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  • Catégories : De Montparnasse Kiki

    Kiki de Montparnasse par Man Ray(Pour Monette)

    medium_manray-ViolonIngres.jpg

    Violon d'Ingres,
    épreuve photographique aux sels d’argent
    rehaussée de crayon et encre de Chine,
    28,2 cm x 22,5 cm.


    A propos de l'expression "Violon d'Ingres":

    Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867) était un fabuleux peintre et dessinateur. A ses élèves, il disait :
    Il y a trois principes à respecter pour réussir dans la peinture : 1/ le travail, 2/ le travail, 3/ le travail.

    Quand il ne travaillait pas, Ingres avait un passe-temps : il jouait du violon. D'où l'expression bien connue.

    http://laboiteaimages.hautetfort.com/archive/2005/03/27/violon_d_ingres.html

    A propos de Man Ray:


    En 1924, Man Ray, photographe d'origine américaine, réalise ce célèbre Violon d'Ingres.

    Man Ray, l'Homme Rayon (de son vrai nom Emmanuel Rudnitsky), commence à travailler dans la publicité et le graphisme.

    Il se lie à Marcel Duchamp et au groupe Dada en 1915, s'initie à la photographie, pratique des collages, etc. Puis il s'installe à Paris en 1919 et rejoint le groupe des Surréalistes qui lui devront beaucoup.

    C'est le célèbre modèle Kiki de Montparnasse qui posa pour ce Violon d'Ingres.

    On la voit assise de dos, ses bras sont invisibles, sa tête est tournée vers la gauche. Sur son corps sont dessinées, au crayon et à l'encre de Chine, deux ouïes de violon. La forme de son dos rappelle cet instrument, son crâne enturbanné évoque le haut du manche appelé communément tête.

    Nous avons donc l'image d'une femme-violon qui nous rappelle le passe-temps d'Ingres et aussi, peut-être, son grand intérêt pour les femmes. Sans parler de celui, non feint, que Man Ray portait à la sublime Kiki.

    Mais la chose ne s'arrête pas là.

    La position de Kiki, ainsi que son turban, rappellent directement Le bain turc qu'Ingres peignit en 1862 (visible au Musée du Louvre).
    target="_blank">medium_ingresBainturc-petit.jpg

    Il est à noter que la femme de dos joue d'un instrument, qui n'est pas le violon…


    Les surréalistes avaient repris à leur compte une phrase issue des Chants de Maldoror (écrits par Isidore Ducasse, dit Comte de Lautréamont, 1846-1870), qui leur servait à qualifier leur mouvement :

    beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie.

    La rencontre de Kiki et d'un violon n'a, on l'a vu, rien de fortuit. Elle reste néanmoins l'une des plus belles oeuvres surréalistes jamais produites.

    http://laboiteaimages.hautetfort.com/archive/2005/03/27/violon_d_ingres.html

    cf. aussi mes notes peinture sur Ingres et ma note d'hier sur Kiki.

  • Catégories : Des expositions

    Bouddha et Vishnou au Grand Palais

    medium_expo_grand_palais.2.jpgUne statue de danseur exposée dans le cadre de l'exposition du Grand Palais. - AFP/Loïc Venance

    Le Grand Palais, à Paris, révèle au grand public l'art oeucuménique et épuré de l'"Age d'or de l'Inde classique"

    Entre les IVe et VIe siècles, Bouddha et Vishnou cohabitaient harmonieusement dans "l'Empire des Gupta".

    Le public pourra découvrir, du 4 avril au 25 juin 2007, quelque 120 sculptures bouddhiques, jaines (hindous) et brahmaniques, taillées dans le grès, le bronze, ou moulées dans la terre cuite dans les galeries nationales du musée.

    Cette première exposition en Europe consacrée à l'art de l'Inde gupta a été rendue possible "grâce aux rapports harmonieux nourris depuis des années entre les musées indiens et le Musée national des Arts asiatiques-Guimet", a précisé Amina Okada, l'un des deux commissaires de l'exposition.

