Dans la plus verte de nos vallées, Par les bons anges habitée, Autrefois un beau et majestueux palais, Un rayonnant palais dressait son front. C'était dans le domaine du monarque Pensée, C'était là qu'il s'élevait! Jamais séraphin ne déploya son aile Sur un édifice à moitié aussi beau. Il Des bannières blondes. superbes, dorées, A son dôme flottaient et ondulaient; (C'était, tout cela, c'était dans le vieux, Dans le très vieux temps.) Et, à chaque douce brise qui se jouait Dans ces suaves journées, Le long des remparts chevelus et pâles, S'échappait un parfum ailé. III Les voyageurs, dans cette heureuse vallée, A travers deux fenêtres lumineuses, voyaient Des esprits qui se mouvaient harmonieusement Au commandement d'un luth bien accordé. Tout autour d'un trône, où, siégeant Un vrai Porphyrogénète, celui-là! Dans un apparat digne de sa gloire, Apparaissait le maître du royaume. IV Et tout étincelante de nacre et de rubis Était la porte du beau palais, Par laquelle coulait à flots, à flots, à flots, Et pétillait incessamment Une troupe d'Échos dont l'agréable fonction Était simplement de chanter, Avec des accents d'une exquise beauté, L'esprit et la sagesse de leur roi. V Mais des êtres de malheur, en robes de deuil, Ont assailli la haute autorité du monarque. Ah! pleurons! Car jamais l'aube d'un lendemain Ne brillera sur lui, le désolé! Et tout autour de sa demeure, la gloire Qui s'empourprait et florissait N'est plus qu'une histoire, souvenir ténébreux Des vieux âges défunts. VI Et maintenant les voyageurs, dans cette vallée, A travers les fenêtres rougeâtres, voient De vastes formes qui se meuvent fantastiquernent Aux sons d'une musique discordante;
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