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Nerval Gérard de - Page 13

  • Catégories : Baudelaire Charles, Goethe Johann Wolfgang von, Nerval Gérard de

    Nerval et Goethe

    Gérard de Nerval, "Delfica" dans les "Odelettes"

    La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance
    Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs,
    Sous l'olivier, le myrte, ou les saules tremblants
    Cette chanson d'amour qui toujours recommence ? ...

    Reconnais-tu le TEMPLE au péristyle immense,
    Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents,
    Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents,
    Où du dragon vaincu dort l'antique semence ?
    ..

    Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours !
    Le temps va ramener l'ordre des anciens jours ;
    La terre a tressailli d'un souffle prophétique ...

    Cependant la sibylle au visage latin
    Est endormie encor sous l'arc de Constantin
    - Et rien n'a dérangé le sévère portique.

    http://poesie.webnet.fr/poemes/France/nerval/6.html

     Nerval s’inspire de la « Chanson de Mignon » de Goethe (Les Années d’apprentissage de Wilhem Meister) qui célébrait les bonheurs de l’Italie.

    cf. mon mémoire en vente sur Lulu:

    http://stores.lulu.com/store.php?fAcctID=617288

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Bulletin Nerval nº 54 / 1er octobre 2007



    ARTICLE 
    - Patrick Labarthe, " Nerval ou le prosateur obstiné " in  " Versants" , n° 51, 2006, pp. 95-112.

    COMPTE RENDU
    Corinne Bayle, "Aspects de Nerval – Histoire – Esthétique - Fantaisie" de Jacques Bony, Eurédit, 2006, 432 p., in "Eurpoe" n°938-939, juin-juillet 2007, pp. 352-354.

    COLLOQUE
    Colloque international : « Baudelaire et Nerval: poétiques comparées »
    25 – 27 octobre 2007, Université de Zürich, Karl-Schmid-Strasse 4, 8006 Zürich, salle F-152.
    Colloque organisé par Patrick Labarthe et Dagmar Wieser.
    http://www.rose.unizh.ch

    - Jeudi, 25 octobre 2007 : « La poésie de Paris ». 17.15 : Ouverture du colloque par Peter Fröhlicher.
    17.45-18.15 : Gabrielle Chamarat, "De Nerval à Baudelaire : variations sur la flânerie".
    18.15-18.45 : Jean-Paul Avice, " Nerval, Baudelaire, Paris. Métropole et mélancolie". 
     
    - Vendredi, 26 octobre, matin : Les « Fleurs de l’Impossible ». Présidence : Gabrielle Chamarat
    9.15-9.45 : Corinne Bayle, "Nerval et Baudelaire : De la fleur bleue du Romantisme à la fleur du “rouge idéal”.
    9.45-10.15 : Michel Brix, " Nerval et la symbolique des fleurs" 
    10.45-11.15 : Dagmar Wieser, “Poésie et charité”.
    11.15-11.45 : Olivier Pot, "Le fantastique chez Baudelaire et chez Nerval".

                        après-midi : « Correspondances ». Présidence : Michel Brix
    14.45-15.15 : Hisashi Mizuno, "Cythère revisitée : le beau et la subjectivité chez Nerval et Baudelaire".
    15.15-15.45 :  Violaine Boneu, "Baudelaire, Nerval, ou l’idylle revisitée" 
    16.15-16.45 : Kurt Schärer, " “Reprendre à la musique son bien” : Nerval et le Symbolisme" 
    16.45-17.15 : Jean-Nicolas Illouz, "Nerval et Baudelaire devant Nadar. 

    - Samedi, 27 octobre, matin : « Mémoire fertile ».Présidence : Corinne Bayle
    9.15-9.45 : Odile Bombarde, " Mémoire fertile et souvenir révé" 
    9.45-10.15 h :  Patrick Labarthe, “L’incorrigible Gérard”.
    10.15-10.45h :  Aurelie Loiseleur, "Un monde sans garde-fous : Proust lecteur de Nerval et Baudelaire".
    11.15-11.45 h : Clôture : table ronde. 