    Le directeur de l'Institut indien d'Archéologie, le professeur Munish Chandra Joshi, décédé en janvier 2007, n'aura pas vu cette exposition qui lui est dédiée et dont il fut l'initiateur et le coordonnateur.

    C'est avec lui que les deux commissaires, Amina Okada et Thierry Zéphir, ont parcouru tous les musées indiens en 2005 pour "dresser une liste idéale" de sculptures intactes ou fragmentaires, vestiges de l'empire de la dynastie des Gupta , fondée en 320 de notre ère.

    Cet âge d'or, "moment de grâce et d'équilibre dans la civilisation indienne", selon Amina Okada et Thierry Zéphir, vit s'épanouir dans toute l'Inde septentrionale, les sciences, la littérature et la pensée religieuse.

    Les empereurs Gupta firent ainsi cohabiter les religions bouddhique et brahmanique avec le culte de Vishnou dont ils étaient de fervents adorateurs.

    "A leur retour en Inde, (les pièces) seront classées 'chefs d'oeuvre absolus' et ne pourront plus jamais quitter le territoire indien, quoi qu'il arrive".

    L'Age d'Or de l'Inde classique-l'Empire des Gupta. Galeries nationales du Grand Palais. Tous les jours sauf le mardi de 10h à 20h et le mercredi de 10h à 22h. Prix d'entrée: 10 euros. Tarif réduit : 8 euros.)

    L'exposition sur le site de la RMN

    Publié le 03/04 à 18:56

    http://cultureetloisirs.france2.fr/artetexpositions/expos/29687944-fr.php

     

  • Catégories : Nerval Gérard de

    "Je suis l'autre", G. Macé

    medium_je_suis_l_autre.gif

    Paris, Gallimard, 2007

    Sous l'un de ses portraits, Nerval a écrit de sa main : " Je suis l'autre.
    " Cette formule, qui n'est pas moins troublante que celle de Rimbaud " Je est un autre ", est sans doute plus dangereuse pour son auteur, dont l'identité vacillante est un trait constant de son génie poétique, mais l'entraîne dans la folie. Cette façon de se confondre avec un autre, jamais le même en apparence, est d'ailleurs à l'origine d'El Desdichado, l'un des plus beaux poèmes de la langue française, dont la musique est celle d'un chant funèbre en même temps qu'une paradoxale affirmation de soi.
    Des Illuminés à Aurélia, en passant par Les Filles du feu, les poésies allemandes et Les Chimères, j'ai interrogé à mon tour un portrait de Nerval, le portrait changeant qu'il a laissé dans son œuvre, et je l'ai complété par le témoignage d'un contemporain, si vraisemblable qu'il a le charme d'un propos saisi sur le vif, si peu connu qu'il a l'intérêt d'un inédit. G.M.

    http://www.fabula.org/actualites/article17663.php

  • Catégories : La langue (française)/ les langues

    Bernard Cerquiglini , "Une langue orpheline"

    medium_une_langue_orpheline.jpgLes Editions de Minuit
    Coll. "Paradoxes"
    Paris 2007
    240 p.
    21,50 €
    ISBN : 978.2.7073.1981.4

    Parution le 15/03/07

    Présentation de l'éditeur:


    On a longtemps cherché pour la langue française des origines les plus nobles, justifiant sa grandeur. Découvrir qu'elle provenait d'un latin populaire mêlé de gaulois et de germanique, qu'elle était la moins latine des langues romanes fut un chagrin.
    On sut toutefois compenser ce manque initial en édifiant un idiome comparable à la latinité enfuie : orthographe savante, lexique refait, grammaire réglée, fonction sociale éminente. C'est pourquoi le français, admirable latin de désespoir, est aussi la plus monumentale des langues romanes.
    On sut enfin donner à la langue nationale une origine, autochtone, enfin gratifiante. Le parler de l'Île-de-France, dialecte élégant et pur, aurait eu depuis toujours la faveur des écrivains, la protection des princes ; il aurait été la source incomparable de l'idiome irriguant la France et le monde. À la fin du  XIXe siècle, la science républicaine changea cette légende en savoir positif, offrant au pays meurtri la raison d'admirer son langage et de le répandre.
    Une langue orpheline est ainsi devenue l'exemple universel de la perfection naturelle que confortent les artistes et les doctes, ainsi que l'identité d'une nation, et sa passion la plus vertueuse.

