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Si cette newsletter vous convainc de vous précipiter chez le plus proche marchand de journaux pour acheter le nouveau numéro d'artpress qui vient d'y être livré, c'est que vous n'êtes pas encore à Venise. Et vous avez bien raison d'éviter la foule des premiers jours d'ouverture de la biennale. Vous avez jusqu'au 24 novembre pour vous y rendre et artpress est là pour vous aider à préparer votre visite.
Comme tous les deux ans, nous avons constitué un dossier qui comprend l'interview par Massimiliano Gioni du commissaire de l'exposition internationale, cette année, le Brésilien Adriano Pedrosa qui entend ramener les marges à l'extrême pointe de la lagune, et une sélection parmi les pavillons nationaux (une prouesse! Étienne Hatt vous dit tout dans l'édito).
Il est donc question de Julien Creuzet (interviewé par Bernard Blistène) pour la France, de Jeffrey Gibson pour les États-Unis, de Kapwani Kiwanga pour le Canada, de l'exposition Everything Precious is Fragile pour la première participation du Bénin.
Et parmi les très nombreuses expositions off qui désormais rivalisent avec la biennale elle-même, nous avons retenu celle de Pierre Huyghe à la Punta della Dogana (Pinault Collection).
Mais la course au Lion d'or, récompense suprême à la biennale de Venise, ne fait pas oublier les J.O.! Notre collaborateur Jean-Marc Huitorel, de longue date spécialiste es-art contemporain et sports, a collaboré avec rien moins que 4 institutions pour réaliser Des exploits, des chefs-d'œuvre (Frac Sud, Mucem, musée d'art contemporain de Marseille; à partir du 26 avril) et Marathon, la course du messager (musée de la Poste à Paris; 15 mai-15 septembre).
Quand l'actualité se fait pressante, c'est bien de reprendre son souffle et de prendre son temps en se promenant dans l'histoire. À l'occasion de la rétrospective André Masson à Pompidou-Metz (jusqu'au 2 septembre) et alors que se poursuit dans ce musée l'exposition Lacan, Didier Ottinger nous apprend que la relation du peintre surréaliste à l'auteur d'une fameuse Origine du monde, qui fut propriété de Jacques Lacan, va bien au-delà de l'exécution d'un simple cache-sexe.
Visitant l'Orangerie à Paris, Catherine Millet a, elle, constaté qu'il y avait plus aveuglant que le sexe d'une femme: le blanc de Robert Ryman, à qui le musée consacre une exposition.
Erik Verhagen s'est intéressé à l'œuvre d'un artiste conceptuel peu connu, décédé l'année dernière, William Anastasi, au point de coordonner un ouvrage collectif: William Anastasi. This is Not My Signature (Mousse Publishing et galerie Jocelyn Wolff). Il répond aux questions d'Enrico Camporesi.
Il est aussi beaucoup question de photographie dans ce numéro, une photographie aux mains des femmes. Celles d'Anne-Lou Buzot qui revisite les débuts de son art en s'emparant et détournant les techniques des pionniers; Valérie Jouve qui se (ré)essaie… au noir et blanc et se risque dans la campagne (galerie Xippas); Tina Modotti dont Colin Lemoine analyse le catalogue de la rétrospective au Jeu de Paume, dans la rubrique qu'il consacre désormais à ces précieuses "prolongations" (quand ils sont réussis) du plaisir pris dans une exposition.
"Photographe" vaut au féminin comme au masculin. Ouf! Nous n'aurons pas à tomber dans les travers de ce qu'Olivier Rachet dénonce dans un essai ironique intitulé l'Écriture exclusive. À lire dans le "Cahier livres", ainsi que bien d'autres articles consacrés respectivement à un drame inédit de Jean Genet, Héliogabale, à deux études sur Claude Simon, à l'influent critique d'art que fut Michel Tapié, au récit de la vie de Charlotte Delbo, résistante, déportée, et auteur de magnifiques témoignages…
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