    CONFERENCE
    Jacques Clémens, "Gérard de Nerval et la tour abolie",  le mercredi 12 décembre 2007, à 18 heures, Bibliothèque Municipale de Bordeaux.
    (information fournie par Jacques Clémens)

    MANIFESTATION 
    Le dimanche 30 septembre,  à 17h30, en l'église d'Ermenonville, a eu lieu une manifestation musicale "Lolo Dolenti"
    les Chimères de Gérard de Nerval, mises en musique par François Grandsir.
    Soprano : Stéphanie Lachant
    Contreténor : Ericde Giovannini
    piano : François Grandsir
    Prix des places : 8 euros
    (Information fournie par Henri Charvenet)
     
    INTERNET
    On trouve une numerisation (en mode image) des "Poésies allemandes" de 1830 à l'adresse
    http://books.google.com/books?id=jW4oAAAAMAAJ&pg=PA161#PPA260,M1

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Bulletin Nerval nº 53 / 1er septembre 2007



    EDITION
    Gérard de Nerval, "La reine des poissons", dessin original de Julia Holler , sur papier Arches, plié en accordéon, format 21 x 41 cm, tiré à 15 exemplaires, 
    Les arêtes éditions,  prix 90 euros. 
    (Information fournie par Camille Aubaude)


    ARTICLES 
    - Hisashi Mizuno, "Quand a paru le tome II des "Scènes de la vie orientale" de  Gérard de Nerval ? " ,  in "Bulletin du Bibliophile", 2007-1, pp. 151-158.

    - Michel Brix, "Voltaire, Nerval et l'effet-papillon", in "French Studies Bulletin", number 103, summer 2007, pp. 28-29.
     
    http://www.gerarddenerval.be/

  • Catégories : Baudelaire Charles, La littérature, Le XIX e siècle, Nerval Gérard de

    Sainte-Beuve (Pour Elisabeth)

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    A la suite de ses notes :

     
    http://boulevarddesresistants.hautetfort.com/archive/2007/07/04/charles-sainte-beuve-1804-1869-premier-amour.html

     

     

    http://depoesiesenpoesies.hautetfort.com/archive/2007/06/01/la-rime.html#comments

    http://boulevarddesresistants.hautetfort.com/archive/2007/07/04/sainte-beuve-la-rime.html

     

    http://depoesiesenpoesies.hautetfort.com/archive/2007/06/02/premier-amour.html#comments
     

    Le poème « Premier amour » est tiré des « Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme »(1829).

    La citation sur la rime est aussi tiré de ce livre. Il publiera d’autres recueils mais sans succès.

    Je parle de Sainte-Beuve dans mon mémoire de maîtrise (« Le paysage dans les œuvres poétiques de Baudelaire et Nerval » en vente chez Lulu :

    http://stores.lulu.com/store.php?fAcctID=617288) à propos de « Baudelaire et l’illuminisme » (2 e partie,  Le paysage entre visible et invisible ; 1.Les correspondances ; 1.1. Les références occultistes ; 1.1.2.L’illuminisme, 1.1.2.2.).

     

    En ce qui concerne, l’illuminisme, Baudelaire a été influencé (entre autres) par ses admirations littéraires, Sainte –Beuve (et Balzac) dont les œuvres sont imprégnées de martinisme(mon mémoire, 1.1.2.3.4. Saint-Martin). Sainte-Beuve connaît l’illuminisme et le martinisme par Lamennais(mon mémoire toujours à propos de Saint-Martin)  qui le reçut dans sa propriété de la Chesnaie, près de Dinan.

     

    C’est dans « Volupté », son unique roman(1834) que l’on sent l’influence de Lamennais. C’est « l’histoire d’une âme, de ses inquiétudes et de ses doutes, un adieu à la jeunesse et au romantisme. Le héros du roman, Amaury, se fait prêtre : Sainte-Beuve, lui aussi, choisit une voie austère où il pourra donner sa mesure : la critique littéraire. (Lagarde et Michard, 19 e siècle) »  

    Sainte-Beuve a notamment critiqué l’art de Baudelaire (qui l’admirait tant)  dans  un article du   Constitutionnel du 22 janvier 1862.