    Lire l'introduction

    Url de référence : http://www.leseditionsdeminuit.com
    http://www.fabula.org/actualites/article17687.php

  • Catégories : Mes textes d'adulte

    La protection

    La protection
    C’est la passion
    De la vie

    La protection
    C’est un compagnon
    Une relation
    A l’unisson
    Où tout se confond
    Qui fait tenir bon
    Les sensations
    Les frissons
    Les pulsions.
    L’abandon
    L’abdication
    Sans renonciation
    La libération
    Au diapason
    De l’union.

    La protection
    C’est la contemplation
    De la nature
    Un bourgeon
    En éclosion

    La protection
    C’est l’admiration
    De quelques-uns
    Qui nous font avancer

    La protection
    C’est la passion
    De la vie

    3/04/2007

  • Catégories : Baudelaire Charles

    "Au lecteur" de Charles Baudelaire" dans "Les Fleurs du Mal"

    medium_blecteur.jpg

    La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
    Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
    Et nous alimentons nos aimables remords,
    Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

    Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches;
    Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
    Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
    Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

    Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste
    Qui berce longuement notre esprit enchanté,
    Et le riche métal de notre volonté
    Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

    C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent!
    Aux objets répugnants nous trouvons des appas;
    Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
    Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

    Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange
    Le sein martyrisé d'une antique catin,
    Nous volons au passage un plaisir clandestin
    Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

    Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,
    Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
    Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons,
    Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

    Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,
    N'ont pas encore brodé de leurs plaisants dessins
    Le canevas banal de nos piteux destins
    C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie.

    Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
    Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
    Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
    Dans la ménagerie infâme de nos vices,

    Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!
    Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
    Il ferait volontiers de la terre un débris
    Et dans un bâillement avalerait le monde;

    C'est l'Ennui!- l'œil chargé d'un pleur involontaire,
    Il rêve d'échafauds en fumant son houka.
    Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
    - Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère!

    Source:poetes.com

  • Catégories : Lamartine Alphonse de

    Alphonse de Lamartine:"L'isolement"

    medium_lisolement.2.jpgSouvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
    Au coucher du soleil, tristement je m'assieds;
    Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
    Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

    Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes,
    Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur;
    Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
    Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

    Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
    Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
    Et le char vaporeux de la reine des ombres
    Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

    Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
    Un son religieux se répand dans les airs,
    Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
    Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

    Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
    N'éprouve devant eux ni charme, ni transports,
    Je contemple la terre, ainsi qu'une ombre errante
    Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

    De colline en colline en vain portant ma vue,
    Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
    Je parcours tous les points de l'immense étendue,
    Et je dis : Nulle part le bonheur ne m'attend.

    Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières ?
    Vains objets dont pour moi le charme est envolé;
    Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
    Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.

    Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
    D'un œil indifférent je le suis dans son cours;
    En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
    Qu'importe le soleil? je n'attends rien des jours.

    Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
    Mes yeux verraient partout le vide et les déserts;
    Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire,
    Je ne demande rien à l'immense univers.

    Mais peut-être au delà des bornes de sa sphère,
    Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
    Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
    Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux ?

    Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire,
    Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
    Et ce bien idéal que toute âme désire,
    Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

    Que ne puis-je, porté sur le char de l'aurore,
    Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi,
    Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?
    Il n'est rien de commun entre la terre et moi.

    Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
    Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons;
    Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie
    Emportez-moi comme elle, orageux aquilons

     

    http://www.poetes.com/lamartine/isolement.htm

     

    CITE DANS MON TRAVAIL UNIVERSITAIRE: "les paysages chez Lamartine"

  • Catégories : Paysages

    Mon livre

    Bonsoir à tous et toutes,
    Si par hasard vous aviez essayé de commander mon livre, n'y étiez pas parvenu et ne compreniez pas pourquoi, je vous signale que, après avoir cliqué sur le lien ci-dessous en haut à gauche de ce blog, il faut créer un compte sur Lulu (comme  sur d'autres sites, un nom d'utilisateur et un mot de passe ;et contrairement à d'autres sites de vente; mais ça n'engage à rien) avant d'enclencher le processus de paiement.
    Si vous n'avez pas l'intention de commander mon livre, oubliez tout ça et excusez mon audace; sinon merci à l'avance

  • La scène poétique: la revue Verso

    medium_829_20070221163014_revueverso.jpg
    Avec ses trente ans d'existence, la revue Verso est l'une des plus anciennes revues de poésie française, fondée à l'origine par Claude Seyve et Alain Wexler. Mais c'est aussi l'une des plus ouvertes. Pas de filiation. Pas d'esprit d'école. Juste le plaisir de lire et d'écrire, et d'échanger, et de se rencontrer, et de se cotoyer, se confronter, dans toute la diversité des écritures contemporaines. Verso fut aussi un tremplin d'essai pour bon nombre d'auteurs aujourd'hui reconnus, et cela perdure avec des poètes nouveaux, parfois très jeunes, à découvrir dans chaque numéro.
    Mais Verso c'est encore, et depuis toujours, de nombreuses chroniques sur la vie poétique française (revues, recueils, anthologies…), permettant une circulation d'information là où les médias n'opèrent plus, là où la poésie vivante se trouve condamnée à ne plus agir qu'à portée de voix ou d'oreille.
    Seize poètes récemment publiés dans la revue, habitant Lyon ou ses alentours, interviendront lors de cette soirée, lisant chacun dix minutes, pour briser le silence et ouvrir le printemps en poésie, dans toute leur diversité et leur richesse, avec ici et là - pour tout savoir de l'homme et ses bonheurs ? - quelques pauses dinatoires.

    18h - Présentation de la soirée
    18h10 - Myriam Chéreau
    18h20 - Claude Andruetan
    18h30 - Ménaché
    18h40 - Mohammed El Amraoui
    Pause
    19h10 - Valérie Canat de Chizy
    19h20 - Isabelle Rolin
    19h30 - Barbara Savournin
    19h40 - Yvan Watelle
    Pause
    20h20 - Anne-Lise Blanchard
    20h30 - Marie Vallon
    20h40 - Christian Degoutte
    20h50 - Armelle Chitrit
    Pause
    21h20 - Stéphane Roux
    21h30 - Roland Dauxois
    21h40 - Olivier Deschizeaux
    21h50 - Muriel Carrupt

    Dates (cliquez sur un lieu pour obtenir plus d'information)
     
    Le 19 avril 2007 de 18:00 à 22:30  
    Entrée libre  

    Adultes 

    http://php.bm-lyon.fr/phpmyagenda/infoevent3.php3?id=829

  • Catégories : La représentation des bohémiens:art et littérature

    Les bohémiens et la guitare dans la littérature(clin d'oeil à Elisabeth)

     

    La présence de la guitare dans la littérature espagnole est systématiquement liée à l'évocation de la musique et des danses populaires andalouses, très souvent assimilées à la culture gitane. Ainsi, l'instrument subit-il les vicissitudes des rapports entre les intellectuels ibériques et le sud de la péninsule : alternativement, l'austère Vieille-Castille ou la sensuelle Andalousie dominent les forces politiques et les valeurs artistiques du moment, entraînant dans leur triomphe le rejet ou l'exaltation de la culture andalouse, de ses chants et de la guitare.

