Je me suis inspiré de la faute originelle dans le récit biblique pour composer ce dialogue.
[Le serpent] : « Contrairement à ce que le Père vous a dit, vous ne mourrez pas si vous mangez du fruit interdit. En réalité, vous deviendrez des dieux et cela, le Père ne le supporte pas. »
[Adam et Ève] : « Mais alors, Père nous a menti, tout ça parce qu’il veut garder sa divinité pour lui ? »
[Le serpent] : « À vous de voir. Moi, je n’ai rien dit. »
Adam et Ève ont laissé le serpent traiter Dieu de menteur et de jaloux, alors que le vrai menteur et le vrai jaloux, c’est le serpent. Préférant sa parole à celle de Dieu, ils ont cru pouvoir manger le fruit interdit sans mourir. Ils avaient tort. Non seulement ils ne sont pas devenus comme des dieux, mais ils ont introduit une brèche par laquelle la mort et le mal se sont propagés à toute la création.
Désormais, Adam et Ève ne supportent plus la présence de Dieu, ils se cachent à son arrivée dans le jardin d’Eden. L’engrenage est en route. Par jalousie, Caïn verse au sol le sang de son frère Abel, premier meurtre d’une longue série. Le sol crie justice pour le sang innocent qu’il n’aurait jamais dû boire.
Cette histoire de violence se poursuit aujourd’hui avec, à des degrés divers, notre complicité : indifférence, mensonge, oppressions… entre les hommes, mais aussi entre les hommes et la nature. L’humanité continue cette œuvre de dé-création. Par le sang du Christ qui parle plus fort que celui d’Abel, demandons pardon au Père. « Père, nous avons péché contre toi. Pardonne-nous. »