DIMANCHE

17

AVRIL

Pâques : célébrer la miséricorde divine

 

Évangile (Jn 20,19-31)  : 

 

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
 

Avec sainte Faustine et saint Jean Paul II

« Imprègne-moi de ta miséricorde, je suis vivant. » (Ps 118, 77 trad. Vulgate) ! En cet octave de Pâques, nous accueillons les fruits de toute la vie de Jésus. Nous sommes déjà orientés vers le 2ème dimanche de Pâques consacré à la divine miséricorde, ce qui vient à point nommé à la fin de cette retraite ! Le pape Jean-Paul II a instauré la fête de la miséricorde divine le 30 avril 2000, jour de la canonisation de sainte Faustine Kowalska, première sainte canonisée du 3ème millénaire. Elle est célébrée pour la première fois l’année suivante le 22 avril 2001. Le 2ème dimanche de Pâques est donc particulièrement dédié à la miséricorde divine pour nous aider à en vivre chaque jour du reste de l’année. Le 17 août 2002, Jean-Paul II a consacré la basilique du Sanctuaire de la Miséricorde Divine à Cracovie, région qu'il visitait régulièrement pendant sa jeunesse. Celle-ci est tout proche de la chapelle où sont conservées les reliques de sainte Faustine.
Jean-Paul II meurt le samedi 2 avril 2005 lors des vêpres de la fête de la divine miséricorde. Sa béatification et sa canonisation ont toutes deux eu lieu le jour de la fête de la divine Miséricorde pour rappeler son inlassable engagement à nous inviter à nous offrir à la miséricorde divine afin d’en devenir les témoins dans notre vie. En cette fin de retraite de carême, nous pouvons nous confier les uns les autres à sa prière et pourquoi pas relire son encyclique consacrée à la miséricorde Dives in Misericordia. Reprenons aussi, si nous le désirons, sa prière du 17 août 2002 pour offrir notre humanité à la miséricorde du Père : 

Dieu, Père miséricordieux,
qui a révélé ton amour dans ton Fils Jésus-Christ,
et l’as répandu sur nous dans l'Esprit Saint Consolateur,
nous te confions aujourd'hui le monde et chaque personne.
Penche-toi sur nous, pécheurs,
guéris notre faiblesse, vaincs tout le mal.
Que tous les habitants de la terre fassent l'expérience de Ta miséricorde,
pour qu'en Toi, Dieu Trinité, ils trouvent toujours la source de l'espérance.
Père Éternel,
par la douloureuse Passion et la Résurrection de Ton Fils,
sois miséricordieux pour nous et pour le monde entier ! 
Amen.

L'expérience de la Miséricorde - une résurrection !

 

Dans l’évangile du 2ème dimanche de Pâques (Jn 20, 19-31), nous retrouvons les disciples comme enfermés dans un tombeau. Jésus est venu assumer la mort et la réalité de l’ensevelissement au tombeau pour venir en quelque sorte nous rejoindre à l’intérieur des nôtres. A Pâques, le tombeau de Jésus est vide. Les disciples - c’est-à-dire chacune, chacune d’entre nous - restent encore enfermés dans le leur.

La résurrection, c’est que Dieu est là en communion avec nous quelle que soit notre situation. Comme Jésus a dit au larron avant sa mort – « avec moi aujourd’hui » - il le dit désormais à nous tous : il est là au milieu de nous et nous dit : « la Paix soit avec vous ! » Aucun reproche ! Pas de bilan ! Jésus est là en communion avec nous ! Voilà ce que nous sommes invités à recevoir toujours davantage quelles que soient nos activités et nos conditions de vie. 

Jésus nous invite ensuite à regarder ses mains et son côté ! Voilà la véritable source à laquelle revenir sans cesse. Regarder le Christ blessé qui à travers son cœur transpercé nous communique sa miséricorde, seule source capable de transformer nos cœurs et de nous donner sa paix. Jésus le dit de nouveau : « la Paix soit avec vous ! »

 

A Thomas, il propose même, pour lui donner une confiance plus profonde en lui, de mettre sa main dans son côté. C’est là que nous sommes invités à revenir souvent pour recevoir nous aussi l’approfondissement de notre confiance en Jésus. Ce n’est pas un hasard si le Seigneur a demandé à Faustine de faire écrire la phrase « Jésus, j’ai confiance en toi ! » en bas du tableau qu’il lui a demandé de faire peindre. Ce tableau nous permet de regarder Jésus avec nos yeux et surtout avec notre cœur afin de recevoir de nombreuses grâces pour nous-mêmes et nos proches.

 

Et surtout la grâce est donnée d’être mis en mouvement par l’accueil du souffle de l’Esprit Saint.  « Recevez l’Esprit saint ! » pour être libérés de tout ce qui entrave votre confiance en Dieu et pour aider les autres sur ce chemin de confiance en la miséricorde. « Pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom … » Ainsi se termine l’évangile du dimanche de la miséricorde et de l’octave de la fête de la résurrection !

 

Offrons-nous avec persévérance à la miséricorde. Par l’intercession des saints du Carmel qui nous ont accompagné pendant ce carême, demandons à Jésus cette persévérance à choisir de mettre notre confiance en lui. Et demandons aussi une plus profonde communion entre nous dans la prière. En communion les uns avec les autres et avec tous les saints, prions de nouveau ensemble avec sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus de la sainte Face :

 

Afin de vivre dans un acte de parfait Amour, je m'offre comme victime d'holocauste à votre Amour miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous et qu'ainsi je devienne Martyre de votre Amour, ô mon Dieu !...
Que ce martyre après m'avoir préparée à paraître devant vous me fasse enfin mourir et que mon âme s'élance sans retard dans l'éternel embrassement de Votre Miséricordieux Amour…
Je veux, ô mon Bien-Aimé, à chaque battement de mon cœur vous renouveler cette offrande un nombre infini de fois, jusqu'à ce que les ombres s'étant évanouies je puisse vous redire mon Amour dans un Face à Face Éternel.
 

Bon octave de Pâques et surtout belle fête de la Miséricorde !

 

Fr. Denis-Marie Ghesquières (couvent de Paris)