     M. Baudelaire a trouvé moyen de se bâtir, à l'extrémité d'une langue de terre réputée inhabitable et par delà les confins du romantisme connu un kiosque bizarre, fort orné, fort tourmenté, mais coquet et mystérieux, où on lit de l'Edgar Poe, où l'on récite des sonnets exquis, où l'on s'enivre avec le haschich pour en raisonner après, où l'on prend de l'opium et mille drogues abominables dans des tasses d'une porcelaine achevée. Ce singulier kiosque, fait en marqueterie, d'une originalité concertée et composite, qui, depuis quelque temps, attire les regards depuis l'extrême pointe du Kamtchatka littéraire romantique, j'appelle cela la folie Baudelaire.   Sur Sainte-Beuve : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Augustin_Sainte-Beuve

     

      Sur Sainte-Beuve et Baudelaire, lire l’extrait du « Contre Sainte-Beuve » de Proust :http://agora.qc.ca/reftext.nsf/Documents/Charles-Pierre_Baudelaire--Sainte-Beuve_et_Baudelaire_par_Marcel_Proust

     

      Sur le « Contre Sainte-Beuve » de Proust : http://fr.wikipedia.org/wiki/Contre_Sainte-Beuve   Sur l’illuminisme et le martinisme : cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Illuminisme

     

      Sur Lamennais, cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9licit%C3%A9_Robert_de_Lamennais

     

        Si Baudelaire a admiré Sainte-Beuve, a été influencé par lui, ce dernier lui a bien mal rendu, on l’a vu. Proust dans son « Contre Sainte-Beuve », constate que le critique littéraire a encensé des artistes maintenant tombés dans l’oubli alors qu’il a méprisé Baudelaire et…. Nerval.     Sur Nerval dans le « Contre Sainte-Beuve » de Proust : http://agora.qc.ca/reftext.nsf/Documents/Gerard_de_Nerval--Gerard_de_Nerval_par_Marcel_Proust

     

      Source de l’image : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Augustin_Sainte-Beuve      
  • Catégories : L'ésotérisme, Nerval Gérard de

    Gérard de Nerval et la Pensée Hermétique [Jean-Pierre Bayard] (clin d'oeil à Ambroise)

    Introduction au Voyage en Orient

    - Où comptez-vous aller, en quittant mes États ? demanda le roi Salomon avec une feinte insouciance.

    - À Tyr, répliqua sans hésiter l'artiste : je l'ai promis à mon protecteur, le bon roi Hiram, qui vous chérit comme un frère, et qui eut pour moi des bontés paternelles. Sous votre bon plaisir, je désire lui porter un plan, avec une vue en élévation, du palais, du temple, de la mer d'airain, ainsi que des deux grandes colonnes torses de bronze, Jakin et Booz, qui ornent la grande porte du temple.

    Dans ce chef-d'œuvre de la Tradition initiatique occidentale qu'est le Voyage en Orient, Gérard de Nerval, dans la quatrième partie de son ouvrage, restituée ici in extenso - texte essentiel si souvent cité partiellement, et pourtant rarement lu dans son contexte originel - l'auteur, empruntant un sentier mystérieux parfumé de tous les encens d'Égypte, nous conte de la plus belle des manières, se servant des légendes ancestrales, des récits de voyages, et des rituels cachés, les vérités inconnues des secrets mystagogiques, nous instruisant notamment du grade de Maître. Jean-Pierre Bayard dans une introduction lumineuse nous dévoile la nature des éléments épars ; biographiques, historiques, symboliques et initiatiques, pour mieux nous faire appréhender la prose onirique et enflammée de l'écrivain fou d'Hermétisme.
    Avec Jean-Pierre Bayard soyons certain que :
    « Gérard de Nerval nous a légué la chaîne indiscontinue de la pensée traditionnelle dans la langue la plus limpide en nous faisant parcourir le chemin du soleil des pôles. »
    Un texte mythique de Gérard de Nerval
    Le Voyage en Orient – Les Nuits du Ramazan
    Introduit et commenté par Jean-Pierre Bayard

