ÉDITO
Le Carême, chemin de conversion intégrale
Les trois piliers du Carême sont bien connus : l’aumône, la prière et le jeûne. On parle encore volontiers d’efforts de Carême. De fait pour s’approcher de Dieu, l’ascèse est un chemin exigeant qui ne va pas sans renoncements. Mais elle est souvent envisagée du seul point de vue personnel. Or le Carême est aussi une démarche communautaire. L’appel à la conversion s’adresse à toutes les communautés ecclésiales et nous devons nous soutenir les uns les autres pour tenir nos engagements. En outre, ces efforts ne visent pas seulement une transformation intérieure des personnes : ils contribuent à la conversion de toutes nos relations, celles que nous entretenons avec nous-mêmes, nos prochains, les pauvres, Dieu, l’ensemble de sa Création…
Ainsi l’aumône est une invitation à renouveler notre attention aux plus petits et aux plus vulnérables et à manifester une solidarité concrète à l’égard de ceux qui traversent l’épreuve. Il ne s’agit pas seulement d’argent. Il y a certainement une aumône de la présence, du temps donné. La prière, aussi bien personnelle que communautaire, est le chemin par excellence pour revivifier et fortifier notre relation à Dieu et l’honorer comme le Créateur et le Sauveur de toutes choses. Enfin, le jeûne, qui ne se cantonne pas à la nourriture, permet de faire le tri entre le futile et l’essentiel et partant de nous retrouver, de renouer avec le désir et le goût de ce qui compte vraiment, de relâcher notre pression sur la terre et de nous montrer solidaires avec les plus pauvres.
D’une certaine manière, tous nos efforts comptent. À condition de ne pas oublier que c’est Dieu lui-même qui nous fait le don de l’aumône, de la prière et du jeûne et nous en rend capables. C’est précisément là que se joue notre conversion : reconnaître et accepter que, sans lui, nous ne pouvons rien faire (cf. Jn 15, 5) alors même qu’il compte sur nous pour rendre le monde meilleur.
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