Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Riz primal
C’est un dimanche de juin insouciant en famille. On a ouvert en grand les volets verts de la longère de Marguerite qu’on est allé chercher chez les petits vieux. L’auxiliaire de vie lui a mis sa robe à fleurs, le dernier de ses petits-fils l’a coiffée de son chapeau de paille qu’il a déniché au-dessus de l’armoire à corniche. Marguerite est assise sous le tilleul qui embaume, près des cassis et des groseilliers. On a déposé dans sa main gauche une petite grappe de fruits rouges qu’elle porte lentement à sa bouche avec des gestes appliqués. L’ombre et le silence qui l’enveloppent contrastent avec les bavardages et le plein soleil qui inondent la grande tablée, dressée à quelques pas de la vieille dame, entre le tilleul et l’arrière de la longère.