    230 pages

    Tirage de tête numéroté à 300 exemplaires sur papier centaure ivoire,

    SOMMAIRE :

    Avant-propos

    Jean-Pierre Bayard / Gérard de Nerval et la pensée hermétique.
    Introduction au Voyage en Orient
    Annexe I - Gérard de Nerval / Le Voyage en Orient ; Les Nuits du Ramazan - (Les Conteurs)
    Annexe II - Gérard de Nerval / Les Illuminés (Cagliostro et le XVIIIe siècle)
    Annexe III – Arcadia / Gérard de Nerval et le secret de la Licorne

     

     

     

    Source:

     

     

     

    http://www.atelier-empreinte.fr/gerarddenervaletlapenseehermetique-p-995.html

     

     

     

     

     

     

     

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Bulletin Nerval nº 49 / 2 avril 2007

    EDITION

    Gérard de Nerval, "Han d'Islande", (d'apres Victor Hugo), édition de Jacques Bony, éditions Kimé, 2007, 125 p.

    La 4e page de la couverture.
    "Un jeune homme de 21 ans adapte en mélodrame le roman noir d'un jeune poète célèbre, chef de file de l'école romantique. Aucune représentation, aucune mention ultérieure, mais le texte vaut d'être lu ; le goût de Gérard pour les transpositions et la transgression des limites génériques décèle, dès cette époque, ce qui sera le fondement de son esthétique : la création est avant tout invention d'une forme. De cette sombre histoire exotique dont le héros est un monstre sanguinaire émergent deux thèmes essentiels de l'œuvre à venir : la relation nécessairement tragique du père et du fils, et la noirceur du monde politique."



    OUVRAGE


    Gerard MACE, "Je suis l'autre", Gallimard, fevrier 2007, 142 p.
    http://www.fabula.org/actualites/article17663.php

    cf. ma note sur ce livre


    ARTICLE


    Hisashi MIZUNO, "Voyage à Nerval (Nerval no tabi)", "Kobe Kaisei Review", nº 45, 2006, pp. 1-25. (Article en japonais)


    RECHERCHE

    Je prepare un dossier sur les aspects modernes de la poésie de Nerval. J'aimerais notamment connaitre les informations disponibles sur le tirage de ses oeuvres et j'aimerais aussi savoir comment le public contemporain a recu l'oeuvre de Nerval (ce qui m'intéresse le plus, c'est le nombre de ses lecteurs).
    Pouvez-vous me donner des renseignements sur ces questions? D'avance merci beaucoup. Anne Wesselmann
    Contacter anne.wesselmann@web.de


    ...........................................................................................................................................................

    Ce Bulletin vous tiendra informe(e) des renseignements concernant Nerval. Si vous desirez le recevoir gratuitement et y faire paraitre des informations ou des commentaires, veuillez envoyer vos coordonnees et vos messages a Michel Brix ou Hisashi Mizuno.

    Les anciens numéros du Bulletin sont installes sur le site Amitie-Nerval et sur le site du Centre Nerval de Namur.
    http://www.amitie-nerval.com/
    http://www.gerarddenerval.be/

