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  • Catégories : Nerval Gérard de

    Investissement affectif dans le "Voyage en Orient" de Nerval

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    O. C, II, VO, 177 : « Je n’ai plus qu’à me promener toute la journée. J’admire l’aspect de l’auberge, bâtiment en briques à coins de pierres du temps de Louis XIII. Je visite le village composé d’une seule rue encombrée de bestiaux, d’enfants et de villageois : - c’était dimanche, - et je reviens en suivant le cours de l’Ain, rivière d’un bleu magnifique, dont le cours rapide fait tourner une foule de moulins. »

    Paysage ambulatoire
    Rapidité

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-jacques-coytte-p-1283.html

  • Catégories : Mes poèmes

    Mes bien chers frères

    7add508cb745f0a971f89c1baad26ac9.jpg

    A quoi pensez-vous ?
    Qu’attendez-vous ?
    Que regardez-vous ?

    Quelles sont vos peurs ?
    Où est votre bonheur ?
    Aimez-vous les fleurs ?

    Mais qu’importe !
    Puisque vous n’êtes
    Que des personnages

    D’un morceau
    D’un tableau
    De Paul Delvaux

    Qui aimait le chemin
    De fer ; c’est le train

    Que vous attendez ?

    Mes bien chers frères
    Je vais l’attendre

    Avec vous car les gares
    Plaisent à mes départs

    Des paysages
    Des attentes
    Des lectures

    Et à mes retours
    Vers mon amour

    Mes bien chers frères
    Faites-moi une place


    Consigne 62

    Merci aux 50 participants pour la consigne 61
    Voici la consigne 62, celle que vous attendez tous...
    Il s'agit d'un détail d'un tableau de Paul Delvaux, prise par Bernard (j'ai trouvé cette photo sur son blog photo) . Le tableau se trouve au Musée d'Art moderne de Bruxelles
    L'incipit de votre texte qui s'inspirera de la photo:
    "Mes bien chers frères..."
    Les textes pour cette quinzaine sont à envoyer à Sammy: sammyfisherjr@gmail.com

    Bonne créativité à tous


    http://coumarine2.canalblog.com/archives/2008/01/23/7673997.html#comments


    Pour lire d'autres poèmes de moi, cf. mes 2 recueils en vente sur The book:

    http://www.thebookedition.com/paysages-amoureux-et-erotiques-jacques-coytte-p-143.html
    http://www.thebookedition.com/paysages-jacques-coytte-p-866.html

  • Catégories : Des femmes comme je les aime

    Un coup de foudre

    par Tristan Savin
    Lire, février 2008

    A la fin des années 1970, Annick Geille, alors la plus jeune rédactrice en chef de France, rencontre le grand écrivain dans l'intention de lui demander une nouvelle inédite pour Playboy. Coup de foudre, saumon fumé, vodka polonaise. Les deux femmes ne se quitteront plus, plusieurs mois durant. La journaliste, pourtant jeune mère, s'éprend de Sagan, de son sourire de fillette, de sa gaieté inconsolable. Mais la cour de la princesse des lettres est une cruelle arène pour qui n'en manie pas les codes. Jalousies, trahisons et manipulations auront raison de la jouvencelle émerveillée, finalement jetée dans les bras de Bernard Frank, chroniqueur génial mais désabusé. Devenue romancière, Annick Geille aura mis trente ans à publier ses souvenirs, remarquables de précision, de lucidité et de pudeur - malgré quelques longueurs. Une aventure fitzgeraldienne dont l'héroïne, Sagan, dispense des moments de bonheur - ou de cruauté teintée de sagesse quand elle s'écrie: «L'amour, laisse-moi rire! Une exaltation de soi-même.»

    Un amour de Sagan

    Annick Geille
    Pauvert
    380 pages.
    Prix : 20 € / 131,19 FF.

    http://www.lire.fr/enquete.asp/idC=52057/idR=200

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Hasard,errance dans le "Aurélia" de Nerval

    a057fbcfbdc1c22997a082e4fb6d4886.jpgO. C, III, 735 : « pérégrinations autour de Paris »
    « Toutefois je l’ (une de mes meilleures nouvelles)écrivis péniblement, presque toujours au crayon, sur des feuilles détachées, suivant le hasard de ma rêverie ou de ma promenade. […]
    insomnie
    J’allais me promener toute la nuit sur la colline de Montmartre et y voir le lever du soleil. »


    Mes recherches sur les paysages de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-jacques-coytte-p-1283.html

  • Catégories : La littérature

    Gloire et déboires des anciens Prix Goncourt

    Mohammed Aïssaoui
    21/01/2008 | Mise à jour : 15:56 |
    Commentaires 5
    .

    Treize anciens lauréats du Goncourt publient un livre, cinq, dix, trente ans après avoir obtenu la prestigieuse récompense. Qu'ont-ils fait de leur gloire ?

    Il y a trente ans, en 1978, Patrick Modiano décrochait le Goncourt avec Rue des boutiques obscures. En octobre dernier, il a publié Dans le café de la jeunesse perdue. Toute la presse en a parlé. Le livre s'est très bien vendu, près de 100 000 exemplaires. En 1979, la lauréate du Goncourt s'appelait Antonine Maillet; elle l'emportait avec Pélagie-la-Charrette. Caméras et micros se bousculaient à la sortie du restaurant Drouant pour parler de cette femme qui évoquait avec exotisme l'Acadie. Aujourd'hui, la romancière vit toujours au Canada. En France, combien sont-ils à la connaître? Son dernier ouvrage, paru en mars 2007, n'a pas dépassé les 500 exemplaires vendus.

    Modiano, Maillet, deux symboles d'un destin après le Goncourt. Treize anciens lauréats du prix, pas moins, publient ces temps-ci un nouveau livre. Que deviennent-ils, après que les projecteurs se sont éteints sur une gloire de quelques mois . Il y a ceux qui n'ont plus rien publié, tel Jean-Jacques Schuhl, le grand silencieux : aucun roman ni essai depuis son prix de l'année 2000. Plus dur, ceux que le Goncourt a «tués». Jean Carrière (Goncourt 1972 avec L'Épervier de Maheux) est décédé en mai 2005. Il ne s'était jamais remis de ce prix. Son livre posthume qui a été publié par Les Presses littéraires, une petite maison d'édition, installée à Saint-Estève (Pyrénées-Orientales), est passé complètement inaperçu. Cet ancien secrétaire de Jean Giono avait tout dit dans Le Prix d'un Goncourt, où il affirmait que la récompense l'avait «dépossédé», «disloqué», et que l'on ne mesurait pas assez «l'ampleur d'un séisme qu'est la consécration dans la vie d'un homme».

