Avant l'été et les vacances, l'équipe d'artpress est bien consciente qu'il lui faut proposer à ses lecteurs un numéro de juillet-août qui doit "tenir" deux mois à proximité du canapé ou du transat.
Ce sont donc deux "Grandes Interviews" de stars qui vous sont proposées. Celle de Rem Koolhaas dont l'extraordinaire pont Simone Veil est inauguré ces jours-ci à Bordeaux. À la fois une épure architecturale et la réalisation d'une utopie: permettre simultanément la circulation automobile, la promenade pédestre, et la fête! Et celle de l'oscarisé Steve McQueen qui, à l'écart d'Hollywood, n'a pas oublié l'artiste radical qu'il est, auteur d'Occupied City, documentaire fleuve et film expérimental, plongeant le spectateur dans l'atmosphère d'Amsterdam durant l'occupation nazie.
Le temps des vacances est aussi, souvent, celui de la réflexion. BeauBadUgly, l'exposition qui ouvre le 27 juin au MIAM, Musée international des arts modestes, à Sète, propose un très bon sujet (jusqu'au 9 mars 2025). À une époque où l'art contemporain englobe de plus en plus de pratiques plus ou moins populaires, y a-t-il encore une différence entre les peintres de la place du Tertre et des artistes que l'on découvre dans les galeries du Marais? Entre un art "commercial" et un art qui ne le serait pas? Pour alimenter le débat, nous avons interrogé l'un des commissaires de l'exposition, l'historien de l'art Jean-Baptiste Carobolante, et fait plancher Paul Ardenne, Annabelle Gugnon, Romain Mathieu, Catherine Millet et Thomas Schlesser.
Le 1er juillet, et jusqu'au 29 septembre 2024, les amateurs de photographie passeront par Arles où se tiennent les Rencontres. Une exposition, que nous dévoile Aurélie Cavanna, rend hommage aux photographes du Japon de l'après triple catastrophe de Fukushima en 2011, tandis que Chirine Hammouch s'est intéressée, pour notre rubrique "Introducing", à Vasantha Yogananthan, jeune artiste qui explore la Louisiane encore meurtrie par l'ouragan Katrina, aussi bien que la maison figée dans le temps d'une vieille dame.
Comme d'habitude, artpress vous propose également de sortir des sentiers battus. Pour visiter l'œuvre d'art-appartement de Luigi Serafini, évoquée au musée d'art contemporain de Rome (jusqu'au 25 août 2024). Pour grimper jusqu'au musée des beaux-arts du Locle (tout près de La Chaux-de-Fonds, altitude 1045 m) afin de redécouvrir l'utopie de Monte Verità et s'interroger sur son actualité (La scia del monte ou les utopistes magnétiques, jusqu'au 15 septembre 2024). Pour s'égarer sur les chemins balisés d'œuvres du Vent des forêts, centre d'art à ciel ouvert au cœur de la Meuse. Ou pour parcourir l'histoire de façon singulière et suivre deux guides, les peintres Pierre Buraglio et Stéphane Pencréac'h, emmenés par Julie Chaizemartin dans les salles de la rétrospective Jean Hélion au musée d'art moderne de Paris (jusqu'au 28 août 2024).
Dans les pages "Livres", la biographie en trois tomes de Kafka, de Reiner Stach, est l'occasion pour Laurent Perez de revenir sur l'auteur de la Métamorphose. Didier Arnaudet a interviewé Jean Frémon, écrivain et directeur de la galerie Lelong, alors qu'une exposition, dans le cadre de la biennale d'Anglet, retrace son compagnonnage avec les artistes. Il est aussi question de Nabokov, auteur précoce d'une pièce de théâtre restée inédite, de la romancière Lu Min qui pratique un genre littéraire très prisé en Chine, nous apprend Philippe Forest, d'Alain Veinstein et de l'entreprise originale dans laquelle il s'est lancé, réécrire entièrement son premier roman, l'Accordeur, pour en faire une œuvre totalement nouvelle, Léna. Dans sa chronique, Jacques Henric s'intéresse à Jean Rolin parti en Guyane à la chasse aux papillons (les Papillons du bagne), et aussi à Gaëlle Obiégly (Sans valeur) qui, plus modestement, se penche sur un "petit tas d'ordures"…
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