    Michel Brix
    Hisashi Mizuno

    http://www.amitie-nerval.com/

  • Catégories : Nerval Gérard de

    "Je suis l'autre", G. Macé

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    Paris, Gallimard, 2007

    Sous l'un de ses portraits, Nerval a écrit de sa main : " Je suis l'autre.
    " Cette formule, qui n'est pas moins troublante que celle de Rimbaud " Je est un autre ", est sans doute plus dangereuse pour son auteur, dont l'identité vacillante est un trait constant de son génie poétique, mais l'entraîne dans la folie. Cette façon de se confondre avec un autre, jamais le même en apparence, est d'ailleurs à l'origine d'El Desdichado, l'un des plus beaux poèmes de la langue française, dont la musique est celle d'un chant funèbre en même temps qu'une paradoxale affirmation de soi.
    Des Illuminés à Aurélia, en passant par Les Filles du feu, les poésies allemandes et Les Chimères, j'ai interrogé à mon tour un portrait de Nerval, le portrait changeant qu'il a laissé dans son œuvre, et je l'ai complété par le témoignage d'un contemporain, si vraisemblable qu'il a le charme d'un propos saisi sur le vif, si peu connu qu'il a l'intérêt d'un inédit. G.M.

    http://www.fabula.org/actualites/article17663.php

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Nerval dans la revue "Europe"

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    Gérard de Nerval, Pierre-Albert Jourdan et Aïgui (n°935, mars 2007)

    Nerval demeure l’une des figures les plus touchantes et singulières
    de notre littérature. Hanté par le spectre de la folie, il mena une vie
    souvent marginale, tissue d’errances et de liberté, avant de mourir
    tragiquement, une nuit de janvier, dans la plus grande misère.
    « Dans le romantisme qu’il traverse, et auquel il paraît étranger,
    Gérard de Nerval semble une apparition », observait Pierre Jean Jouve,
    ajoutant : « son œuvre s’écoule à part, comme s’il était à la fois
    en avant de son époque et en arrière ». Nerval possède
    une tonalité toute personnelle, faite de simplicité, de fantaisie,
    en même temps que de mélancolie profonde. Sa plongée
    vers les abîmes intérieurs de l’homme, et le démoniaque,
    le rapproche de certains poètes allemands dont il fut un fin
    connaisseur. Et sans doute est-ce cette singularité, cette irrégularité,
    cette position isolée parmi ses contemporains, qui lui a valu
    d’être si longtemps tenu à l’écart, et si mal lu…

    Anne Struve-Debeaux, Paul Louis Rossi, Bernard Vargaftig, Françoise Hàn, Marie Étienne, Gérard Macé, Jean-Luc Steinmetz, Michel Jeanneret, Daniel Sangsue, Hisashi Mizuno, Dagmar Wieser, Corinne Bayle, Jacques Demarcq, Jean-Nicolas Illouz, Jacques Bony, Jean-Yves Tadié, Anne Simon.

     

    GÉRARD DE NERVAL

    Anne STRUVE-DEBEAUX : Singulier Nerval.
    Paul Louis ROSSI : La fontaine des brumes.
    Bernard VARGAFTIG : Poète des régions de l’âme.
    Françoise HÀN : Rue de la Vieille Lanterne.
    Marie ÉTIENNE : Le livre introuvable.
    Gérard MACÉ : « Je suis l’autre ».

    *

    Jean-Luc STEINMETZ : Le texte et la vie, ou le retour de Jenny Colon.
    Michel JEANNERET : « J’aime à conduire ma vie comme un roman ».
    Daniel SANGSUE : Le canard de Nerval.
    Hisashi MIZUNO : Le lyrisme nervalien.
    Dagmar WIESER : Poésie et douleur.
    Corinne BAYLE : Nerval et la musique.
    Jacques DEMARCQ : Le Nervalois.
    Jean-Nicolas ILLOUZ : Nerval, « sentimental » et « naïf ».
    Jacques BONY : Frontières, limites, seuils…

    *

    Jean-Yves TADIÉ et Anne SIMON : Proust et Nerval.
    Anne STRUVE-DEVEAUX : Giraudoux, une autre lecture de Nerval.
    Gérard MACÉ : Une voix que j’ai déjà entendue.