    Le Goncourt demande des nerfs solides. Car, au lendemain de sa proclamation, il se passe un phénomène curieux: la critique peut se faire plus méchante, voire violente. La gloire suscite agacement, jalousies. C'est un fait que connaissent les auteurs à succès. Éric-Emmanuel Schmitt n'a-t-il pas dit «à 4 000 exemplaires, vous êtes un génie, à 40 000 exemplaires, vous êtes suspect, à 400 000 exemplaires, vous devenez nul»? Pascal Lainé, Goncourt 1974, avait comparé le système des prix à l'élection d'une Miss: belle d'un jour. Lainé, qui avait écrit Sacré Goncourt ! pour… dénoncer le système, n'a jamais réussi à intéresser à nouveau. En fait, l'image des gagnants du Loto est plus juste. Certains se retrouvent déstabilisés face à leur bonne fortune médiatique et financière. Cet aspect psychologique, les jurés du Goncourt s'en soucient. Un éditeur confie qu'avant la proclamation des résultats (son auteur faisait partie de la dernière liste), un membre de jury l'a contacté pour mieux connaître la force mentale de l'écrivain. «Est-ce que le prix ne le bouleversera pas trop?», «Pourra-t-il très vite se remettre à écrire?» étaient quelques-unes des questions qui lui étaient posées… François Nourissier, lorsqu'il était le secrétaire général du prix, affirmait qu'«il faudrait tracer le portrait psychologique du candidat» . Ce n'était pas une boutade, il ajoutait «plus la personnalité est fragile, plus le Goncourt devient un traumatisme». Ce que confirme Nathalie Heinich, sociologue, chercheur au CNRS, qui a étudié ce phénomène. Dans L'Épreuve de la grandeur, prix littéraires et reconnaissance (La Découverte), elle a sondé sept lauréats (Jean Rouaud, Michel Tournier, Andreï Makine, Jacques Chessex, Jean Carrière…) et analysé la façon dont ils ont vécu leur nouvelle célébrité. Le constat est édifiant: la jouissance peut être souffrance; la renommée, la pire des épreuves. Pour passer le cap, Patrick Rambaud, Goncourt 1997, a eu recours à deux conseils: celui de Maurice Druon (Goncourt 1948) et celui de Jean-François Revel. Il raconte que le soir même de son sacre, le premier lui a prodigué des conseils immobiliers et le second intimé l'ordre de s'adjoindre un expert fiscal. Comment s'en sortir? La première méthode est de se remettre vite au travail. C'est de cette façon-là que Van Cauwelaert, Rouaud, Grainville, Rambaud ont passé le cap du succès soudain pour «s'installe». Ensuite, il convient de s'inventer ou de poursuivre d'autres centres d'intérêts. Orsenna s'adonne à la politique et au bateau, Rufin a continué son engagement dans l'action humanitaire : Action contre la faim, avant sa nomination comme ambassadeur au Sénégal. Dernier conseil : ne jamais «cracher dans la soupe». Car cette inélégance (parfois tentante), le milieu littéraire ne la pardonne jamais.

    http://www.lefigaro.fr/livres/2008/01/17/03005-20080117ARTFIG00432-gloire-et-deboires-des-anciens-prix-goncourt.php

  • Catégories : Mes textes en prose

    Le repas chez Mémère Gisèle

    Nous habitions à plusieurs centaines de kilomètres de chez elle, plusieurs heures de routes. La distance et le travail faisaient que nous ne voyions pas souvent malgré notre envie.
    Le temps passé avec elle était donc précieux et passait trop vite. Nous nous arrêtions acheter à manger sur la route : de la viande et des légumes pour l’équilibre nutritionnel et un gâteau pour son plaisir. Il faut vous dire que mémère Gisèle n’était pas une fée du logis, ni un cordon bleu, bref pas une mamie gâteau au sens propre mais une grand-mère qui s’intéressait au monde et à ce qui se passait dans la vie de sa petite-fille(moi) et son mari qu’elle appelait volontiers son petit-fils. Ce dernier se mettait aux fourneaux avec les modestes ustensiles et l’électroménager rudimentaire qu’elle avait. Pendant ce temps, je lui demandais des nouvelles de sa santé et de ses voisines. Je l’embrassais et lui disais que je l’aimais. Elle me questionnait par rapport à ce que je lui avais raconté pendant notre dernière conversation téléphonique. Elle se réjouissait de nos bonheurs et comme elle était pieuse, elle priait pour nous quand nous avions des problèmes.
    Le repas n’était qu’un prétexte, une occasion de se voir, se parler.
    Sauf le dessert qu’elle dévorait avec un plaisir enfantin.

    http://kaleidoplumes.forumpro.fr/semaine-4-f19/consigne-d-ecriture-pour-ce-texte-t132.htm

    Plaisir d'être à table. Plaisirs de la table. Moment privilégié. Moment de convivialité.
    Ce peut être un repas simple, un repas en semaine.
    Ce peut être un repas en tête-à-tête, avec un amant ou un ami.
    Ce peut être un repas de fête qui réunit une grande famille.

    Racontez-moi ce repas là.
    Et pour vous inspirer, voici Apollinaire qui vous convie au sien:


    Le repas

    IL n'y a que la mère et les deux fils
    Tout est ensoleillé
    La table est ronde
    Derrière la chaise où s'assied la mère
    Il y a la fenêtre
    D'où l'on voit la mer
    Briller sous le soleil
    Les caps aux feuillages sombres des pins et des oliviers
    Et plus près les villas aux toits rouges
    Aux toits rouges où fument les cheminées
    Car c'est l'heure du repas
    Tout est ensoleillé
    Et sur la nappe glacée
    La bonne affairée
    Dépose un plat fumant
    Le repas n'est pas une action vile
    Et tous les hommes devraient avoir du pain
    La mère et les deux fils mangent et parlent
    Et des chants de gaîté accompagnent le repas
    Les bruits joyeux des fourchettes et des assiettes
    Et le son clair du cristal des verres
    Par la fenêtre ouverte viennent les chants des oiseaux
    Dans les citronniers
    Et de la cuisine arrive
    La chanson vive du beurre sur le feu
    Un rayon traverse un verre presque plein de vin mélangé d'eau
    Oh ! le beau rubis que font du vin rouge et du soleil
    Quand la faim est calmée
    Les fruits gais et parfumés
    Terminent le repas
    Tous se lèvent joyeux et adorent la vie
    Sans dégoût de ce qui est matériel
    Songeant que les repas sont beaux sont sacrés
    Qui font vivre les hommes

    Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

  • Catégories : Des femmes comme je les aime

    Monsieur: "J'ai signé la liste des 121»

    En décembre 2001, Françoise Sagan adressait, par fax, au rédacteur en chef de Libération, ce courrier conservé par son secrétaire Jean Grouet...

    38e9cf571d23a141bf32651276a39401.jpgMonsieur,

    Je m'étonne de ne pas voir mon nom, ni celui de Bernard Frank dans la liste des signataires des 121. Nous fûmes pourtant sur ce sujet, interrogés le même jour par la police française et je fus, pour ma part, plastiquée un peu plus tard. Ce que rapporta la presse d'alors.

    Ma réputation de futilité étant bien assise, je vous serais reconnaissante d'en citer à l'occasion les exceptions.

    Avec mes meilleurs sentiments

    Françoise Sagan

    http://www.lire.fr/enquete.asp/idC=52056/idR=200

  • Françoise Sagan: dernières révélations

    f3b65e6ab24976758904b117880bffe5.jpgpar Tristan Savin
    Lire, février 2008

     Trois ans après sa disparition, le «charmant petit monstre» fait de nouveau l'actualité, à travers un film de Diane Kurys dont la sortie en salle est prévue au printemps, l'adaptation par Florian Zeller de Château en Suède pour la télévision et plusieurs ouvrages. Le purgatoire n'aura pas été long. Sauf de son vivant: vingt ans de souffrances et d'oubli en librairie, après vingt ans de succès mondial. Lire a mené l'enquête pour faire la lumière sur un écrivain dont la vie flamboyante ne doit pas occulter l'oeuvre.

