Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Mort de John Mayall, légende du blues britannique et fondateur du groupe Bluesbreakers, à 90 ans
Le chanteur et musicien britannique John Mayall, pionnier du blues anglais dans les années 1960 et figure influente de la scène rock, est mort à l'âge de 90 ans, a annoncé mardi sa famille sur sa page officielle Facebook.
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« Livin' & Lovin' the blues » (« Vivre et aimer le blues ») : ce slogan sur les affiches de sa tournée, symbolise parfaitement l'état d'esprit qui animait ce serviteur du blues.
Ce chanteur, harmoniciste, claviériste et guitariste fut l'un des principaux acteurs du « blues boom », une vague qui a déferlé sur l'Angleterre vers le milieu des années soixante. En 1963, John Mayall, déjà âgé de 30 ans, a débarqué à Londres en provenance du nord de l'Angleterre. Diplômé des Beaux-arts, il décidait d'abandonner son métier de graphiste designer pour embrasser la carrière de musicien de blues, un style pourtant né dans l'Amérique noire.
À la tête de ses Bluesbreakers, il va élaborer un blues sophistiqué. Plusieurs jeunes guitaristes, qui deviendront ensuite très réputés, vont s'y révéler, au premier rang desquels Eric Clapton, mais aussi Peter Green ou Mick Taylor.
Quand il a commencé le Blues des années 1960, « cette musique constituait une nouveauté pour l'Angleterre blanche », racontait-il à l'AFP en 1997. John Mayall a émigré en 1968 en Californie, où il n'a cessé de peaufiner son blues progressiste. Il lance en 1972 une tournée américaine avec un groupe presque exclusivement composé de musiciens noirs.
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Je m'abonneNommé OBE (Officer of the British Empire), deux fois nommé aux Grammy et récemment intronisé au Rock & Roll Hall of Fame, John estimait dans un interview accordé au Guardian en 2014 que « [le blues] parle de cette honnêteté brute avec laquelle [il exprime] nos expériences dans la vie, quelque chose qui s'accorde dans cette musique, dans les mots aussi. Quelque chose qui est connecté à nous, commun à nos expériences. »
Tout en estimant, dans ce même entretien relayé dans le communiqué annonçant son décès, que cette musique qui l'obsédait restait un mystère : « Pour être honnête, je ne pense pas que quelqu'un sache exactement ce que c'est. Mais je ne peux pas m'arrêter de le jouer. »
Aisément reconnaissable à sa barbichette et sa queue de cheval légendaires lorsqu'il était plus jeune, John Mayall a gravé quelques disques décisifs, John Mayall plays with Eric Clapton et Blues from Laurel Canyon notamment.
Il s'est éteint lundi 22 juillet dans sa maison de Californie, précise le communiqué sur sa page Facebook, qui ne mentionne pas la cause précise de son décès. « Les soucis de santé qui avaient forcé John à mettre fin à sa vie de concerts ont finalement amené l'un des plus grands voyageurs de ce monde à reposer en paix », relève le texte. Né près de Manchester en 1933, il laisse derrière lui six enfants, sept petits-enfants et quatre arrières petits-enfants.
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