    Singulier Nerval

    Nerval demeure l’une des figures les plus touchantes et singulières de notre littérature. Hanté par le spectre de la folie, il mena une vie souvent marginale, tissue d’errances et de liberté, avant de mourir tragiquement, une nuit de décembre, dans la plus grande misère. Quant à son œuvre, si son inspiration la rattache au courant romantique dont elle fut contemporaine, elle n’en possède pas moins une tonalité toute personnelle, faite à la fois de simplicité et de fantaisie — l’on a souvent vu en Nerval l’un des derniers représentants du XVIIIe siècle — en même temps que de mélancolie profonde. Il y a, plus particulièrement, chez cet écrivain une plongée vers les abîmes intérieurs de l’homme, et le démoniaque, qui le rapproche de certains poètes allemands dont il fut un fin connaisseur 1.
    Et sans doute est-ce cette singularité, cette irrégularité, cette position isolée parmi ses contemporains, qui a valu à cet écrivain d’être si longtemps tenu à l’écart, et si mal lu. Néanmoins, il a fait l’objet d’évaluations fréquentes et contradictoires. Soit qu’on l’ait tenu pour un auteur de second ordre, « charmant », certes, mais sans grande énergie — c’est la réputation de « fol délicieux 2 » que lui forgea le XIXe siècle —, soit qu’on l’ait rangé dans la catégorie, sujette à caution et incertaine, au croisement des domaines psychiatrique et littéraire, des « écrivains fous », oscillant entre génie et médiocrité. Le 16 septembre 1942, Gide note encore dans son journal : « Attachante, inquiétante figure de Nerval ; mais je ne parviens pas à faire de lui ce grand poète que nous présente Thierry Maulnier…3 »
    Cependant, Nerval a survécu à cette marginalité et aux dépréciations qui ont pu en résulter. Peu à peu s’est dévoilée l’authenticité profonde et véritablement tragique de son œuvre, et s’est imposé ce qui en fait le prix tout particulier pour les générations futures : son indéniable modernité. Car si l’on fait souvent commencer la modernité littéraire à Baudelaire, il est certain que l’œuvre de Nerval elle aussi la préfigure — y participant déjà étroitement, par delà la distance qui la sépare de nous.
    Une première réévaluation de l’écrivain s’est amorcée aux alentours des années 1910-1920, à la faveur de la redécouverte du rêve par la psychanalyse. Focalisant l’attention des critiques sur l’imaginaire nervalien, elle a été marquée par une série d’approches fondamentales s’attachant à révéler, dans l’œuvre, une expérience essentiellement intérieure, de nature onirique. Ce sont les pages célèbres de Proust consacrées à Sylvie dans Contre Sainte-Beuve. Proust y prend le contre-pied de toute lecture qui réduirait le récit à une simple « peinture naïve », et rappelle : « cette histoire [...] c’est le rêve d’un rêve ». C’est aussi, un peu plus tard, l’interprétation des surréalistes découvrant en Nerval — plus particulièrement le Nerval d’Aurélia — un véritable témoin du surréel, par l’intrication de la cohérence implacable et du songe — ou du cauchemar. Puis, dans leur continuité : le beau livre d’Albert Béguin, Gérard de Nerval (1945), qui s’attache à déchiffrer dans les écrits de Nerval l’expression d’une véritable quête spirituelle. Ou l’essai de Jean-Pierre Richard, « Géographie magique de Nerval », dans Poésie et profondeur, explorant l’univers de l’écrivain au travers d’images mythiques telles que le labyrinthe, la grotte ou le volcan.
    Ensuite, une nouvelle impulsion a été donnée à la lecture de l’œuvre de Nerval au tournant des années 80, au lendemain des décennies formalistes. Dans un contexte qui, en grande partie, domine encore aujourd’hui la critique nervalienne, et qui est celui, dans les domaines littéraire ou artistique, d’une nouvelle appréhension de l’œuvre comme expression du sujet.
    C’est en effet, désormais, l’expression d’un Moi que divers critiques interrogent chez Nerval. Pour certains, il s’agit de reconnaître, par delà les contradictions et les incertitudes de l’œuvre, le fil d’une même tendance mélancolique, et l’exigence, en même temps que d’une transgression vers l’ailleurs, d’une écriture à l’épreuve de ses limites. D’autres sont requis par la pluralité des moi qui composent la figure du poète et par le portrait incessamment mouvant et incertain qu’ils constituent, au gré de l’écriture — fruit d’une élaboration symbolique ni tout à fait fictive, ni tout à fait identifiable au moi autobiographique. Yves Vadé, définissant les caractéristiques du sujet lyrique, note ainsi que « la plus complète expression à la fois [du] dessaisissement du sujet écrivant et de sa projection mythique, c’est peut-être le Desdichado nervalien 4 ».
    On prête aussi une attention particulière aux affinités qui, dans cette œuvre, unissent étroitement musique et écriture lyrique. Ou aux variations autour de la pratique du récit de vie que représentent les récits de Nerval, entre autobiographie et fiction, rêve et souvenir.
    Ces lectures ne cessent d’approfondir le drame de l’écrivain. Mais en même temps, elles révèlent aussi l’étrange coïncidence de Nerval avec la sensibilité contemporaine, comme elle vouée à l’expression d’un sujet à l’identité aléatoire et problématique, traversée d’altérité. L’incarnent Pierre Pachet, par exemple, ou Gérard Macé — qui, en Nerval, reconnaissent une voix si proche de la leur, et à son œuvre, entremêlent leur propre travail d’écriture. Que l’on songe aux pages consacrées à Nerval dans La Force de dormir de Pierre Pachet5, ou à celles de Gérard Macé, auquel Gallimard vient de confier les préfaces de toutes récentes rééditions du poète6.
    En outre, l’une des affinités profondes de Nerval avec notre époque réside sans doute encore dans le mélange complexe des registres et des genres auquel son œuvre donne lieu, aussi bien que dans le travail de mémoire qui la caractérise. Nerval tisse entre les temps d’étroits réseaux. Chez lui, tout se déroule dans un brouillage incessant des limites — en un lieu de l’imagination qui est, comme le dit si bien le titre de l’étude de Jacques Bony que l’on trouvera dans ce volume, celui des frontières et des seuils. Ou, ce qui en définitive revient au même, le lieu de toute poésie véritable.