    "Je ner pas beacou de chose à te dire parce que jan é pas beaucou invanté dans ma tête ma chère maman.» Ce mot d'enfant de cinq ans pourrait résumer à lui seul Françoise Sagan: franche mais portée sur le mensonge, espiègle, peu diserte quand il est question de parler de soi. On peut aussi y voir la définition - précoce - d'un écrivain. Françoise est née Quoirez, dans le Lot, en juin 1935. Son père, ingénieur, dirige une compagnie d'électricité. Sa mère, frivole, toujours gaie, laisse à sa gouvernante les tâches domestiques et l'éducation des enfants. L'éditeur Jean Grouet fit la connaisance de Sagan à ses débuts, avant de devenir son secrétaire: «Elle aimait beaucoup ses parents. Elle habitait encore chez eux trois ans après le succès de Bonjour tristesse. Son père était insupportable, un peu hussard, Françoise le trouvait très drôle. Sa mère était exquise... mais un peu réac.» Ils avaient des principes bourgeois, rapporte aujourd'hui Denis Westhoff, le fils unique de Sagan (voir l'entretien page 32): «On ne prononçait pas de gros mots, on ne devait pas dire du mal de quelqu'un. A table, il était interdit de parler de politique, de religion ou d'argent.»

    Françoise n'est pas seulement la petite dernière des trois enfants Quoirez. Sa naissance, miraculeuse aux yeux de ses parents, survient après la perte d'un bébé. Du coup, père et mère lui passent tous ses caprices. Sa soeur Suzanne confie à la biographe Marie-Dominique Lelièvre: «Elle était une enfant pourrie-gâtée. Toute sa vie, elle a joui d'une totale impunité.» A neuf ans, elle peut conduire la voiture de son père. La secrétaire de monsieur Quoirez doit lui apprendre à taper à la machine. L'écriture, la vitesse. La légende commence à germer. Sa mère racontera plus tard à son petit-fils, Denis: «A deux ans, elle s'emparait d'un livre pour essayer de le lire. Mais elle ne le tenait pas dans le bons sens. Très tôt, elle a inventé des contes de fées et s'est mise à écrire un roman de chevalerie, en vers. Elle pouvait citer Le Cid par coeur.» La petite princesse adore amuser ses proches avec ses jeux de mots. Paradoxe, pour une intellectuelle: c'est aussi un garçon manqué, un meneur de bande. Adulte, gâtée par le succès, elle restera un Petit Poucet androgyne, qui sème des trous de cigarettes partout sur son passage.

    Ses meilleurs amis, qui constitueront sa garde rapprochée toute sa vie, ont pour nom Florence Malraux et Bernard Frank. Même âge, mêmes origines bourgeoises, même amour des livres. A cette différence près: ils sont juifs. La lucidité, face aux horreurs du monde, aux mensonges des adultes, les rapproche tous les trois. «J'avais tout compris à douze ans», déclarera Bernard Frank. Françoise aussi. Mais elle semble taraudée par la culpabilité: «Elle disait que son père avait été résistant, ce qui n'était pas vrai. Elle m'en a toujours voulu de l'avoir démentie à ce sujet au cours d'un dîner», rapporte Jean Grouet. Avant de lâcher, dans un sourire complice: «Elle était menteuse.» Sur ce point, la honte est légitime: la fillette imaginative resta hantée toute sa vie par la découverte des camps de la mort, à travers un film d'actualité projeté dans un cinéma quand elle avait dix ans. Comment ne pas faire le rapprochement avec le début de l'occupation allemande lorsqu'elle avait cinq ans? Comment composer avec une famille qu'elle perçoit comme banalement antisémite?

    Expulsée du couvent des Oiseaux pour «dégoût de l'effort», la jeune fille extralucide au visage de musaraigne fuira à sa manière un milieu trop rigide. D'abord en séchant les cours de la Sorbonne, à la rentrée 1953. Et en écrivant, sous Maxiton, son premier roman, en partie inspiré par Gatsby le magnifique. Puis en changeant de patronyme. «Tu ne mets pas mon nom sur ton livre», lui aurait dit son père. Elle en choisit un dans A la recherche du temps perdu. Et brouille déjà les pistes: s'identifie-t-elle au dandy Boson de Talleyrand-Périgord, prince de Sagan? Ou à la princesse de Sagan?

    La femme pressée
    En 1954, François Nourissier était lecteur chez Denoël. Il reçoit le manuscrit de Bonjour tristesse mais ne l'ouvre pas. Quelques jours plus tard, il finit par le lire sur les conseils d'une amie. Trop tard. Sagan vient de signer chez Julliard. Elle a demandé 25 000 francs, au hasard, mais René Julliard lui en a offert le double. L'éditeur a flairé en elle un nouveau Raymond Radiguet, qui avait fait la fortune de la maison. Rien n'est laissé au hasard: le bandeau du livre, sorti le 15 mars 1954, porte la mention «Le diable au coeur». Le succès est immédiat, grâce au prix des Critiques. Parmi les jurés: Georges Bataille, Marcel Arland, Maurice Nadeau, Jean Paulhan et Roger Caillois. La lauréate est trop jeune, 19 ans, pour toucher le chèque de 100 000 francs. Qu'à cela ne tienne, on les lui verse en espèces.

    Une semaine plus tard, le Prix Nobel de littérature, François Mauriac, évoque dans sa chronique du Figaro la «férocité lucide» de la «terrible petite fille», dont le talent littéraire «n'est pas discutable». L'autre consécration vient du clan des Hussards, quand Jacques Chardonne écrit à Roger Nimier: «Cette jeune fille est de bonne famille. La famille des grands écrivains.» La presse grand public s'empare du phénomène. Le Vatican met à l'index ce «poison qui doit être tenu à l'écart des lèvres de la jeunesse». Le scandale fait vendre: en un an, 500 000 exemplaires vont partir. Michel Déon, reporter à Paris Match, visite le prodige en vacances - et tombe amoureux. Premier «écrivain people», Sagan lance la mode Saint-Tropez avec Juliette Gréco, avant Brigitte Bardot. Elle passe ses nuits chez Régine, s'affiche avec Trintignant, se lie avec Jacques Chazot, Jules Dassin. Otto Preminger adapte son roman au cinéma.

    Etait-ce la bonne vivante que l'on a dit? Jean Grouet se souvient des fameux repas de la bande à Sagan: «Elle se foutait complètement de manger et demandait toujours l'avis de Bernard Frank pour le vin. Elle était habile pour conduire, pas pour cuisiner.» Ses bolides symbolisent son mode de vie et contribuent à fixer la légende: Jaguar X/440, Mercedes, Gordini, Ferrari 250 GT achetée grâce au succès de La chamade. Mais - à l'instar de Roger Nimier - c'est avec une Aston Martin qu'elle a son accident, en 1957. Coma, fractures du crâne, du bassin, du thorax... Une rescapée. «Rien ne paraît désespérément souhaitable que l'imprudence», écrivait-elle un an plus tôt dans Un certain sourire. Le rapprochement avec La fureur de vivre est facile. Mais l'écrivain a pris James Dean de vitesse: son succès le devance d'un an. «Sans Sagan, la vie serait mortelle d'ennui», écrit Bernard Frank.

    Dans l'existence de Françoise Sagan, la drogue a très tôt côtoyé l'ivresse de la vitesse. Elle en est aussi la conséquence. A la clinique, pour calmer ses douleurs, on lui a administré de la morphine, des mois durant. Après une première cure de désintoxication, elle se met à boire. «Je suis une bête qui épie une autre bête, au fond de moi», note-t-elle dans Toxique. Elle confiera à son ami Massimo Gargia avoir continué à se droguer à cause du succès: «La curiosité de la presse l'a écrasée. La drogue lui donnait du courage. Elle était timide, à ses débuts», précise Gargia. Celle qui incarnait la femme libre de l'après-guerre est devenue dépendante.

