Lorsque j’ai commencé à me demander sérieusement quelle serait ma vocation, je me suis dit que Dieu, mon Père, qui m’avait créée, saurait bien m’indiquer mon chemin de bonheur. Je l’ai prié de façon instante. Il m’a répondu en ouvrant mes yeux sur le désir profond qui m’habitait. J’ai compris que je pouvais me remettre entre ses mains en tout, qu’il était là et qu’il m’aiderait toujours. À moi d’ouvrir mon cœur à ses petits signes : une rencontre, un événement, sa Parole.
Depuis, les choses ont été assez simples jusqu’au moment où face à une épreuve sérieuse et de longue durée, je n’ai plus eu de réponse. Silence radio ! Désert total ! Cris et pleurs n’y faisaient rien. Pourquoi tout ce silence ? J’avais le sentiment d’être abandonnée de tous, sans aucune issue. Dieu était-il vraiment là pour moi ? Pourquoi me laissait-il là-dedans sans m’aider ? C’était comme les Hébreux dans le désert.*
Pourtant, j’avais le sentiment qu’il fallait continuer à marcher, à tout faire humainement pour m’en sortir, espérant être un jour délivrée. Je frappais à une porte fermée. Avec le temps, en regardant Jésus dans son ultime épreuve, une autre porte s’est entrouverte : grâce à lui, je peux, à mon tour, dire ma souffrance au Père, refuser toute posture victimaire et laisser tomber la révolte. Jésus est mon chemin vers le Père. Il a vécu l’épreuve lui aussi.
Comme Jésus, je crois que je suis dans les mains du Père même si je ne le ressens pas, et que dans cette épreuve, il me modèle. N’est-ce pas une manière de devenir fille de Dieu ? « Que ta volonté soit faite ! »**
* Livre de la Genèse ch.2
** Evangile selon st Matthieu ch. 6, v.10