    Anne STRUVE-DEBEAUX


    1. Voir Nerval, Léonore et autres poésies allemandes, préface de Gérard Macé, édition de Jean-Nicolas Illouz, postface de Dolf Oehler, collection « Poésie / Gallimard », Paris, Gallimard, 2005.
    2. L’expression est de Barrès (Discours de réception à l’Académie Française, prononcé le 17 janvier 1907).
    3. Gide fait allusion à l’ouvrage de Thierry Maulnier, Introduction à la poésie française, paru chez Gallimard en 1939.
    4. Yves Vadé, « L’urgence du sujet lyrique à l’époque romantique », dans Le Sujet lyrique, sous la direction de Dominique Rabaté, Paris, PUF, 1996, p. 36.
    5. Pierre Pachet, La Force de dormir, Paris, Gallimard, 1988
    6. Les Filles du feu. Les Chimères, préface de Gérard Macé, édition de Bertrand Marchal, collection « Folio classique », Paris, Gallimard, 2005. Aurélia. Les Nuits d’octobre. Pandora. Promenades et souvenirs, préface de Gérard Macé, édition de Jean-Nicolas Illouz, collection « Folio classique », Paris, Gallimard, 2005. Les Chimères. La Bohême galante. Petits châteaux de Bohême, préface de Gérard Macé, édition de Bertrand Marchal, collection « Poésie / Gallimard », Paris, Gallimard, 2005. Léonore et autres poésies allemandes, préface de Gérard Macé, édition de Jean-Nicolas Illouz, postface de Dolf Oehler, collection « Poésie / Gallimard », Paris, Gallimard, 2005.

    http://www.europe-revue.info/2007

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Gérard de Nerval:"Les Chimères"

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    Ce petit recueil accompagnait, en 1854, les Filles de feu.

