Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Bulletin Nerval nº 133 / 1er janvier 2015
Bulletin Nerval nº 133 / 1er janvier 2015
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Bulletin Nerval nº 133 / 1er janvier 2015
Bulletin Nerval nº 130 / 1er octobre 2014
Zoran Mušič, né le 12 février 1909 à Bukovica, hameau de Gorica (Gorizia), ville aujourd'hui traversée par la frontière italo-slovène et qui fait alors partie de l'empire austro-hongrois, et mort le 25 mai 2005 à Venise, est un peintre et graveur Slovène de la nouvelle École de Paris.
De gauche à droite : Mušič avec les peintres Manessier et Eudaldo, début des années 1960.
Naissance | 12 février 1909 Bukovica (Slovénie) |
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Décès | 25 mai 2005 (à 96 ans) Venise (Italie) |
Nationalité | Slovène |
Activités | Artiste peintre |
Mouvement artistique | École de Paris |
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L'exposition Marcel Duchamp est un succès
Ici repose celui dont le nom était écrit dans l'eau (Here lies one whose name was writ in water).
Cette simple épitaphe sur la tombe de John Keats, écrite et voulue par lui, dit tout de son passage « liquide » parmi nous.
Il s'en va flottant dans les fleuves patients du temps, John Keats, basculé dans l'autre rive avant son temps, avant les fruits mûrs même.
Pour lui Shelley, son "ami", son protecteur, qui se noya dix-huit mois après la mort de Keats, et sur qui l'on retrouva un recueil des poèmes de Keats aura écrit:
Paix, Paix
Il n'est pas mort,
Il n'est pas endormi
Il s'est réveillé
De ce rêve qu'est la vie.(Adonaïs)
Ils reposent côte à côte désormais au cimetière protestant de Rome.
Paix donc à John Keats qui avait su dire « La poésie de la terre ne meurt jamais ».
Mais aussi:
Disparaître loin, m’évanouir, me dissoudre et oublier
Ce que toi, ami des feuilles, tu n’as jamais connu,
Le souci, la fièvre, le tourment d’être
Parmi les humains qui s’écoutent gémir. (Ode à un rossignol, traduction Alain Suied)
LE MONDE DES LIVRES | 13.11.2008 à 11h26 • Mis à jour le 13.11.2008 à 11h26 | Par Patrick Kéchichian
Ainsi, mon cher, tu t'en reviens
Du pays dont je me souviens
Comme d'un rêve,
De ces beaux lieux où l'oranger
Naquit pour nous dédommager
Du péché d'Ève.
Tu l'as vu, ce ciel enchanté
Qui montre avec tant de clarté
Le grand mystère ;
Si pur, qu'un soupir monte à Dieu
Plus librement qu'en aucun lieu
Qui soit sur terre.
Tu les as vus, les vieux manoirs
De cette ville aux palais noirs
Qui fut Florence,
Plus ennuyeuse que Milan
Où, du moins, quatre ou cinq fois l'an,
Cerrito danse.
Tu l'as vue, assise dans l'eau,
Portant gaiement son mezzaro,
La belle Gênes,
Le visage peint, l'oeil brillant,
Qui babille et joue en riant
Avec ses chaînes.
Tu l'as vu, cet antique port,
Où, dans son grand langage mort,
Le flot murmure,
Où Stendhal, cet esprit charmant,
Remplissait si dévotement
Sa sinécure.
Tu l'as vu, ce fantôme altier
Qui jadis eut le monde entier
Sous son empire.
César dans sa pourpre est tombé :
Dans un petit manteau d'abbé
Sa veuve expire.
Tu t'es bercé sur ce flot pur
Où Naple enchâsse dans l'azur
Sa mosaique,
Oreiller des lazzaroni
Où sont nés le macaroni
Et la musique.
Qu'il soit rusé, simple ou moqueur,
N'est-ce pas qu'il nous laisse au coeur
Un charme étrange,
Ce peuple ami de la gaieté
Qui donnerait gloire et beauté
Pour une orange ?
Catane et Palerme t'ont plu.
Je n'en dis rien ; nous t'avons lu ;
Mais on t'accuse
D'avoir parlé bien tendrement,
Moins en voyageur qu'en amant,
De Syracuse.
Ils sont beaux, quand il fait beau temps,
Ces yeux presque mahométans
De la Sicile ;
Leur regard tranquille est ardent,
Et bien dire en y répondant
N'est pas facile.
Ils sont doux surtout quand, le soir,
Passe dans son domino noir
La toppatelle.