    L'adrénaline lui sert de moteur. Le jour de ses vingt et un ans, elle découvre le jeu. L'impassibilité vitale du joueur lui convient: il faut dissimuler ses sentiments. Elle en abuse au point de se faire interdire de casino en France. «J'ai une vision très romanesque de ma ruine éventuelle», confie-t-elle à Télérama. Son chiffre fétiche: le huit. Après avoir tout misé sur lui, en 1958, elle gagne 80 000 francs en une nuit. A huit heures du matin, elle achète ainsi le manoir du Breuil, à Equemauville, près de Honfleur. Elle vit d'excès, y compris dans le travail, devient dramaturge (Roger Vadim adaptera Château en Suède), critique cinéma à L'Express, joue les figurantes aux côtés d'Ingrid Bergman et d'Yves Montand dans l'adaptation d'Aimez-vous Brahms..., écrit le scénario de Landru pour Claude Chabrol. Sagan cherche les émotions fortes, elle les aura toutes. En 1961, elle signe le manifeste des 121, approuvant l'insoumission des appelés en Algérie (voir l'encadré page 24). Peu après, l'immeuble de ses parents, boulevard Malesherbes, est plastiqué. Denis Westhoff se souvient du témoignage de son grand-père: «Il avait aperçu un étrange paquet dans le hall. Il le laisse, monte chez lui. Juste après avoir fermé la porte de l'appartement, il entend une explosion. Tous les carreaux de l'immeuble ont volé en éclats. Ce jour-là, ma mère s'était absentée...» Rescapée, à nouveau.

    L'insupportable solitude
    Ses frasques amoureuses, également menées tambour battant, défraient la chronique, de son idylle avec l'homme d'affaires Pierre Bergé à son projet de mariage avec le play-boy italien Massimo Gargia. «Je l'ai rencontrée en 1965, se souvient ce dernier. Coup de foudre. Elle était très jolie, très gentille. Elle voulait s'amuser avec moi. On ne parlait surtout pas de littérature! Elle voulait oublier ses problèmes...» Elle a aussi du goût pour les femmes. En 1955, Florence Malraux organise une rencontre avec Juliette Gréco. L'égérie de Saint-Germain-des-Prés chante déjà Prévert, Queneau et Sartre. Sagan lui écrit quatre chansons, dont Sans vous aimer, première déclaration chantée d'anamour, dix ans avant Serge Gainsbourg. C'est aussi le titre d'un livre de Michaël Delmar (voir l'extrait p. 37) consacré à la rencontre de la chanteuse avec l'auteur de La femme fardée. «Nous étions deux jeunes femmes insouciantes et nous aimions l'amour. Nous le faisions souvent et pas toujours avec le même partenaire», y déclare Juliette Gréco. «Françoise a toujours eu dans le privé ce mélange de gravité innée et d'humour acide. On a immédiatement trouvé un langage commun et partagé une complicité d'enfants.»

    L'écrivain lui offre un tigre en peluche. «Je l'ai gardé longtemps, jusqu'à ce que les mites le dévorent.» Delmar a fréquenté l'entourage de Sagan pendant vingt ans: «Je ne l'ai pas connue autrement que lesbienne. Elle a longtemps vécu avec la styliste Peggy Roche, qui ressemblait à Juliette. C'est frappant. Sagan ne le reconnaissait pas facilement, elle n'aborde pas non plus la question des rapports féminins dans ses romans, contrairement à Colette. Pour elle, c'était honteux.» Prêche-t-il pour sa paroisse? Massimo Gargia dément: «Elle a eu beaucoup d'hommes. Elle a même eu une histoire avec Delon. Ce n'était pas une lesbienne, contrairement à Garbo, qui ne supportait pas l'organe masculin. Françoise était très portée sur le sexe, très active, avec beaucoup d'imagination. Elle m'emmenait dans les hôtels de passe. Toutes les expériences l'amusaient. Elle voulait même faire du parachute...» On s'est longtemps interrogé sur la nature de la relation entre Françoise Sagan et l'écrivain Bernard Frank, qui a presque toujours logé chez elle. Le mieux placé pour répondre est sans doute son ami Jean Grouet, qui l'a soigné jusqu'à sa disparition en 2006: «Bernard était pudique, il ne m'en parlait pas mais je suis certain qu'il ne s'est jamais rien passé entre eux. Ils n'étaient pas le genre l'un de l'autre. Ils s'engueulaient souvent mais s'adoraient. Pour ma part, Sagan a été la femme de ma vie, de manière spirituelle. Le jour où je lui ai juré que je ne coucherai jamais avec elle, elle m'a montré la porte...» Quand ils ont fait connaissance, Grouet assistait Vadim sur le tournage d'un film avec Bardot. Françoise travaillait avec le réalisateur à un projet de ballet, Rendez-vous manqué. «Elle m'a dit: "Vous connaissez la danse? Moi non plus. On va faire semblant." Elle voulait Picasso pour le décor. Mais gratuitement. J'ai réussi à le joindre et il a refusé. Elle a finalement pris Bernard Buffet.»

    Capricieuse, Sagan s'avère également une séductrice manipulatrice, parfois perverse. Annick Geille (voir ci-contre), séduite par son «allure de garçonnet avec sa chemise de cow-boy et son ceinturon de cuir», en fera les frais. Françoise est infidèle, elle ne peut jamais se passer de compagnie. Michaël Delmar, que Sagan avait interrogé sur l'influence des astres, rappelle qu'elle est née le même jour que Sartre, à trente ans d'écart: «Ils sont Gémeaux, donc très joueurs. Elle est dans la duplicité, elle se masque, reste fuyante.» La franchise de ses textes parle pour elle. L'amour? C'est comme l'argent: «Il se dépense. Et plus tard, il se pense.» Après avoir analysé l'un de ses livres, Romain Gary écrira: «Françoise est complètement dépourvue de culpabilité.1»

    Coup de théâtre: un beau jour, Sagan épouse l'éditeur Guy Schoeller, plus âgé mais réputé grand séducteur. Explication de Massimo Gargia: «Il la protégeait, comme un père.» Schoeller dira plus tard au biographe Jean-Claude Lamy: «On n'a jamais pu la prendre en flagrant délit de bêtise.» Leur entente est brève, un homme d'affaires ne peut pas suivre sa femme au casino... L'espiègle Lili (le mot est de Sartre) se marie en 1962 à un beau sculpteur américain. Jean Grouet l'a fréquenté à l'époque: «Bob Westhoff était homosexuel. Il a vécu avec François Gibault, le biographe de Céline. Françoise s'est retrouvée enceinte de lui, il lui fallait se marier vite. C'était un bon père. Mais il est mort à cause de l'alcool.»

    Ancien soldat, acteur puis mannequin, ce personnage de roman fut, aussi, l'un des traducteurs de Sagan en langue anglaise. De leur union naquit un fils, Denis. «Elle voulait vraiment cet enfant, elle n'aurait pas pu vivre sans en faire un,» estime Massimo Gargia. Modeste, sensible et courtois, l'enfant a aujourd'hui 45 ans et ressemble à sa mère, surtout quand il sourit. Il conserve le souvenir d'une femme toujours présente: «Elle savait en permanence où j'étais. Elle s'inquiétait pour moi.» Irresponsable pour elle-même, elle ne l'était pas avec lui et l'éleva selon ses principes: «Quand elle a réalisé que je traînais un peu trop dans les bars, elle a tenu à ce que je fasse mon service militaire.» Sans omettre une bonne instruction: «Elle m'a fait lire ses romans préférés, en commençant par La chartreuse de Parme. A la maison, il y avait des livres partout.»

