Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Étienne Daho : "Au bout de quarante ans, il y a une histoire écrite entre les gens et moi…"
Etienne DAHO
comme tout ce qui m'intéresse
inspire ce que j'écris
comme
"Bouts de paysages rimés" à acheter ici
Depuis combien de temps la France fredonne-t-elle ses chansons ? Ses élégantes bulles de pop portées par sa « voix-signature », ce timbre chaud qui n’appartient qu’à lui ? Mais à quoi bon compter les années, après tout… Étienne Daho nous revient ce vendredi 12 mai avec un riche album nommé « Tirer la nuit sur les étoiles ».« Marianne » l’a rencontré, non loin de chez lui, à Paris.
Marianne : Après deux titres d’albums résolument brefs, Blitzet Surf vous retrouvez la longueur, et même un certain romantisme…
Étienne Daho : En 2021, j'avais regardé un documentaire sur Ava Gardner diffusé par Arte, sur l’épisode de sa rencontre avec Frank Sinatra, et sur l’histoire de cette passion fulgurante. Il y est raconté qu’un soir, ils ont tous les deux tiré au revolver sur les étoiles. J’ai adoré cette image, tellement romantique : on rêve tous de tirer au revolver sur les étoiles, non ? En tout cas, moi, oui (rires) Donc cette image est restée ; je l’avais notée, comme des tas d’autres choses, dans un des petits carnets que j’ai toujours sur moi…
Quand j’écris, je travaille toujours avec la mélodie comme base de départ, et un de ces carnets de notes à portée de main. Et une fois que j’ai trouvé la musique, qu’elle est impossible à bouger – comme si elle avait toujours été là –, alors je commence à composer le texte. Parfois je peux remplir un demi-cahier de notes pour une seule chanson : même si à l’arrivée, l’auditeur peut avoir l’impression que c’est une chanson écrite en cinq minutes, elle a pu me demander énormément de travail. Parce qu’en vérité, je suis toujours à la recherche de l’émotion juste.
Une fois l’écriture du texte finalisée, il vous reste donc beaucoup de matière écrite qui ne sera jamais utilisée ?
Je jette beaucoup, oui, une fois que j’ai la musique. Cette version instrumentale, je l’écoute inlassablement. Parfois cent ou deux cent fois. La plupart du temps, les mélodies sont inspirées par une esthétique anglo-saxonne : c’est ma culture. Du coup, c’est assez difficile d’écrire avec cette langue pourtant incroyable qu’est le français. Difficile de faire entrer les sonorités, de faire en sorte que les mots tombent juste, sur les bonnes notes. Ça demande toute une gymnastique, qui se fait au moment de ce travail de « démo ».
Pour moi, l’essentiel, c’est la mélodie de la voix. Et une fois que je la tiens, qu’elle est fixée, alors tout est possible. Mais il me faut une mélodie qui ne ressemble à rien de ce que j’ai pu entendre ailleurs. C’est ça, l’objectif. Et quand j’y parviens, après avoir atteint ce stade élevé de satisfaction, j’ai l’impression que je ne serai jamais plus capable d’écrire une chanson. Donc à chaque fois que je recommence, je repars de zéro.