Par Par Pierre GALY AFP - Jeudi 6 septembre, 08h04 PARIS (AFP) - La Coupe du monde dont le coup d'envoi sera donné demain vendredi avec France - Argentine en match d'ouverture au stade de France, s'annonce comme un grand défi aux All Blacks, grands favoris dans la course à la Coupe William Webb Ellis que convoitent également l'Afrique du Sud, l'Australie et la France, pays organisateur. Evènement
Ils portent l'honneur d'un pays; deux langues de terre, posées dans le Pacifique, peuplées de 30 millions de moutons pour à peine 4 millions d'habitants. Les All Blacks de Graham Henry veulent mettre un terme à la malédiction qui fait des Néo-Zélandais les rois de la planète entre deux Coupes du monde. Mais pas au-delà.
Sacrés en 1987, ils ont échoué à trois reprises en demi-finales (1991, 1999, 2003). Et une fois en finale face aux Springboks, en 1995. Chaque retour au pays est vécu comme une tragédie. Ainsi, en 1999, les bagages des joueurs furent badigeonnés d'inscriptions "loser" (perdant) entre les soutes de l'avion et les tapis roulants de l'aéroport d'Auckland. Les All Blacks version 2007 ont intégré ces scènes de quasi-deuil national. Et ils ont mis tout en oeuvre pour combler les appétits, nourris par vingt ans d'attente.
Nommé sur les cendres de la peu glorieuse élimination en demi-finales en 2003 face à l'Australie, Graham Henry a d'abord pris soin de s'entourer de deux des meilleurs techniciens du pays: ses adjoints Wayne Smith et Steve Hansen. Puis, il a choisi un groupe élargi de joueurs, en prenant soin d'activer en permanence la concurrence.Et le bilan est plutôt flatteur: les All Blacks ont remporté 38 des 43 matches disputés depuis 2004, soit 88% de succès. Quand les autres nations majeures tutoient les 75%.
Seules l'Afrique du Sud (trois fois) et l'Australie (deux fois) sont parvenus à empêcher les Néo-Zélandais de réaliser un sans faute au cours des quatre dernières saisons. Paradoxalement, un danger guette les All Blacks: la facilité de la première phase, au cours de laquelle ils affronteront des adversaires modestes; dans l'ordre d'apparition l'Italie, le Portugal, l'Ecosse et la Roumanie.
Bref ! La première place de la poule C est déjà assurée. Les quatre premiers matches serviront simplement à préparer un quart de finale un peu plus épineux face au deuxième de la poule D (l'Irlande, l'Argentine ou la France).
Pendant ce temps-là, les autres favoris devront se sortir d'une poule un peu plus relevée pour l'Australie, deux fois titrée (1991, 1999), qui devra se débarrasser du pays de Galles. Voire même délicate pour l'Afrique du Sud, sacrée en 1995, contrainte d'affronter l'Angleterre, dès le deuxième match, le 14 septembre. Ou carrément compliquée pour la France, opposée à l'Argentine et à l'Irlande dès le premier tour.
Car si le Mondial des All Blacks débutera vraiment en quarts de finale, programmés les 6 et 7 octobre, les autres prétendants au titre vont pimenter la première partie du Mondial, qui s'étalera sur quatre semaines.
Les affiches ont été savamment parsemées au gré du mois de septembre. Trois d'entre elles, France - Argentine, en match d'ouverture vendredi, France - Irlande, le 21 septembre, et Argentine - Irlande, le 30 septembre, concerneront la "poule de la mort" (D), qui laissera une grande nation sur le seuil des quarts de finale.
Laquelle ? Difficile de répondre. Les seules indications proviennent des matches de préparation du mois d'août, que les Français ont survolés (deux succès sur l'Angleterre et un sur le pays de Galles), pendant qu'Argentins et Irlandais semblaient piétiner, loin de leur meilleur niveau.
Les Français, en quête d'un premier titre après deux finales perdues (1987, 1999), devront cependant maîtriser et canaliser un engouement populaire très fort (plus de 2 millions de billets vendus) pour espérer poursuivre leur rêve de gloire.
Les autres centres d'intérêt des quatre premières semaines sont localisés autour du duel Afrique du Sud - Angleterre, le 14 septembre, dont le battu affrontera vraisemblablement l'Australie dès les quarts de finale.Le perdant devrait être le XV de la Rose qui ne semble pas en mesure de conserver la couronne coiffée en 2003.
Enfin, Italie - Ecosse, programmé le 29 septembre à Saint-Etienne, apparaît comme le dernier match au cours incertain. Les Italiens joueront ce jour-là pour accéder pour la première fois de leur histoire au cercle fermé des huit meilleures nations de la planète.
Dix équipes, en comptant le pays de Galles, font donc figure de candidates crédibles à une place en quarts de finale. Les autres, parmi lesquelles le Portugal, seul nouveau venu, joueront leur Mondial à eux. En espérant grappiller un succès par ci, ou une défaite honorable par là.
Car l'écart entre les nations n'a jamais paru aussi abyssal. Et les records établis par la Nouvelle-Zélande face au Japon (145-17) en 1995 ou l'Australie contre la Namibie (142-0) en 2003 pourraient bien tomber. Certaines affiches comme Nouvelle-Zélande - Portugal, programmé le 15 septembre à Lyon, semblent totalement déséquilibrées. Sauf si les All Blacks s'en servent comme d'un simple match d'entraînement, sur la route de la gloire.
http://fr.news.yahoo.com/afp/20070906/tts-rugby-mond-2007-pr-prev-c1b2fc3_1.html