    L'écriture, malgré tout
    La légende de la «mademoiselle Chanel de la littérature», comme l'a surnommée Frank, a souvent occulté l'oeuvre, pourtant placée dès les débuts sous les auspices de Proust et de Stendhal. Bertrand Poirot-Delpech l'avait rappelé: Sagan est d'abord, et surtout, un écrivain. Et ses livres n'ont pas vieilli, soulignait dans Lire en 2004 notre regretté confrère Jean-Jacques Brochier. Réputée oisive, Sagan publia un livre tous les dix-huit mois - sans compter les scénarios, les poèmes, les chansons. On ne la voyait pas écrire car elle remplissait ses cahiers Clairefontaine la nuit. A partir de 1970, elle dicte ses textes et n'hésite pas à convoquer sa secrétaire à quatre heures du matin. Laure Adler se souvient de ses débuts aux côtés de l'éditeur Christian Bourgois, en 1991: «J'ai travaillé avec Sagan sur son roman La laisse. Elle était très demandeuse, aimait être lue, discutée, corrigée. Pour elle, les critiques étaient nécessaires, vitales. La forme littéraire n'était pas le fruit du deuxième ou du troisième jet mais de ce work in progress, ce chantier en construction. Elle réécrivait beaucoup, redemandait des relectures et corrigeait encore au moment où le texte partait à l'impression. On avait une impression de grande incertitude, d'humilité. En fait, c'était une petite fille. Perdue.» Le genre de femme qu'on a envie de protéger, tellement elle semble s'excuser de sa gloire. Le phénomène Sagan? «Il s'agit avant tout d'un phénomène sociologique», répondait l'intéressée. Pourtant, elle intimidait Simone de Beauvoir. A cause de l'acuité de son regard, peut-être... «Rien ne lui échappait. J'avais l'impression qu'elle percevait tout», se souvient Annick Geille. Sagan aurait même fait la conquête d'Ava Gardner, révèle Marie-Dominique Lelièvre: «Par la force de l'esprit, elle avait séduit une des plus belles femmes du monde.»

    L'intelligence revient sans cesse à son propos. La définition qu'elle en donnait dans Répliques, le recueil d'entretiens édité par Grouet, est celle du coeur: «Avec de l'imagination, on se met à la place des autres, et alors on les comprend, donc on les respecte. L'intelligence, c'est, d'abord, comprendre au sens latin du terme.» Elle applique elle-même ce principe, atteste Laure Adler: «Elle avait un rapport simple, modeste et direct avec les gens. Elle se mettait à égalité avec vous. Même si vous n'étiez rien.» Annick Geille nuance: «Elle avait un tel souci de ne blesser personne qu'elle déployait des trésors d'hypocrisie pour faire croire au moindre raseur que son commerce était divin.» Pourtant, quand Sagan s'ennuie trop, c'est-à-dire souvent, il lui arrive d'abandonner ses invités pour bouquiner. Cette curieuse solitude imprègne toute son oeuvre. Les écrits lui servent de refuge. «Quand nous habitions ensemble à Rome, rapporte Gargia, elle passait des heures à lire devant le Colisée.» Parmi ses «milliers de livres préférés»: Les palmiers sauvages de Faulkner, Adolphe de Benjamin Constant et Les mots de Sartre. Elle se rêve en héroïne proustienne - d'où son attirance pour les noms à consonance aristocratique, comme les Rothschild. Mais depuis le duc de Guermantes, l'époque a changé: avec Bernard Frank, elle forme une sorte de couple à la Scott et Zelda Fitzgerald. Zelda n'est-il pas le nom de l'héroïne de sa pièce Il fait beau jour et nuit? Sagan a toujours aimé le théâtre. Et la chanson. Elle admire Billie Holiday, Orson Welles, Tennessee Williams. Elle se lie avec eux lors de ses séjours américains et en brosse de mémorables portraits dans Avec mon meilleur souvenir. Elle s'entend avec les écorchés car, au fond, elle leur ressemble. «Aux yeux des filles de ma génération, poursuit Laure Adler, c'était l'icône de la liberté sexuelle, de la rapidité d'écrire (avec grâce), elle conduisait à tombeau ouvert, aimait le sable chaud et les beaux mecs. Mais dans la réalité, elle n'avait pas ce côté solaire qu'on a tant décrit. Elle n'était pas sûre d'elle - et ce n'était pas de la fausse modestie, elle ne composait pas. Elle était dans la déchirure de l'être.» Et n'était rigoureuse que dans l'écriture.

    Aimer perdre
    Vingt ans après Bonjour tristesse, toujours en avance sur son époque, Sagan mène une existence de punkette boulimique. Amphétamines, anxiolytiques, cocaïne, piqûres de morphine, crises de delirium tremens, asile. Elle devient intime avec la veuve d'un gangster, fréquente des toxicomanes. La brigade mondaine perquisitionne chez elle. L'égérie de Sartre se réveille avec la nausée. Entre-temps, elle s'est fâchée avec Flammarion. «Il a retiré tous ses livres de la vente, allant jusqu'à casser les plaques d'impression», raconte Denis Westhoff. Massimo Gargia la retrouve en 1985: «Elle était déjà fatiguée à quarante ans, n'avait plus la force de sortir. Elle ne supportait plus les boîtes de nuit, les mondanités. Elle n'aimait pas ce milieu de la jet-set, au fond. Comme Bardot, elle préférait vivre dans la simplicité, le désordre.»

    Les années Mitterrand seront son chant du cygne. A l'époque, Laure Adler est conseiller culturel de l'Elysée: «Ils étaient très liés, Mitterrand et elle. Nous avons fait ensemble des voyages en hélicoptère. Elle arrivait en retard et faisait attendre tout le monde, y compris le Président. Cela l'amusait. Ils avaient une relation très tendre - pas amoureuse. Il me parlait d'elle avec admiration, il avait lu tous ses livres.» Cette amitié vaudra à Sagan de nombreux déboires. Et contribuera à brouiller un peu plus son image auprès du public. En 1985, tombée dans le coma lors d'un voyage officiel du Président en Colombie, elle est rapatriée d'urgence. Les médias évoquent une overdose, Jack Lang parle de mal d'altitude.

    En 1991, André Guelfi, l'un des protagonistes de l'affaire Elf (sous le nom de Dédé la Sardine), demande à l'écrivain d'intervenir auprès de François Mitterrand pour favoriser l'activité de la compagnie pétrolière en Ouzbékistan. Endettée jusqu'au cou, Sagan accepte, contre la promesse d'une commission de 5,5 millions de francs. Selon Marc Francelet2, qui servit d'intermédiaire, seule une partie de la somme aurait été versée, sous forme de travaux dans son manoir normand, qu'elle omet de déclarer aux services fiscaux. «Elle avait un petit côté coquin et aimait les filouteries. D'ailleurs, Mitterrand l'a un jour comparée à Mata Hari. Mais, dans cette histoire, on s'est servi d'elle pour blanchir de l'argent. Les travaux ont été facturés quatre millions de francs, il y en avait à peine pour le tiers...» plaide son ayant droit Denis Westhoff. En février 2002, Françoise Sagan est condamnée à un an d'emprisonnement avec sursis pour fraude fiscale et doit rembourser, aggravés des pénalités, les revenus dissimulés. «Elle a dû vendre ses bijoux et les plus beaux cadeaux qu'elle avait reçus dans sa vie. Les droits sur ses derniers livres partaient directement aux impôts», témoigne Massimo Gargia. Amie des grands de ce monde, elle se croyait au-dessus des lois, la voici officiellement insolvable.

    Jean Grouet, à la fois agent et éditeur, tente d'endiguer les problèmes financiers: «Françoise écrivait quand elle était acculée par les dettes. Elle m'a fait vendre trois fois la même nouvelle. Elle avait toujours besoin d'argent. Quand elle m'en empruntait, elle disait: "Je ne vous le rendrai jamais mais je ne vous en voudrai pas." CBS a accepté de payer 20 000 dollars une interview d'elle avec Brigitte Bardot. Le problème, c'est qu'elles n'avaient rien à se dire...» Massimo Gargia garde le souvenir d'amusants trafics: «Françoise revendait les cadeaux en or, en argent ou en cristal de sa grande amie Marie-Hélène de Rothschild, qui avait financé sa pièce Château en Suède. Le jour où Marie-Hélène s'en est rendu compte, elle s'est mise à lui offrir de fausses fourrures. Et lorsque Françoise a préfacé le livre d'une amie très riche, elle a demandé à être payée au noir...»

