernement ukrainien a reçu plus de 100 millions d’euros de dons en cryptomonnaies pour financer la guerre. Côté russe, les cryptomonnaies pourraient permettre de contourner les sanctions économiques imposées par l'Occident.

Entre situation géopolitique mondiale et crise sanitaire, le prix du carburant bat des records ces derniers mois. Mais jouer sur les taxes pour faire baisser la facture ne serait pas sans conséquences négatives.