Pendant un séjour au monastère de Chalais, près de Grenoble, alors que j’admirais la voûte du transept de l’église, je me disais que l’être humain ressemble un peu à la pierre qui la soutient. Cette clé de voûte domine les pierres de l’arc, comme l’être humain domine les espèces vivantes. Elle est taillée avec soin dans une pierre de choix, comme l’être humain reçoit le privilège unique, par le don de l’esprit, d’être fait à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Mais si la clé de voûte est une pierre à part, elle reste une pierre. Si elle trône tout en haut de la voûte, c’est grâce aux autres pierres qui la soutiennent. De même, si l’être humain est une créature à part, il reste une créature qui dépend des autres êtres : ciel, terre, eau, et leurs habitants.
L’architecte veut la voûte et non pas la seule clé de voûte. De même, Dieu a voulu une création habitée par l’ensemble des êtres vivants, et non pas seulement par l’être humain : c’est le tout qui compte, et la valeur de chaque partie dépend de son articulation aux autres.
Prenons conscience de notre solidarité avec toute la création. Relevons la mission reçue du Père : bien gérer la création, notre maison commune, non comme des tyrans, mais comme des intendants fidèles. Au jour du face-à-face, nous aurons à rendre des comptes auprès du maître, c’est-à-dire Dieu.
«Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures ! Béni sois-tu !»*
* Cantique des créatures, Saint François d’Assise