    Pourtant, l'oeuvre de Sagan généra longtemps des sommes colossales, aux quatre coins du monde. Bonjour tristesse fut un best-seller en Italie, dans sa version... française. Et se vendit à deux millions d'exemplaires aux Etats-Unis, où la Fox déboursa 100 000 dollars pour les droits du roman Le garde du coeur. Traduite en Corée du Sud et en Chine, Sagan fut aussi l'un des seuls écrivains français autorisés en Russie pendant la guerre froide. Le journaliste Guillaume Durand est l'un de ses ardents défenseurs: «Ce n'était pas une tricheuse. Elle ne s'est pas installée en Suisse, comme d'autres. Elle distribuait son argent à ses copains. Elle ne possédait rien à part ses voitures et une maison bizarre. Tellement de gens ont profité d'elle, chacun se prétendait son meilleur ami.» Tous les proches de l'écrivain conservent le souvenir de sa grande générosité. «Sa table était toujours ouverte, avec les meilleurs vins et du caviar», précise Gargia. Elle offrait bijoux, vêtements... jusqu'à ses propres manuscrits. Son fils n'en a récupéré qu'un seul, un inédit illisible. Bonne joueuse, elle se contentait de proclamer, à propos des biens matériels: «J'aime perdre.»

    A la fin de sa vie, la star déchue loge avenue Foch, chez son amie Ingrid Mechoulam, épouse d'un millionnaire. Ruinée, privée de chéquier, elle peut à peine s'acheter ses cigarettes. «Cette amie l'a soignée, emmenée à l'hôpital et sauvée financièrement - mais elle l'a coupée du monde, juge Denis Westhoff. Massimo Gargia défend l'amie qu'il présenta à Sagan: «On est possessif, quand on est amoureux. Ingrid l'a quand même soutenue pendant douze ans, jusqu'à la fin... "Il n'y a que des preuves d'amour", disait Cocteau!» Guillaume Durand fréquente l'écrivain déchu à cette époque, pour un projet de livre: «Sa principale blessure venait de cette histoire avec le fisc. Elle se sentait coincée. Elle s'est enfermée dans un désenchantement élégant. Démunie, au bout de sa vie, dans un écrin de luxe. Et personne n'a rien fait, soi-disant à cause de ses problèmes de cocaïne. Elle avait une ébriété à l'égard de l'argent. Ce n'est pas toléré par la société. Charasse (NDLR: alors ministre du Budget) s'est vanté de ne pas l'avoir aidée!» Selon Laure Adler, la Présidence aurait eu les moyens d'annuler une dette, mais l'ancienne conseillère n'en dit pas plus. Gargia est plus explicite: «Quand Mitterrand est tombé, c'est devenu très dur pour Françoise.» Durand poursuit: «Seuls des amis un peu voyous lui ont tendu la main. Francelet lui a fait vendre une chanson à Johnny.» Ce sera son dernier texte... «Elle déclinait physiquement et devenait très difficile d'accès. La porte ne s'ouvrait plus, même pour François Mitterrand.» Pour Durand non plus: son livre d'entretiens ne sortira jamais. «Elle restait en pyjama, lisait les grandes romancières anglaises et écrivait au lit, sa célèbre Kool à la main. Elle demeurait pourtant pudique et coquette, se remaquillait un peu avant de me recevoir.» Laure Adler se rend avenue Foch au même moment: «Elle était affaiblie et bouleversante. Elle marchait à petits pas, mettait un temps fou à ouvrir la porte. Je venais pour écrire une biographie mais je n'osais pas prendre de notes... Je me souviens de conversations sur des sujets profonds, comme la religion. A la fin de la journée, elle continuait à parler dans l'obscurité, elle n'allumait même pas la lumière.»

    Françoise Sagan s'éteint le 24 septembre 2004, à Equemauville, d'une embolie pulmonaire. Elle repose désormais auprès de Peggy Roche. Juliette Gréco, présente aux obsèques avec les derniers fidèles, en a donné l'explication au Monde: «Elle a demandé à être enterrée à Cajarc (Lot), dans le pays où elle est née, qu'elle aimait, avec une femme qu'elle a aimée et qui l'a aimée jusqu'au bout.» Pourtant, le nom de ce grand amour n'est pas inscrit sur la tombe. Pudique jusqu'au bout. A propos de Sarah Bernhardt, dont elle se fit la biographe, Sagan écrivait: «Ce que j'aime en elle, c'est cet humour qu'elle a gardé jusqu'au bout. Elle a eu une vie gaie et heureuse et elle n'a pas été punie parce qu'elle avait plein d'amants.» Souhaitait-elle, secrètement, qu'on en dise autant d'elle?

    1) Cité par J.-C. Lamy dans Sagan. 2) Cité par M.-D. Lelièvre dans Sagan à toute allure.

    Sans vous aimer par Michaël Delmar, 192 p., Scali, 16 euros 5, rue des Italiens par Bernard Frank, 714 p., Grasset, 24,50 euros Les femmes qui écrivent vivent dangereusement par Laure Adler et Stefan Bollmann, 150 p., Flammarion, 29 euros Sagan par Jean-Claude Lamy, 340 p., Mercure de France, 22 euros

    Les oeuvres complètes de Françoise Sagan sont publiées par Robert Laffont, dans la collection Bouquins créée par son premier mari, Guy Schoeller.

    http://www.lire.fr/enquete.asp?idc=52055&idR=200&idG=

  • Catégories : Atelier de Ghislaine, CE QUE J'ECRIS/CE QUE JE CREE, La culture

    P. Picq et alii, La plus belle histoire du langage

    La Plus Belle Histoire du langage

    Auteur Pascal Picq, Laurent Sagart, Ghislaine Dehaene, Cécile Lestienne Paru le 10/01/2008 Editeur SEUIL

    Il nous est indispensable pour organiser nos pensées, partager nos idées, communiquer, aimer, rêver peut-être. Le langage est assurément le propre de l’homme, une aptitude si naturelle que nous en oublions combien elle est exceptionnelle. Chaque être humain naît apte à parler, mais il lui faut pourtant apprendre à le faire. Quel bricolage de l’évolution a conduit, un jour, dans la nuit des temps, à l’apparition du langage ? Comment s’exprimaient nos ancêtres ? Y avait-il autrefois une langue unique, universelle ? Pourquoi les langues se sont-elles ensuite diversifiées sur la planète ? Comment, éternel prodige, chaque bébé humain ré-apprend-il à parler, comment reconnaît-il les mots, que se passe-t-il dans son cerveau ? Les stupéfiantes découvertes réalisées par les anthropologues, les linguistes et les neuro-biologistes permettent aujourd’hui de suivre la piste du langage depuis les tout premiers fossiles. Trois grands chercheurs et conteurs se passent ici le relais pour raconter, dans un dialogue accessible à tous, l’une des plus belles de nos histoires, sans doute la plus singulière.


    Pascal Picq est paléo-anthropologue, maître de conférence au collège de France, auteur de nombreux ouvrages sur la préhistoire et les hominidés.

    Laurent Sagart est linguiste, directeur de recherche CNRS à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, spécialiste mondial de l’évolution des langues.

