Jean-Marie Le Pen est mort aujourd’hui à midi, a annoncé sa famille en début d’après-midi à l’Agence France-Presse. Le Rassemblement national (RN) a ensuite confirmé son décès dans un communiqué. Le fondateur du parti d’extrême droite Front national (FN), ancien nom du RN, avait 96 ans. Le RN a salué « un parlementaire certes indocile et parfois turbulent, mais toujours respectueux des institutions républicaines ». Sa fille Marine Le Pen ne s’est pas exprimée.
Le Premier ministre, François Bayrou, a évoqué « une figure de la vie politique française », ajoutant que les « polémiques » étaient « son arme préférée ». La présidence de la République a écrit dans un communiqué que son « rôle dans la vie publique de notre pays » relevait « désormais du jugement de l’Histoire ». « C’était un nostalgique de la collaboration, un responsable de la torture, un raciste et un antisémite », a réagi Manuel Bompard (La France insoumise), estimant que les « hommages » d’aujourd’hui montrent que « ses idées demeurent ».
Combattant en Indochine et en Algérie dans les années 1950, élu député en 1956, Jean-Marie Le Pen fonde le FN en 1972 et se présente pour la première fois à l’élection présidentielle deux ans plus tard. En 2002, il se qualifie au second tour de l’élection présidentielle et obtient plus de 17 % des suffrages face à Jacques Chirac. Sa fille Marine Le Pen prend la présidence du FN en 2011.
Exclu du FN en 2015, Jean-Marie Le Pen a été condamné dans plusieurs dizaines d’affaires à des amendes ou à des peines de prison avec sursis. En 1987, il a qualifié les chambres à gaz de « détail de l’histoire », ce qu’il a répété 10 ans plus tard. En 1996, il a déclaré croire « à l’inégalité des races ». Ses déclarations racistes ont visé les personnes juives, musulmanes, les Roms, les populations des pays arabes et africains, les personnes issues de l’immigration. Il a également été condamné pour des propos homophobes. Il a déclaré en 1962 avoir eu recours à la torture pendant la guerre d’Algérie, avant de retirer ses propos. Des historiens et des médias ont révélé des témoignages accusant Jean-Marie Le Pen d’avoir pratiqué la torture.
|