    La première grande référence que nous possédons concernant la guitare dans la littérature espagnole nous est fournie par CERVANTES. Son oeuvre maîtresse, DON QUICHOTTE, reste muette sur ce point. Même les NOUVELLES EXEMPLAIRES évitent ce thème, à l'exception de la Gitanilla, dont le personnage principal, Preciosa, est une jeune chanteuse et danseuse. Par contre, les entremeses et les comédies de CERVANTES abondent en notations sur le rôle de la guitare dans la musique populaire de l'époque.

    L'instrument paraît indispensable pour l'accompagnement des danses (La Eleccion de los Alcades de Daganzo et Pedro de Urdemalas). Dans cette dernière oeuvre, Maldonado, "comte" des gitans, adresse ses encouragements aux danseuses.

    Dans le "Prologue au lecteur" de ses comédies, CERVANTES écrit que derrière la vieille couverture qui sert de rideau se tiennent les musiciens chantant sans guitare quelque ancienne romance. Cette coutume opposait d'ailleurs les gitans aux Andalous pour lesquels la guitare était l'accompagnement quasi obligatoire du chant.

    A la mort de CERVANTES (1616), l'Espagne est entrée dans l'austérité morale imposée par ses monarques, depuis Charles QUINT et son petit-fils, Philippe II. Dès lors, le peuple et les gitans ne sont plus à la mode et il faudra attendre les débuts d'une législation plus "éclairée", à la fin du XVIIIè siècle, pour voir réapparaître une littérature s'attachant à la description des traditions populaires.

    Les Cartas marruecas de José Cadalso, écrivain gaditain, publiées en 1774, sont à l'origine d'une longue série d'oeuvres littéraires folkloriques.

    Dans la lettre n° 7, Nuno, qui représente l'auteur, prétend stigmatiser la licence des moeurs de la jeunesse de l'époque et prend pour cible une réunion dans une taverne sur la route de Cadix.

    On trouverait dans de nombreuses autres oeuvres mineures de la première moitié du XIXè siècle l'association entre la guitare et ces réunions spontanées qui rappelent le carnaval et les rites païens. Mais apparaît vers la même époque un autre personnage : le rebelle populaire, souvent un contrebandier ; la guitare est souvent sa confidente et devient cette fois personnage tragique. Dans El Diablo Mumdo, de ESPRONCEDA, publié vers 1840, le personnage principal apprend en prison à jouer de la guitare.

    Dans ses Poesias andaluzas en 1841, Tomas RODRIGUEZ Y DIAS RUBI met lui aussi en scène des bandits-héros populaires environnés de guitares.

    Même adéquation de la guitare tragique et de la délinquance-protestation sociale dans Cuentos et romances andaluces de Manuel MARIA DE SANTA ANA, publiés en 1844 et dont succès provoqua une réédition en 1869. Contrebandiers, voleurs, vagabonds, prostituées ... se rencontrent dans le cadre traditionnel de la taverne.

    L'Andalousie est d'ailleurs à cette époque à la mode dans toute l'Europe. Les souvenirs de voyages laissés par les Anglais, Georges B0RROW et Richard FORD, l'Italien Carlo DEMBROWSKI, les Français Prosper MERIMEE, Théophile GAUTIER, Alexandre DUMAS notent tous l'omniprésence de la guitare.

    Une telle attention des écrivains pour la guitare et la musique populaire andalouses correspondait à un véritable engouement du public. Mais, dans la seconde moitié du XIXè siècle, l'abus fut tel et servit de prétexte à des oeuvres d'une si piètre valeur que les intellectuels réagirent violemment contre cette nouvelle mode littéraire.

    Dès 1856, dans son prologue à Souvenirs et beautés de l'Espagne, MADRAZO signale que le thème des coutumes andalouses est épuisé et provoque le dégoût. Des auteurs comme Armando PALACIO VALDES et Leopoldo ALAS CLARIN partagent ce sévère jugement, qui se transforme en hostilité déclarée chez les écrivains de la génération de 1898.

