Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
La fête du livre de Saint-Étienne
Entrée libre. Ce panonceau, accroché depuis le temps des copistes à la devanture des librairies, prouve qu’il ne va pas de soi d’en pousser la porte, si l’on n’est pas amoureux des livres ou, tout simplement, acheteur.
Entrée libre. Cette incitation claire à pénétrer dans la boutique des libraires aurait dû encourager les chalands à faire le premier pas, à lier connaissance avec ce lieu de rencontres, d’échanges, de confluences, à découvrir le livre et à devenir d’authentiques clients.
Mais le nombre de non-lecteurs est hélas toujours aussi élevé. De multiples enquêtes le montrent, la presse unanime le déplore et les libraires s’en trouvent culpabilisés. Il semble même que cette culpabilité ait été amplifiée lorsque la grande distribution s’est intéressée au livre. Avec un machiavélisme qui lui sied à merveille, l’édition a utilisé alors les résultats des sondages pour crucifier les libraires, alors accusés d’être impuissants à faire de tous des lecteurs passionnés. Elle justifiait ainsi sa politique en faveur des grandes surfaces et de leurs têtes de gondoles.