Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Disparition d'une artiste vaudoise
Emilienne Farny a participé à de nombreuses expositions en Suisse et à Paris, et encore tout récemment, en mai, à Renens. © DR
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Emilienne Farny a participé à de nombreuses expositions en Suisse et à Paris, et encore tout récemment, en mai, à Renens. © DR
Helena Rizzo, élue “Meilleure Femme Chef du Monde” par le jury du Prix Veuve Clicquot, a ouvert le restaurant Mani à Sao Paulo, avec son mari
Manuela Marques, Chaman, 2014, impression pigmentaire sur papier baryté, 150 x 126 cm (Courtesy de l’artiste et de la galerie Anne Barrault, Paris).
Emmet Gowin, Edith au Panama, double Edith et Rothschildia, 2003, tirage viré à l’or sur papier salé Twinrocker, 37,8 x 27,3 cm (©Emmet Gowin/Macgill Gallery, New York).
Ils Feront Le Monde
LE MONDE | 22.05.2014 à 15h05 • Mis à jour le 22.05.2014 à 15h11 | Franck Nouchi
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tous les articles de la thématiqueAdèle Exarchopoulos. | JEROME BONNET POUR "LE MONDE"
En invitant sa soeur, son beau-frère et son neveu à passer le week-end de Pâques dans sa belle demeure d'Anstey, Rose imagine qu'un peu de distraction conviendra à Walter, son mari. Le couple est uni par le respect, le confort, mais l'amour est une expression inconnue de Walter, plus attaché à son chien qu'à sa femme. Si les premières pages de ce superbe roman, écrit dans les années 30, semblent élégantes et légères, la gravité s'installe peu à peu. Derrière les apparences et la distinction de l'aristocratie anglaise, Vita Sackville-West distille savamment tous les poisons de l'égoïsme, les frustrations sexuelles et les silences infinis.
4* Traduit de l'anglais par Micha Venaille, éd. Le Livre de poche, coll. Biblio, 220 p., 6 EUR.
Woolf, Virginia, Des femmes-Antoinette Fouque, 1983 |
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Ce livre réunit une sélection d'articles et d'essais critiques publiés par Virginia Woolf entre 1904 et 1934. La première partie du recueil est consacrée à sept essais polémiques sur les femmes et l'écriture. La seconde partie, plus abondante, rassemble 18 études de romancières dans la tradition littéraire féminine (Aphra Behn, la duchesse de Newcastle, Jane Austen, Katherine Mansfield, etc.). |
Samedi 29 septembre, Paris 14e, hôtel de Massa. Un hôtel particulier construit en 1778 pour un administrateur général des Postes à l'emplacement des nos 52 à 60 des Champs-Elysées. L'hôtel (classé) fut réédifié (traduit ?) pierre par pierre au 38, rue du Faubourg-Saint-Jacques en 1928, et est occupé depuis 1930 par la Société des gens de lettres.
Voilà pour les lieux... Il y fut question, cet après-midi-là, de Virginia Woolf, de la traduction de ses œuvres (dans la Pléiade*), tout cela à l'instigation de L'Envers de Paris, association de psychanalystes issue de l'Ecole de la cause freudienne. Textes lus en français, en anglais dans le sautillement magnifique de cette langue
Qu'est-ce donc qui intéresse des psychanalystes dans la traduction ?... Traduire, cela tient de “l'art de l'interprétation”, et comme dans une analyse, n'y vise-t-on pas aussi à “faire mouche avec les mots, mots-sons plus que mots-sens” ? (Stella Harrison, psychanalyste)
Un mot revint souvent à la tribune : “lalangue”, concept lacanien dont les animateurs de ce blog ignoraient tout jusqu'à ce samedi de septembre ; “lalangue” donc, qu'est-ce que c'est ? Eh bien, « dans ses conférences à Sainte-Anne en 1972, Lacan invente le concept de lalangue pour désigner ce qui, sous l'élucubration de savoir qu'est le langage articulé, constitue le “bouillon” de la matière sonore qui ne suit pas le découpage linguistique des mots et des lois de la syntaxe » (cueilli sur le site de l'Ecole de la cause freudienne).
Un autre mot : “parlêtre”, terme également forgé par Lacan pour désigner “l'être charnel ravagé par le verbe”...
Alors Woolf, en particulier, cet après-midi-là, Woolf recherchant “une langue intime (a little language) comme celle des amants”...
Ascot, 1912
Même si l'on ne cherche que la simplicité, comment échapper à la complexité de la vie ? "
Victoria Mary Sackville-West est née à Knole House dans le Kent, le 9 mars 1892. Elle était la fille de Lionel Edward Sackville-West, 3ème Baron Sackville et de sa femme Victoria Sackville-West, baronne de Sackville. Très tôt, Victoria prit le prénom de Vita pour se démarquer de sa mère. Elle passa son enfance et son adolescence dans la propriété familiale, mais étant une femme elle ne put en hériter, ce qu'elle regretta toute sa vie.
