Le circuit en N

Je suis né peu avant le 27 juin 2011, peu avant l’anniversaire du futur retraité qui allait me recevoir en cadeau pour ses 60 ans et son arrêt du travail de justesse avant une nouvelle loi. Il savait qu’il allait m’avoir car il l’avait acheté avec sa femme qui avait réuni l’argent auprès de sa famille.

Au début, j’ai donc une boîte de démarrage d’un circuit avec une locomotive, un wagon, quelques rails etc.

Quelqu’un fit insidieusement remarquer que le prix était encore sur la boîte mais presque tout le monse s’en fichait. Il était heureux de son cadeau, d’être entouré de sa famille qui pensait qu’il allait couler des trajets tranquilles en train.

Il commença à me monter surtout l’hiver suivant car il aimait sortir, surtout quand il faisait doux et c’est bien connu, les retraités sont débordés.

Sa femme lui avait dit de m’installer dans leur grand salon, en face de sa bibliothèque au leu du garage où avait été cantonné son précédent circuit en HO c’est-à -dire à une plus une grande échelle que le nouveau en N.

Il mesura le support qu’il me destinait, fit des plans, coupa, marqua le bois acheté. Il se servait de sa documentation préexistante et en constituait une autre sur le miniature. Elle lisait de l’autre côté du salon et de temps en temps s’approchait du chantier, le prenait en photo, le mettait sur son blog :

http://www.lauravanel-coytte.com/le-circuit-en-n-de-mon-mari/

Cette partie technique lui plaisait plus que l’aspect décoratif, esthétique que l’on voyait dans les salons ou expositions de modélisme qu’ils visitaient. Il aimait me monter, me démonter, me faire tourner, descendre, passer dans un tunnel etc.

A sa mort à 68 ans, l’urne avec ses cendres a pris place en mon sein alors que j’avais 8 ans.

Lorsqu’elle déménagea pour un plus petit appartement, elle prévit avant toute chose la place pour moi et ses livres. J’attends depuis de retourner.

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