On peut l'aborder sans danger,
Et dire : " Je suis étranger,
Vous êtes belle. "
Ischia ! C'est là, qu'on a des yeux,
C'est là qu'un corsage amoureux
Serre la hanche.
Sur un bas rouge bien tiré
Brille, sous le jupon doré,
La mule blanche.
Pauvre Ischia ! bien des gens n'ont vu
Tes jeunes filles que pied nu
Dans la poussière.
On les endimanche à prix d'or ;
Mais ton pur soleil brille encor
Sur leur misère.
Quoi qu'il en soit, il est certain
Que l'on ne parle pas latin
Dans les Abruzzes,
Et que jamais un postillon
N'y sera l'enfant d'Apollon
Ni des neuf Muses.
Il est bizarre, assurément,
Que Minturnes soit justement
Près de Capoue.
Là tombèrent deux demi-dieux,
Tout barbouillés, l'un de vin vieux,
L'autre de boue.
Les brigands t'ont-ils arrêté
Sur le chemin tant redouté
De Terracine ?
Les as-tu vus dans les roseaux
Où le buffle aux larges naseaux
Dort et rumine ?
Hélas ! hélas ! tu n'as rien vu.
Ô (comme on dit) temps dépourvu
De poésie !
Ces grands chemins, sûrs nuit et jour,
Sont ennuyeux comme un amour
Sans jalousie.
Si tu t'es un peu détourné,
Tu t'es à coup sûr promené
Près de Ravenne,
Dans ce triste et charmant séjour
Où Byron noya dans l'amour
Toute sa haine.
C'est un pauvre petit cocher
Qui m'a mené sans accrocher
Jusqu'à Ferrare.
Je désire qu'il t'ait conduit.
Il n'eut pas peur, bien qu'il fît nuit ;
Le cas est rare.
Padoue est un fort bel endroit,
Où de très grands docteurs en droit
Ont fait merveille ;
Mais j'aime mieux la polenta
Qu'on mange aux bords de la Brenta
Sous une treille.
Sans doute tu l'as vue aussi,
Vivante encore, Dieu merci !
Malgré nos armes,
La pauvre vieille du Lido,
Nageant dans une goutte d'eau
Pleine de larmes.
Dans les bribes de paroles
J’entends la marche brumeuse
des autres mondes
et du temps le sombre vol,
je sais chanter avec le vent...
(traduction Serge Venturini)
Être poète russe, voulait dire encore il y a peu en Russie et sans doute encore, être un voyant.
Alexandre Blok fut cela, et, autant que Pouchkine, il aura marqué les lettres russes. Il aura été sans le vouloir à la jonction des mondes qui s'opposaient, et dans le passage fiévreux d’espoir de l'un à l’autre. Il pressentait qu’il lui faudrait vivre dans un autre temps. Il le désirait : il en fut terrassé de déceptions.
Et il se laissa quasiment mourir de désolation pour sa « patrie malade ». Alexandre Blok sera victime d'une sorte de non-désir de vivre : « Le poète meurt parce qu'il ne peut plus respirer. La vie a perdu son sens », a-t-il écrit. Comme ses amis poètes - Nicolas Goumilev, Serge Essénine, Maïakovski, Marina Tsvétaéva, Ossip Mandelstam...- il sera fauché avant que les blés ne soient mûrs. À 41 ans, le 7 août 1921, il disparaît, laissant dans la glaciation qui s’étend, une Russie figée où n’émergent qu’Anna Akhmatova et Pasternak réduits au silence et à l’effroi.
Reprenant ses vagabondages à travers les villes où ont vécu et écrit les grands écrivains de notre siècle, Nedim Gürsel nous emmène cette fois dans la Venise d'Aragon, d'Hemingway et de Proust, à travers les steppes de Gogol et le Moscou des poètes, l'Allemagne de Goethe et de Kafka et la Méditerrannée de Camus et de Mahmoud Darwich, pour ne citer que ces quelques auteurs. Ces villes si distantes, aux lumières si différentes, prennent alors une dimension nouvelle et jusque-là inconnue : elles existent parce qu'elles ont été écrites et vivent dans les pas de cet écrivain d'aujourd'hui parti sur les traces des mots d'autrefois.