    La guitare retourne aux oubliettes de la littérature ibérique. Cest que la situation n'est plus propice aux fêtes, ni à la contestation : désastres coloniaux, misère dans les campagnes, révoltes et répressions partout.

    Il faudra attendre l'explosion d'espoir des premières années de la République espagnole pour que les écrivains redécouvrent la culture populaire, et avec elle la guitare.

    Les poètes, surtout, sauront exprimer ce nouveau visage de la guitare.

    (Editions Atlas "Ma guitare")

    J'ai emprunté cette (partie de) note à Elisabeth:http://boulevarddesresistants.hautetfort.com/archive/2007/03/21/guitare-et-litterature.html

  • Catégories : Science

    Le TGV bat son record de vitesse(Pour Didier)

    medium_tgv.jpgPublié le 03/04 à 16:11

    Le TGV a battu mardi son propre record en atteignant 574,7 km/h sur la ligne à grande vitesse est-européenne

    Il s'agissait de dépasser le record de mai 1990, établi à 515,3 km/h.

    Le record mondial est actuellement détenu par le train japonais à sustentation magnétique Maglev, à 581 km/h. Certains estiment que le Maglev "n'est pas vraiment un train" car il se maintient en équilibre sans contact avec le sol.

    Dominique de Villepin a salué ce record du TGV qui démontre à ses yeux "l'excellence" du savoir-faire français dans le domaine ferroviaire.

    Le Premier ministre a souligné que cet "exploit technologique" était à mettre au crédit de "trois grandes entreprises françaises, Réseau Ferré de France, Alstom et la SNCF".

    Il a rendu hommage à "l'ensemble des personnels, techniciens, ingénieurs, opérateurs et conducteurs qui ont contribué à la réussite de ce projet".

    France 2 et France 3 Lorraine-Champagne-Ardennes, Alsace et Bourgogne-Franche-Comté retransmettaient l'évènement en direct. Un record de vitesse suivi également sur Internet: france2.fr ou sur france3.fr

    A l'horizon, le TGV de 4e génération
    Le record permet de tester dans des conditions extrêmes des éléments du TGV de quatrième génération, baptisé AGV, qui pourrait commencer à rouler en 2009.

    D'une manière générale, les spécialistes pensent qu'il ne faut pas pousser jusqu'à 600 km/h, qui feraient courir des risques de rupture de caténaire.

    La rame dite "du record" a été "surgonflée": des moteurs supplémentaires sont répartis le long du train et les roues sont plus grandes que sur un TGV normal pour assurer de très hautes vitesses sans faire surchauffer les moteurs.

    Sur la ligne elle-même, la puissance électrique a été fortement augmentée et la caténaire chargée d'alimenter le convoi a été renforcée, de même que le ballast, lit de graviers sur lequel reposent les rails qui sera soumis à d'intenses vibrations.

    A quoi servent les essais ?
    Les essais servent à améliorer "la fiabilité, le confort, le  bruit, les vibrations", grâce aux "600 indicateurs sur la rame qui permettent de  regarder le comportement du train" et de la voie, et ainsi de préparer "le TGV de demain", a expliqué le directeur général de la SNCF sur France 2.

    Les records de vitesse n'ont pas que pour but de tester des matériels. Ils servent aussi à peaufiner l'image du TGV pour le vendre à l'étranger, où il subit la concurrence du japonais Shinkansen et de l'allemand ICE (Siemens). D'où l'extrême médiatisation de la tentative de mardi.

    "Ce qui est important pour nous aujourd'hui, c'est de prouver que la technologie TGV, qui a été inventée en France par la SNCF il y a maintenant 30 ans, est une technologie d'avenir", a souligné Guillaume Pépy sur France 2. Il a souligné l'aspect commercial pour Alstom, en rappelant que le TGV avait déjà été vendu en Corée du Sud et qu'il y avait de "grands espoirs" pour l'exporter "en Amérique du Sud, et peut-être aussi aux Etats-Unis".