    Ghislaine Dehaene est neuro-pédiatre, directrice de recherche CNRS et INSERM, spécialiste de l’étude du langage chez les bébés.

    Cécile Lestienne est journaliste.


    Url de référence : http://www.editionsduseuil.fr/

    Source: Fabula

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  • Catégories : Science

    Pleins feux sur Mercure

    Laurent Suply (lefigaro.fr)
    31/01/2008 | Mise à jour : 18:57 |
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    La sonde Messenger a livré ses premières images sur la face cachée de Mercure. Découvrez les premiers secrets de cette planète méconnue en images.

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    Elle semble de prime abord blanche comme la Lune, mais Mercure est en fait subtilement colorée. Cette image montre ces teintes pastel dans des longueurs d’onde de 1000 à 430 nanomètres, là où l’œil humain ne peut saisir que le spectre de 400 à 700 nanomètres. Les traces bleues révèlent les cratères les plus récents.
    Elle semble de prime abord blanche comme la Lune, mais Mercure est en fait subtilement colorée. Cette image montre ces teintes pastel dans des longueurs d’onde de 1000 à 430 nanomètres, là où l’œil humain ne peut saisir que le spectre de 400 à 700 nanomètres. Les traces bleues révèlent les cratères les plus récents. (NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Carnegie Institution of Washington)

    http://www.lefigaro.fr/sciences/2008/01/31/01008-20080131DIAWWW00568-pleins-feux-sur-mercure.php

  • Jeanne Moreau dans le tourbillon de la vie

    Propos recueillis par Dominique Borde et Marie-Noëlle Tranchant
    31/01/2008 | Mise à jour : 18:39 |

    Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

    À l'occasion de ses soixante ans de carrière la comédienne fait l'objet d'une grande rétrospective à la Cinémathèque française.» VIDÉO INA - L'interview de Jeanne Moreau par Marguerite Duras (Marguerite Duras, un rôle magistralement interprété par Jeanne Moreau en 1981 dans «Cet Amour-là», de Josée Dayan)

    Quelle actrice! Quelle femme! Avec Jeanne Moreau tout se confond en soixante années d'une carrière de plus de cent films, de dizaines de pièces, de téléfilms, d'écrits et d'interventions. D'Ascenseur pour l'échafaud au Procès, de La Reine Margot au Journal d'une femme de chambre, des Liaisons dangereuses aux Valseuses, elle n'a pas arrêté de tourner, de parler. Non pas d'elle mais des autres, de ses rencontres, Malle, Truffaut, Losey, Welles, de son métier, de ses découvertes, du futur. Car elle est toujours tournée vers l'avenir. Aujourd'hui, alors que le festival Premiers Plans d'Angers vient de la fêter, la Cinémathèque française lui rend hommage du 6 février au 3 mars en programmant plus d'une cinquantaine de films (le 9 à 17 heures une rencontre sera organisée salle Henri-Langlois avec Serge Toubiana). Elle qui n'aime pas se retourner sur le passé a toutefois accepté de réagir à certains mots, certains noms qui ont jalonné sa vie et ses rôles.

    Enfance «J'écris beaucoup de discours sur les autres souvent à l'occasion de remises de décorations, et ce qui m'intéresse, c'est de chercher l'enfant qui est en eux. Ma nature s'est dessinée dès que j'ai commencé à écrire… à quatre ans. Mon oncle m'envoyait des lettres et j'ai vite compris que la lecture, c'est la liberté. J'avais un petit copain que je terrorisais, son père était médecin et avait une grande bibliothèque. C'est là que j'ai découvert La Faute de l'abbé Mouret de Zola à 7 ans. Et je puisais aussi dans la «Bibliothèque verte » et la collection des «Contes et légendes.»

    Temps «Je le vis comme un trésor. Cela permet d'avancer, de faire des progrès, de découvrir des tas de choses. La vie a une fin inéluctable, on a juste le temps qu'il faut pour aller à la découverte. Dans la rétrospective de la Cinémathèque, j'ai tenu à faire figurer des films de mes débuts, pour qu'on voie l'évolution.»

    Vocation «Le choc s'est produit en voyant l'Antigone d'Anouilh pendant l'Occupation. Elle incarnait l'insoumission de celle qui acceptait de mourir pour rétablir le droit divin contre Créon, la force de l'État. La vocation a une dimension presque sacrée. C'est un engagement et c'est vrai pour beaucoup de comédiens. Une vocation ce n'est pas une envie. C'est quand on sait qu'on doit faire cela et pas autre chose. C'est intraduisible avec des mots, comme la musique. C'est ce que me disait encore hier Barenboïm. Sur scène, c'est comme un orchestre, on s'écoute les uns les autres et on écoute la résonance en soi. On est traversé, on n'y est pour rien. Je me compare à un tuyau d'arrosage !»

    Star «Je ne me vis absolument pas comme une star. Je n'y ai jamais pensé et je n'ai aucun souci de mon image. J'ai débuté au cinéma avec les grandes stars de l'époque, comme Fernandel dans Meurtre, ou Gabin dans Gas Oil, et cela s'est passé très naturellement. Ils se sont montrés simples et gentils. Je me souviens de Gabin : on l'entendait venir de loin. Mon enthousiasme l'amusait. Il disait: “Il y en a une qui chante ! Elle est contente de faire du cinéma ! Ça te plaît, hein ?” Oui, ça me plaisait…»

    Louis Malle «Il y avait en lui une insatisfaction profonde, une quête désespérée, comme une cassure. Il venait d'une famille bourgeoise et essayait d'en sortir. Comme Truffaut, il avait cet amour des femmes. Tous les grands cinéastes quand ils choisissent une héroïne et aussi un héros sont dans une relation amoureuse, parce qu'ils emprisonnent une personne, la mette à leur service. Un tournage, c'est une intimité incroyable, une accélération du temps et des émotions.»

    Scandale «Les Amants, Eva, Jules et Jim ont fait scandale à l'époque et quand dans la rue, on me traitait de putain après Eva, je comprends ce qu'on voulait dire. Mais ce n'est pas mon métier de me cacher…»

    François Truffaut «Il me l'a dit après, avec Jules et Jim il voulait laisser son empreinte. J'avais une image assez dramatique, j'étais la pensive, la fatale. Là il m'a voulu joyeuse. Mais nous nous sommes brouillés quand j'ai réalisé mon premier film, Lumière. Je lui ai envoyé mon scénario et il me l'a renvoyé, complètement annoté.

    Ce n'était plus mon film mais le sien et je le lui ai renvoyé. Bien plus tard, nous nous sommes revus et il m'a dit: “Les plus grandes rivalités ne sont pas entre actrices comme je le croyais mais entre réalisateurs”.»

    Luis Bunuel «Nous avions deux projets qui n'ont pas abouti : Au-dessous du volcan et Le Moine. C'était un homme adorable… Bien après sa mort quelqu'un m'a envoyé des photos de sa maison à Mexico, entièrement vide. C'était déchirant. Là-bas il avait un bar bien rempli avec un plan du métro de Paris affiché au mur.»

    Écriture «J'aime écrire mais je n'ai pas toujours le temps nécessaire au milieu de toutes mes activités. Là je vais partir pour Berlin présenter le film d'Amos Gitaï One Day you'll Understand, et avant j'enregistre en français, en anglais, en italien, les textes qui accompagnent le musée itinérant commandé par Karl Lagerfeld. Un parcours initiatique vocal pour suivre sept cents pièces conçues par une architecte iranienne.»