En 1913, Vita Sackville-West épouse Harold Nicolson, diplomate, puis journaliste, membre du Parlement, auteur de biographies et de romans, mais aussi, un compagnon bisexuel dans ce qu'on appellerait à présent un mariage ouvert. Ils eurent tous deux des liaisons homosexuelles, ce qui n'empêcha pas une relation étroite entre les époux, comme en témoigne une correspondance presque journalière (publiée après leur mort par leur fils Nigel), et un entretien qu'ils donnèrent à la radio de la BBC après la Seconde Guerre mondiale.
Harold Nicolson, diplomate de 1909 à 1929, dont Winston Churchill fit un sous-secrétaire d'Etat à l'Information pendant une partie de la Seconde Guerre Mondiale, tint pendant trente ans, de 1936 à sa mort en 1968 un journal qui fut édité en 1966 sous le titre "Diaries and letters", traduit en français sous le titre "Journal des années tragiques (1936-1942) "(B.Grasset, 1971).
Le couple eut deux enfants, Benedict Nicolson (1914-1978), historien d'art, et Nigel Nicolson (1917-2004), politicien et écrivain. Dans les années 1930, la famille acheta le château de Sissinghurst dans la campagne du Kent, région appelée le jardin de l'Angleterre.
La relation passionnée féminine qui eut l'effet le plus marquant et le plus durable sur la vie personnelle de Vita Sackville-West eut lieu avec la romancière Violet Trefusis, fille de la courtisane Alice Keppel qui était la maîtresse officielle du roi Édouard VII. Elles se rencontrèrent lorsque Vita Sackville-West avait douze ans et Violet Trefusis dix ans, et fréquentèrent la même école pendant quelques années. Bien que toutes deux mariées, elles partirent plusieurs fois en voyage ensemble, la plupart du temps en France, où Vita Sackville-West se déguisait en jeune homme quand elles sortaient. Leur liaison se termina mal, Violet Trefusis poursuivant Vita Sackville-West de ses assiduités alors même que Vita Sackville-West entretenait des liaisons avec d'autres femmes, mais Violet Trefusis refusa toujours cette rupture.
Le roman de Vita "Challenge" témoigne de cette histoire : Vita Sackville-West et Violet Trefusis commencèrent à écrire le livre ensemble, le personnage masculin, Julian, étant le surnom de Vita quand elle se faisait passer pour un homme. Sa mère, Lady Sackville, trouva l'autoportrait assez évident pour demander que le roman ne paraisse pas en Angleterre, son fils Nigel, cependant, en fait l'éloge : "Elle s'est battue pour le droit d'aimer, hommes et femmes, rejetant les conventions selon lesquelles le mariage exige l'amour exclusif, et que les femmes ne devraient aimer que les hommes, et les hommes uniquement les femmes. Pour cela, elle était prête à tout abandonner… Comment pourrait-elle regretter que ce savoir puisse atteindre les oreilles d'une nouvelle génération, qui plus est infiniment plus compréhensive que la sienne ? "
L'histoire d'amour la plus célèbre de Vita Sackville-West fut celle qu'elle eut avec la grande romancière Virginia Woolf à la fin des années 1920. A la suite de cette histoire, Virginia Woolf écrivit l'un de ses romans les plus célèbres, "Orlando", décrit par le fils de Vita Sackville-West, Nigel Nicolson, comme "la plus longue et la plus charmante lettre d'amour de la littérature", une biographie fantastique dans laquelle le héros éponyme traverse les siècles et change de sexe, publié en 1928. A la fin de leur liaison, les deux femmes restèrent amies.
Parallelement, Vita Sackville West eut une carrière de poète et de romancière. En tant que poète, elle fut deux fois lauréate du Hawthornden Prize (en 1927 et en 1933), cas unique dans l'histoire de ce prix littéraire. La première année pour son long poème narratif "The Land", et la deuxième année avec ses "Collected Poems". "The Edwardians" (1930) et "All Passion Spent" (1931) sont sans doute ses romans les plus connus de nos jours. Dans le second, Lady Slane, une femme mûre, recouvre un sens de la liberté et de la fantaisie longtemps refoulé après une vie vouée aux conventions.
En 1946, elle fut faite "Companion of Honour" pour ses services rendus à la littérature. L'année suivante, elle tint une colonne hebdomadaire dans The Observer, intitulée "In your Garden". En 1948, elle devint un membre fondateur du comité des jardins du National Trust.
Vita Sackville West meurt le 2 juin 1962.