Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Maquettes-en-Blavet, exploration de l’outil et du paysage, en quête de commun
Par Sophie Roux-Pagès
Paris-Kerhuilic, travelling
De l’un à l’autre il y a 5 heures de route en voiture par l’autoroute. Après Rennes, on continue sur la nationale en direction de Lorient jusqu’à Baud, où l’on sort et quitte la ville en direction de Saint Barthélemy à 7 km de là. On atteint Kerhuilic « par en dessous ».
Après avoir quitté Baud, la route s’élève et juste après son passage sous la nationale, on tourne à gauche et traverse le long village de Crann, dont le cœur est maintenant décentré dû à l’égrainement de centaines de pavillons le long de la route. Ils nous emmènent dans les bois dans lesquels les hameaux Kertricotte se succèdent sur de nombreux virages de plus en plus serrés. Passé la carrière, on est presque arrivé à la vallée du Blavet qui s’ouvre à gauche en descendant. Le petit village de Saint-Adrien, agrippé à son petit pont est le carrefour des routes entre Baud, Hennebont, Quistinic et Saint Tugdual. Les Anglais y siègent et profitent de la douceur des nuits d’hiver sous les toits de chaume des chaumières restaurées. Remontant le sens du courant au-dessus du lit majeur du Blavet et ses champs cultivés, on embrasse la colline boisée de Mané-er-Lann de l’autre côté. Un dernier virage à droite nous ramène au creux des bois où l’on est plongé dans le domaine de Kerhuilic, ancienne seigneurerie du XVIe siècle. Les bois longés à gauche dessinent un cordon ceinturant la colline. Le moulin du Talhouët ancien moulin de Kerhuilic ne fait que se souvenir de sa roue et surplombe, depuis, le ruisseau de Kerhuilic. Il nous disperse dans l’effort qui doit être fait pour prendre de l’élan et grimper durement jusqu’à mi-hauteur de la colline où le hameau de Kerhuilic nous accueille.