    La politique «On ne peut pas la regarder de loin parce qu'elle a des conséquences directes sur notre vie quotidienne. Aujourd'hui, il y a une accumulation de décisions quelquefois contradictoires qui accroissent un sentiment d'instabilité. Les gens sont très anxieux pour leur avenir, pour la pérennité du travail. Celui-ci n'est pas seulement un moyen de gagner sa vie, c'est aussi l'accomplissement d'un individu, une façon d'exister. En province où je me rends souvent, l'inquiétude est palpable.

    Bien sûr que les choses doivent changer. Mais la familiarité ne veut pas dire la compréhension, et la compassion fugitive ne veut pas dire que l'on s'intéresse vraiment aux autres!»

    Politique spectacle «Il ne faut pas mélanger les deux. Dire que les politiciens font du cinéma, c'est dire du mal du cinéma.»

    Hommages «C'est agréable mais encombrant ! L'abondance embarrasse et arrête.»

    Jeunesse «J'ai tourné jeune avec de jeunes réalisateurs : Orson Welles qui était un roi en exil, Losey qui fuyait le maccarthysme, Tony Richardson qui incarnait la nouvelle vague anglaise. J'ai souvent fait des premiers films et j'en vois aussi beaucoup. D'où mon intérêt pour le festival Premiers Plans d'Angers consacré aux réalisateurs débutants. J'ai lancé il y a quatre ans les Ateliers d'Angers où on sélectionne des réalisateurs pour leur permettre de faire leur premier long-métrage. Cette année, il y en aura sept que nous prenons en charge pendant dix jours en les mettant en rapports avec toutes les techniques (son, décors, images, régie). J'aime éveiller leurs possibilités. Certains trouveront leur voie soit dans l'écriture, soit dans la photographie. Angers, c'est la pouponnière de Cannes.»

    Les films préférés «Je n'en ai pas. Je suis faite de tout ce que j'ai fait. Je ne porte pas de jugement. C'est au public de décider. Pour moi, toutes les expériences ont été enrichissantes. On apprend autant en tournant avec des metteurs en scène insuffisants, car même quand on est déçu on doit donner le maximum. Je suis un petit soldat!»

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  • Catégories : La culture

    Légion d'honneur : la parité, pour la première fois

    L.D.(lefigaro.fr) avec AFP
    31/01/2008 | Mise à jour : 18:15 | 
    .

    L'ordre français le plus prestigieux récompense cette année autant de femmes que d'hommes.

    Une victoire symbolique pour les tenants de la parité. Pour la première fois, il y a quasiment autant de femmes que d'hommes promus aux dignités de grand'croix et grand officier de la Légion d'honneur : 49,7% de femmes dans chacune des deux listes. Et cinq femmes ont été promues commandeurs, sur 25 personnes. La liste des promotions est parue au Journal Officiel jeudi matin.

    Parmis les heureuses dignitaires, l'égyptologue Christiane Desroches-Noblecourt a été élevée à la dignité de grand'croix et Soeur Emmanuelle à la dignité de grand officier. Claudia Cardinale est promue commandeur. Muriel Robin, Marie-Claude Pietragalla, Isabelle Balkany sont elles aussi promues. Du côté des hommes, l'anthropologue Malek Chebel, le chanteur Michel Polnareff, le comédien Claude Brasseur, ou encore le photographe Willy Ronis figurent dans la promotion.

    La mobilisation de «Demain la Parité»

     

    Une promotion qui devait être annoncée le 1er janvier. Elle avait été reportée, sur demande de l'Elysée, pour cause de non respect de la parité. Le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, a rappelé jeudi l' «exigence» du président : «que la République distingue de la même manière les talents de ces femmes et de ces hommes qui l'ont bien servie».

    Le réseau d'associations féministes «Demain la parité» avait dénoncé la faible proportion de femmes retenues lors de la précédente promotion de la Légion d'honneur de juillet : seulement 23,13% de femmes. Le réseau se réjouit de cette avancée, et souligne «l'importance, au moins sur le plan symbolique, de la reconnaissance effective de la contribution des femmes à la vie politique, économique, sociale et culturelle de la République».

    Mais ces féministes rappellent qu'il reste encore beaucoup à faire. «Les plus hautes institutions de la République demeurent démesurément inégalitaires», dénoncent-elles, citant le Conseil Constitutionnel, ou encore le Conseil Economique et Social.

    http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/01/31/01001-20080131ARTFIG00508-legion-d-honneur-la-paritepour-la-premiere-fois.php

  • Catégories : Paysages de Cannelle. Nouvelles

    VOTEZ POUR MON TEXTE

    CHEZ JO:http://imagination.de.jo.arts-lettres.over-blog.fr/article-16756090-6.html#anchorComment

    Où vous trouverez mon texte (COMMENTAIRES 9 ET 11) pour son concours EMOTIONS dont voici les règles:

    S'émouvoir et émouvoir Vous devez raconter une petite histoire, de la prose! Elle devra provoquer des émotions. Le ton peut être enfantin, moraliste, satirique etc...comme cela vous convient. Elle devra faire une dizaine de lignes (enfin je ne suis pas à 5 lignes près mais une dizaine c'est bien je pense).
    Les conditions:
    _ Elle doit comporter 3 personnages : un animal, un enfant et la représentation humaine de la mort

    _ Pour provoquer de l'émotion, il faut que cela vienne du coeur, de vos propres émotions, il faut que cela vous émeuve en premier...donc attention à ne pas tomber dans l'excès.
    Le gagnant:
    Vous avez jusqu'à la fin du mois (enfin on va dire le 2 mars) pour poster votre histoire en commentaire. Le gagnant remportera, comme la fois précédente, son histoire en haut de mon blog avec un lien s'il a un site web... tout le monde peut participer!
    Explication du choix du thème:
    Pourquoi ais-je choisi ce thème? Bientôt le mois de mars. Il me rappelle une tragédie qui s'est passée il y a quelques années, ce mois-là, dans ma famille. J'ai perdu deux êtres chers dans un accident de voiture. Le deuil est fait mais ils me manquent toujours autant.
    Ces évènements font partie de la vie. Ecrire est un moyen de prendre de la distance pour ne pas tomber dans la tristresse et la dépression (explication du choix du personnage de la mort.)
    Les émotions sont partout, dans la vie réelle et on aime aussi les retrouver au cinéma ou dans un bon bouquin (les enfants et les animaux sont ceux, je pense, qui provoquent le plus d'émotions)
    Il faut des émotions dans la vie!!! Sinon elle serait plate.
    Mais je ne vous demande pas d'écrire forcément une histoire triste mais une histoire "d'émotions"!

    A vos claviers et votre Zimagination
     

    http://imagination.de.jo.arts-lettres.over-blog.fr/article-16756090-6.html#anchorComment

    VOICI MON TEXTE:

    Cannelle avait onze ans. Elle voulait se marier avec son grand-père qu’elle trouvait beau. Il n’était pas très vieux mais un après-midi, il fit une embolie pulmonaire et une ambulance vint le chercher pour l’emmener à l’hôpital d’urgence. Les adultes allèrent le voir dans la soirée et revinrent avec des nouvelles  rassurantes pour Cannelle. Le lendemain matin, on lui apprit qu’il était mort. « Je veux le voir ! » dit-elle. Vit-elle son corps froid allongé sur une table en inox sous un drap blanc ou l’imagina t-elle car on lui interdit finalement de voir son grand-père mort ? A la messe d’enterrement, il y avait beaucoup de monde et le bal des condoléances dura longtemps. Cannelle était triste et émue par tout ce cérémonial. Ce n’est qu’au cimetière qu’elle se rendit vraiment compte qu’elle ne reverrait plus son grand-père quand on mit son cercueil en terre. C’est alors qu’un corbeau passa au- dessus de sa tête en croassant. Son grand-père imitait souvent les corbeaux. Alors Cannelle se dit que son grand-père était encore là quelque part.