    Une tentative à 30 millions d'euros
    La tentative de record, qui intervient après plusieurs mois de recherche et développement, va coûter près de 30 millions d'euros, répartis à part égales entre la SNCF, RFF (Réseau ferré de France, le gestionnaire des voies ferrées) et Alstom, le constructeur des rames.

    En vitesse commerciale, le TGV Est roulera à 320 km/h à partir du 10 juin. Quant à la possibilité de voir un jour les TGV rouler à 360 km/h en exploitation commerciale, Guillaume Pépy a indiqué que "c'est possible techniquement"  mais qu'il fallait "regarder si cela vaut le coup économiquement".

    http://info.france3.fr/france/29634505-fr.php

    Il a souligné qu'un TGV roulant à 320 km/h consomme l'équivalent de 1,2 litre au 100 km par passager. "Cela donne l'idée de l'économie d'énergie qu'apporte le TGV par rapport à la voiture", a expliqué le directeur général de la SNCF.

  • Catégories : Mes textes d'adulte

    L'indifférence

    L’indifférence
    Comme une chance
    D’une relation sans contingence
    Sans souffrance
    Sans dépendance
    Sans confidences
    Sans discordance.

    L’indifférence
    Comme une violence
    Douce, une offense
    Silencieuse, une absence
    De sentiments, l’abstinence
    D’amour ou de haine, une distance
    Au-delà des distances.

    L’indifférence
    Comme inexistence
    Carence
    Impuissance
    A saisir la chance
    D’une relation intense
    Et de ses réjouissances.

    L’indifférence
    Comme une pénitence
    Un refus de la jouissance
    Cette indécence
    Qu’on encense
    Et qui n’est que déviance
    Et déchéance

    L’indifférence
    Comme une défaillance
    Une carence
    Une conséquence
    De l’enfance ?
    Un manque de confiance
    En soi ou une assurance ?

    L’indifférence
    Comme défiance
    Ou insouciance
    Inconscience
    Indifférence
    De la souffrance
    De l’autre dans ce silence ?

    Le 20 novembre 2006.

    D'abord publié chez Ambroise.

  • Catégories : Les livres d'amis blogueurs

    "Dérives urbaines" par Stéphanie Muller, notre chère Ambroise.



    medium_couvertured_rivesurbainesrecto.jpgUn regard sur l'autour, acerbe et revendicatif. Dérives Urbaines, une succession de textes différemment poétique.


    Une jeune auteur proche de la trentaine qui vous invite à découvrir ses dérives en mots.Une écriture originale pour un style décapant, sans strass ni paillettes.


    En vente maintenant sur son blog:http://passeur.over-blog.com/article-5808221.html

  • Catégories : NIN Anaïs

    "Correspondance passionnée" d'Anaïs Nin et Henry Miller

    medium_nin_miller.jpgPrix éditeur : 23 euros
    Editeur : Stock
    Publication :14/2/2007
    Traduit de l’anglais par Béatrice Commengé
    ISBN : 9782234059917
    640 pages

    Anaïs Nin et Henry Miller ont entretenu pendant vingt ans une correspondance passionnée. Commencée en 1932, celle-ci s'achève vingt ans après, en Californie, alors qu'ils sont tous les deux devenus célèbres. Récit d'un amour fou, qui fait place peu à peu à la tendresse, ces lettres retracent également l'évolution de leur oeuvre littéraire, permettant d'accéder à des éléments très instructifs et concrets comme les conseils et les critiques bienveillantes qu'ils pouvaient s'adresser. Cette correspondance constitue un document de première main sur l'époque qu'ils traversent et les personnalités du monde des lettres et des arts qu'ils fréquentent.

    Ce texte est resté inédit jusqu'à la mort du mari d'Anaïs Nin. Il propose une réflexion intemporelle sur la complexité du sentiment amoureux.

    http://www.evene.fr/livres/livre/anais-nin-et-henry-miller-correspondance-passionnee-24341.php