Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Pour comprendre, rien de mieux que le recul de l'écrit
Explorer / 8 cartes pour comprendre l’Ukraine
Depuis le début de l’offensive russe, fin février, l’Ukraine est au centre de l’attention en Europe. Mais que sait-on vraiment de cet immense pays, pas si lointain ?
Rencontrer / Emile Bravo « Sans dessin, il n’y a pas d’écriture »
Alors que paraît le dernier volet de son excellente tétralogie plongeant Spirou et Fantasio dans les tourments de la Seconde Guerre mondiale, Émile Bravo revient sur ses bandes dessinées jeunesse, toutes portées par l’ambition d’évoquer des questionnements existentiels et moraux auxquels il a été lui-même confronté dans son enfance.
A lire aussi nos rubriques : « vous avez 5 minutes » et nos « idées pour agir ».
Cas de conscience / Plus éthiques, les diamants synthétiques ?
« La meilleure alliance, c’est surtout celle sur le doigt de la personne qu’on aime ». Aujourd’hui, de plus en plus de Français se tournent vers des pierres de synthèse pour leurs bijoux pour des questions d’éthique et d’écologie…
Ralentir / Le Passage intérieur. Voyage essentiel en Alaska (8/8), de Maxime de Lisle et Bach Maï
L’Alaska. En kayak, en autonomie. Pour aller voir des ours et des baleines. L’histoire vécue en 2019 par Maxime de Lisle d’une expédition au bout du monde, portée par les magnifiques pages en couleurs directes de Bach Maï, qui le conduira à s’engager pour la défense des océans. Un voyage au long cours traversé par la prise de conscience de l’extrême fragilité de notre planète, que nous vous proposons de suivre durant les prochaines semaines.
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à la pandémie ? », par Laëtitia Atlani-Duault ; On l’a vu La fabrique des pandémies, documentaire de Marie-Monique Robin ; Culture Nos coups de cœur de la semaine et autres sélections.
Odessa, histoire d’un mythe
REPORTAGESur les bords de la mer Noire, la ville ukrainienne fait rêver depuis deux siècles par son architecture néoclassique, ses artistes célèbres, sa douceur de vivre… Même si Vladimir Poutine vise l’est du pays, la cité insoumise redoute l’assaut de l’armée russe et se prépare à combattre.
Odessa redevient canaille. Odessa redevient brutale. L’enfer métallique de la guerre roule, navigue et vole au loin. Les sirènes troublent le sommeil des Odessites, qui rechignent à descendre aux abris et ne prêtent plus attention aux tirs des batteries antiaériennes visant les intrus russes. Dans la cité, l’intellectuel juif à l’humour grinçant ne tient plus le haut du pavé. Aujourd’hui, Odessa a d’autres héros : des colosses empaquetés dans des gilets pare-balles, fusil automatique en bandoulière, visages masqués et regard soupçonneux. Ils sont patriotes, aux couleurs jaune et bleu du drapeau national.
Toutes les ethnies et nations qui ont formé la cité portuaire au cours des siècles sont ressoudées par et contre Vladimir Poutine, l’ennemi numéro un. Tous comme un seul homme sont ulcérés par l’agression du tyran moscovite. Y compris les vétérans de l’Armée rouge buvant leur retraite au soleil et leurs alter ego féminins, ces grands-mères teigneuses nostalgiques du système soviétique. Même les anciens kolorady (« les doryphores »), férocement prorusses lors de la révolution ukrainienne de Maïdan, en 2014, n’arborent plus les rubans orange et brun qui symbolisaient leur opposition à ce mouvement proeuropéen.
Le rejet de l’autoritarisme de Moscou
La blessure du 2 mai 2014 s’est refermée. Ce jour-là, Odessa fut déchirée par une tragédie en deux actes. Le matin, une bataille de rue entre des militants prorusses munis d’armes à feu et une foule d’activistes pro-Maïdan a fait deux morts chez ces derniers. Enragés de voir les meurtriers protégés par la police odessite, dont la direction est alors noyautée par des prorusses, les partisans de la révolution ont pourchassé leurs ennemis à travers toute la ville. Le second acte s’est achevé par la mort de 42 militants prorusses dans un incendie de la Maison des syndicats, dont l’origine reste controversée. L’épisode a été utilisé par Moscou pour justifier l’invasion du Donbass cette même année et pour diviser les Odessites.
Huit années plus tard, Vladimir Poutine promet que « justice sera faite » à Odessa. Mais les rangs des prorusses ont entre-temps fondu. Personne ici n’attend plus l’armée russe qui se prétend « libératrice » avec du pain et du sel, comme le veut la tradition slave de bienvenue. Ce rejet de l’autoritarisme de Moscou fait d’Odessa un bastion qui, à l’instar de Kharkiv et de Marioupol, risque d’être anéanti. Même si la Russie concentre aujourd’hui son assaut sur l’est de l’Ukraine, la crainte que l’armée russe attaque la ville n’a pas disparu.
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