Le numéro 500 d'une revue libre (d'esprit) et indépendante (financièrement), ça ne se trouve pas tous les jours dans les kiosques ni même les meilleures librairies. Ne le manquez pas !
Au cœur de ce numéro, un débat, telle est la tradition de ceux qui marquent les centaines. Cette fois, les critiques d'art parlent de leur propre travail, de leurs méthodes et de leurs inquiétudes. Chers lecteurs, si vous vous demandez parfois comment nous nous débrouillons dans le foisonnement de l'actualité artistique pour tenter de vous y accompagner, eh bien sachez que nous nous expliquons dans une table ronde intitulée "La critique en pratique".
Ce qu'illustre exactement l'ensemble du sommaire qui correspond en tous points à ce qui fait la revue depuis bientôt 50 ans.
L'engagement. Des stars de l'art contemporain, il y en a aujourd'hui beaucoup, mais ce n'est pas un hasard si Richard Leydier a choisi de rencontrer Ugo Rondinone à l'occasion d'une importante actualité de l'artiste. Nous lui avions déjà consacré une couverture en 1997. C'est-à-dire il y a 25 ans…
On ignore si Margot Gaches deviendra une star, mais cette jeune artiste présentée par Étienne Hatt dans notre rubrique "Introducing" travaille une photographie multidimensionnelle dans laquelle notre critique voit précisément l'avenir de la photo.
La singularité. N'est-ce pas le bon moment, alors que les robes pailletées admirées à Cannes vont bientôt être repliées et rangées dans leurs boîtes, de s'intéresser à un autre cinéma, celui de Pedro Costa, par exemple, qui sera présent simultanément au Jeu de Paume et au Centre Pompidou ? Et pour se consoler d'une production littéraire si globalement conformiste, découvrir l'étonnant roman de la jeune poète Marie de Quatrebarbes inspirée par la folie d'Aby Warburg ? Enfin, pour échapper aux poncifs circulant sur le respect nécessaire de la Nature, s'intéresser avec Béatrice Gross à l'œuvre de Jochen Lempert qui renouvelle complètement la tradition de la photographie naturaliste ?
Le mauvais esprit. Une exposition à la galerie Hervé Courtaigne et un film de Virgile Novarina permettent à Antoni Collot de nous faire prendre conscience de l'étendue de l'œuvre de ce formidable empêcheur de tourner en rond que fut Pierre Pinoncelli.
Le décryptage. On admire le talent du grand marchand Larry Gagosian, et celui de certains des artistes de sa galerie. Tous en tirent-ils le même bénéfice ? Réponse de l'économiste Nathalie Moureau.
L'histoire. Est-il nécessaire de rappeler qu'artpress, revue d'art contemporain, n'oublie jamais l'histoire en train de s'écrire dans le réel – lire à cet égard la chronique d'Aurélie Cavanna, "En guerre !", notamment à propos d'une exposition au musée de l'Armée –, ni bien sûr l'histoire de l'art – lire la chronique d'Anne Bertrand consacrée ce mois-ci à une œuvre-clé de Cristina Iglesias.
Fidélité. Fallait-il commencer par là ? Par citer ceux dont l'œuvre nourrit la revue depuis ses débuts ? L'éternel anarchiste Philippe Sollers dont Olivier Rachet nous dit que son dernier ouvrage, Graal, atteint des sommets d'extase mystique et érotique ; l'insatiable Alain Fleischer qui cette fois consacre une monographie au scandaleux Pierre Molinier ; enfin le grand Pier Paolo Pasolini dont plusieurs publications célèbrent le 100e anniversaire de la naissance et dont nous parle l'écrivain René de Ceccatty, qui est aussi son biographe et traducteur.