Spectaculaires, énigmatiques ou dramatiques, les vols d’œuvres d’art ne cessent de fasciner et d’inspirer, du cinéma à la littérature. Cet été, retrouvez chaque mercredi dans votre boîte mail le récit d’un casse qui a défrayé la chronique !
Nous sommes un vendredi, lendemain de Thanksgiving. La journée est calme. Mais ce 29 novembre 1985, vers 9 heures du matin, un couple débarque au musée d’art de l’Université d’Arizona. Le musée vient à peine d’ouvrir. La femme se met à discuter avec le gardien pour le distraire, pendant que son complice découpe la toile, Woman-Ochre de Willem de Kooning, pour l’extraire de son cadre. Leur passage au musée n’a pris que quinze minutes : le duo prend la fuite avec l’œuvre à bord d’une voiture couleur rouge-orangé.
Pas de caméra de surveillance, pas d’empreinte retrouvée sur la scène… La police patauge, et la peinture demeure introuvable. Trente-deux ans plus tard, coup de théâtre : l’œuvre refait surface dans une banlieue tranquille du Nouveau-Mexique, accrochée dans la chambre d’un couple récemment décédé. Tous deux retraités, les Alter, issus d’une famille juive et parents de plusieurs enfants, semblent apparemment sans histoires : Rita, morte en 2017, était orthophoniste ; Jerry, disparu en 2012, musicien de jazz devenu par dépit professeur de musique.
C’est leur exécuteur testamentaire, Ron Roseman, neveu de Rita, qui découvre en 2017 la toile lors du passage en revue des possessions des deux époux en compagnie d’un marchand d’antiquités, David Van Auker. L’œuvre est accrochée à un endroit étrange, dans un coin : le couple, une fois installé dans sa chambre porte fermée, pouvait ainsi en profiter, mais le tableau était dissimulé aux visiteurs par la porte une fois celle-ci ouverte…