Il y a 35 ans, la justice française jugeait pour la première fois un homme pour crime contre l'humanité: Klaus Barbie, le "boucher de Lyon". Au cours des 37 audiences qui se sont tenues entre le 11 mai et le 4 juillet 1987, c'est un "terrible cortège" de femmes qui s'est avancé à la barre de la cour d'assises du Rhône.
C'est à ces femmes debout, dignes et courageuses que nous avons voulu rendre hommage en les montrant, sur les marches du palais, grâce à la collection magnifique de photographies faites à l'époque par la presse lyonnaise. C'est en faisant revivre ce qu'elles étaient et ce qu'elles ont dit, que nous voulons éclairer, par leurs visages, la mémoire de ceux qui, hommes, femmes et enfants, n'ont pas survécu à la rafle de la rue Sainte-Catherine du 9 février 1943, à la rafle des enfants d'Izieu du 6 avril 1944 et au convoi 14 166 parti de la gare de Perrache le 11 août 1944.
A la barre de la Cour d'Assises, au moment où la justice était rendue "au nom du peuple français, la voix basse ou déchirée par les cris, ces femmes ont toutes parlé le même langage. Toutes ont fait entrer la lumière au milieu des ténèbres. Aujourd'hui, elles ont toutes disparues.
Il importait de les invoquer, de les entendre et de les voir, encore une fois, pour l'Histoire. Assurément, en ce printemps 1987, survivantes d'une période hideuse et atroce, elles étaient belles pour l'éternité.

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