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L’Afghanistan, une destination touristique acceptable ?

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L'actualité du monde décryptée par La Croix

 Notre promesse : pas de jugement, pas de commentaire, mais des faits, des récits à hauteur d’homme et l’envie de comprendre et de donner à comprendre la complexité du monde, et sa richesse.

Thomas Hofnung
Chef du service monde de La Croix

 

France-Afrique : le passé dure longtemps

Regarder le passé commun en face – ses grands moments comme ses heures les plus sombres – pour mieux se tourner vers l’avenir : c’est le mantra d’Emmanuel Macron depuis son accession à l’Élysée, en 2017. Mais comment faire quand les héritiers de ce passé se dérobent ? Pour célébrer le quatre-vingtième anniversaire du débarquement des Alliés en Provence, ce jeudi 15 août, l’Élysée avait lancé des invitations tous azimuts à l’adresse des dirigeants des pays africains dont les soldats ont pris une part cruciale à la libération de la France. Au final, très peu ont répondu à l’appel.

En conflit ouvert avec Paris, le Mali et le Niger ont brillé par leur absence. Furieux du soutien de Paris au Maroc sur la question du Sahara occidental, l’Algérie a également boudé la cérémonie. Le Sénégal, pays qui doit son nom aux milliers de tirailleurs venus d’Afrique de l’Ouest, n’était représenté que par son ministre des armées. Ni son jeune président, ni son premier ministre, deux panafricanistes déclarés, n’ont fait le déplacement.

Résultat, c’est le doyen des dirigeants de l’Afrique francophone, le président du Cameroun, Paul Biya, qui s’est exprimé au nom de ses pairs africains, lors de cette commémoration. Au pouvoir depuis 1982, plus connu pour ses absences du pays que pour sa gouvernance dynamique, il incarne de manière caricaturale la vieille garde. Désireux de tourner la page de la Françafrique, Emmanuel Macron se heurte une fois de plus au poids de ce passé poisseux qui ne passe pas. Même aux yeux de la nouvelle génération des dirigeants africains, née après la décolonisation, mais qui demande toujours des comptes à la France. 

⚡ La question qui fâche

 

Destination Afghanistan : un tourisme acceptable ?

 

En prenant le pouvoir il y a trois ans, les talibans ont enfermé l’Afghanistan dans un cortège de maux, réprimant les femmes et muselant les libertés. Mais le pays est désormais en paix. Les hommes de la charia ont apporté une relative sécurité dans les campagnes et les villes, anciennes zones de guerre. Et le vent du tourisme s’est immiscé dans cette brèche. Le nombre d’étrangers visitant l’Afghanistan progresse : il serait passé de 691 en 2021 à plus de 7 000 l’an dernier. Il existe un réel attrait pour ce pays à l’écart du monde, longtemps broyé par les guerres, entre les stratégies des puissances étrangères et les prises d’armes des factions moudjahidines.

Situé sur la route de la soie, l’Afghanistan exerce une fascination sur les voyageurs. Sous les nuages dont les ombres roulent sur les flancs des vallées, ses étendues sont saisissantes de beauté. Le paysage aride et minéral, aux mille jeux de lumières, incite à la contemplation. Les routes sont des invitations à l’ailleurs, et les villages des oasis d’hospitalité d’où surgissent des hommes à l’allure noble et aux regards fiers.  (...)

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