Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
L’existence hors du commun d’Elie Buzyn, ancien déporté et grand témoin de la Shoah
Survivant du camp d’extermination d’Auschwitz, Elie Buzyn est mort lundi à l’âge de 93 ans. Né à Lodz, en Pologne, il avait immigré en France après la guerre. Depuis près de trente ans, il témoignait dans les écoles.
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Il a eu la mort d’un grand. Elie Buzyn, 93 ans, venait de terminer son témoignage sur la Shoah devant des jeunes, un récit poignant « qui s’était prolongé », comme l’a indiqué au Monde sa famille, quand il a été pris d’un malaise. Il est décédé le lendemain matin, lundi 23 mai, à Paris. Témoigner du ghetto, de la déportation, de l’extermination de ses proches, est longtemps resté impossible pour cet homme qui semblait un roc. « C’est encore plus difficile d’en parler à ses enfants. C’est comme si on leur injectait sa propre souffrance. On ne peut pas dire la réalité vraie aux plus jeunes », avait-il expliqué à des lycéens de Marly-le-Roi (Yvelines), au mois de janvier. Juste après la libération des camps, raconter était même impensable, à ses yeux : « Je me suis imposé de ne regarder que devant moi. Le moindre regard en arrière ou de côté et je me serais suicidé. »
Mais il y avait la promesse faite à Sarah, dans le ghetto de Lodz, en Pologne, le jour de ses 13 ans. Ce 7 janvier 1942, on fête clandestinement sa bar-mitsva. Sa mère le regarde : « Nous ne survivrons pas. Tu dois tout faire pour rester en vie, essayer de retrouver mes frères, à Paris, et raconter ce qui nous est arrivé. » La douceur de vivre dans une famille aisée et cultivée – le père, industriel dans le textile, a de nombreux employés – a brutalement