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Je me souviens de cette ville
Dont les paupières étaient bleues Où jamais les automobiles Ne s'arrêtent que quand il pleut Une lessive jaune et rose Y balançait au bord du ciel Où passaient des canards moroses Avec un ventre couleur miel On y a des manières d'être Qu'ailleurs on ne voit pas souvent Juste s'entrouvre une fenêtre Qu'un rideau blanc s'envole au vent Toutes les filles le dimanche S'en vont flâner au bord de l'eau Elles se gardent les mains blanches Pour attirer les matelots Le plus souvent marins d'eau douce Rencontrés sous les peupliers On voit qu'ils ne sont plus des mousses Comme ils dénouent les tabliers Tout est vraiment sans importance Un jour ou l'autre on se marie Les charpentiers dans l'existence Épousent la Vierge Marie Les hommes facilement chantent Et jurent plus facilement Quand leurs femmes se font méchantes Ils leur procurent des amants Le conjoint rentre sur le tard Avec une haleine d'anis L'épouse élève ses bâtards Et leurs héritiers réunis C'était peu après l'autre guerre |
J'ai pris Venise autrement que mes devanciers : j'ai cherché des choses que les voyageurs, qui se copient tous les uns les autres, ne cherchent point. Personne, par exemple, ne parle du cimetière de Venise; personne n'a remarqué les tombes des juifs au Lido ; personne n'est entré dans les habitudes des gondoliers, etc. Vous verrez tout cela. » (Lettre à M°» Récamier, du 15 septembre).
Tout au long de sa vie, Claude Monet (1840-1926) n’a cessé de peindre la Seine.
Étienne Daho. Parrain chic de la pop frenchy
« Quand on ne pouvait pas les télécharger, les films étaient des événements »
François Truffaut en avait fait sa maison, il y a connu ses amis. Aujourd'hui, les lieux et les pratiques de la cinéphilie contemporaine ont explosé.
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Vassily Kandinsky à la fête chez Google
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Rothko hypnotique à la Haye Peinture & Sculpture Il y a quelque chose d’immédiatement captivant dans la peinture de Mark Rothko. Sans... |
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Il permet, en parallèle de l'exposition que lui consacre La Piscine - Musée d'Art et d'Industrie André Diligent - Roubaix, de replacer son oeuvre dans la valse de l'Art Nouveau.
FM et LH | 05/12/2014 - 00:00 | 0 commentaire(s) | Envoyer | Imprimer |
Étienne Daho mange du Lyon. Il nous a déjà filé une claque sans précédent lors de son dernier concert estival à Fourvière, fusionnel jusqu’au moment de grâce, début d’une tournée qui se prolonge aujourd’hui toujours avec quatre musicos batterie / guitares, la scéno en plus. Le revoilà en décembre au Transbordeur dans le cadre de sa tournée Diskönoir, alors même qu’il vient de sortir le disque live avec pratiquement la même set list. Le dandy de la pop française fait (à juste titre) l’objet d’un culte tel que les fans ne rateront pas ce deuxième rendez-vous. La question qu’ils ne manqueront pas de se poser est : “Ce concert est-il la copie conforme de cet été, mais dans un lieu fermé, bonjour l’arnaque”. Visiblement non. Ses premiers pas à l’Olympia début novembre révèlent qu’un temps plus appuyé est consacré à son dernier album “Les chansons de l’innocence retrouvées”, dont Le Baiser du destin ou L’Homme qui marche. Évidemment, comme il est difficile de résister à un public qui vous suit à genoux depuis 30 ans et à ses petits nouveaux, nostalgiques de ce qu’ils n’ont pas vécu, on passera par la grande revue discographie habituelle. Mais avec une véritable évolution: un ton plus rock appuyé de guitares saturées et des alternatives aux tubes habituels, notamment en appuyant sur les raretés de l’époque Jacno qui font se déhancher ce fringant quinqua comme au temps de ses 20 ans. Ainsi, aux fondations du mythe, Week-end à Rome cède sa place à son élégant voisin de plage Sortir ce soir. Le résultat est le même : une foule en délire susurrant mot à mot les mélopées du bel Étienne, comme sur un Bleu comme toi extatique promis en bis. Quant aux clichés diffusés par les habituels détracteurs… Désolé ! Cet été, non seulement Étienne avait de la voix, mais en plus on ne l’a jamais vu chanter aussi juste, sans avoir besoin de se raccrocher aux accords avec ses pattes de chat. Le concert de l’hiver à ne pas rater. Seul hic : il vous faudra ruser en système D pour obtenir encore quelques places par miracle.
Étienne Daho. Diskönoir Tour Vendredi 5 décembre à 20 h. 45 €. Transbordeur. 3 boulevard Stalingrad. Villeurbanne. 04 78 93 08 33. www.transbordeur.fr