    Ces douze sonnets sont parmi les plus mystérieux de toute la littérature française. De fait, Nerval a désiré fusionner ici ses expériences personnelles avec les préceptes de diverses doctrines ésotériques, comme si les événements qu'il vivait, comme si les amours qu'il éprouvait étaient tout autant de signes que le destin lui manifestait et qu'il se devait dès lors de couler dans la langue la plus magique et la plus hiératique qui soit.

    Depuis cent cinquante ans, les lecteurs s'interrogent donc devant ces courtes pièces, parmi les plus belles issues du romantisme français. De fait, la connaissance de la biographie de Nerval (cf. notamment les liens du poète avec Jenny Colon qui inspira Myrtho et dont les cheveux flamboyants expliquent quelques-unes des allusions au feu contenues dans le recueil); une connaissance aussi de la généalogie imaginaire du poète (cf. là-dessus les mentions à Lusignan et Biron contenues dans El Desdichado); celle de la Cabale et des mythologies égyptiennes et grecques, ne sont pas de trop pour permettre une compréhension ne serait-ce qu'approximative du recueil. Mais, étrangement, même l'intelligence imparfaite de ses vers n'empêchent pas les Chimères d'exercer une fascination véritable sur le lecteur, pour peu que celui-ci sache, à partir des intuitions de Nerval, imaginer des correspondances et des résonances nouvelles.

    http://poetes.com/nerval/chimeres.htm

    LES CHIMERES SONT LARGEMENT ETUDIES DANS MON MEMOIRE DE MAITRISE
  • Catégories : Nerval Gérard de

    Pourquoi la catégorie"Nerval"?

    Parce que son poème "Fantaisie" ("Odelettes")trotte dans ma tête depuis que je l'ai lu au lycée....

    Parce qu'au moment de choisir un sujet de mémoire de maîtrise de lettres modernes, j'ai pensé à lui (et Baudelaire).

    Parce qu'à cette occasion, je l'ai "fréquenté" assidûment pendant 2 ans.

    Parce que ses poèmes sont à la fois simples et complexes.

    Parce que son oeuvre en prose est passionnante.

    A tel point que je l'ai encore fréquenté assidûment pendant 2 ans.

    Et je ne m'en lasse pas...

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Gérard de Nerval:biographie

    1808

    Naissance à Paris, le 22 mai, de Gérard Labrunie, fils d'Étienne Labrunie, médecin, et de Marie Laurent. de Nerval n'est donc qu'un pseudonyme.

    1810

    Le 29 novembre, mort de la mère de Gérard. L'enfance de Nerval se passe dès lors à Mortefontaine, chez son grand-oncle. Cette enfance sera évoquée dans de nombreuses œuvre, notamment dans Sylvie, dans Fantaisie et dans les Chansons et légendes du Valois. C'est aussi à Mortefontaine que Gérard aperçoit Sophie Dawes, jeune aristocrate anglaise qui lui apparaît telle une vision.

    1820

    Nerval entre au collège Charlemagne où il fait la connaissance de Théophile Gautier.

    1826

    Nerval commence à traduire le Faust de Goethe. Cet ouvrage le rend célèbre, Goethe lui-même reconnaissant la beauté de la version française de sa pièce.

    1828

    Nerval entre en relation avec les membres du cénacle romantique, notamment Victor Hugo.

    1830

    Nerval participe, le 25 février, à la bataille d'Hernani.

    1833

    Voyage en Belgique.

    1834

    Après qu'il ait reçu un héritage de 30 000 francs de son grand-père, Nerval part pour l'Italie. A la fin de l'année, Nerval aperçoit pour la première fois Jenny Colon, comédienne aux Variétés.

    1835

    Nerval fonde le Monde dramatique, revue qu'il voue à la gloire de Jenny Colon. Dès l'année suivante, la revue fait faillite.

    1836

    Voyage en Belgique avec Théophile Gautier.

    1837

    Nerval avoue son amour à Jenny Colon, mais celle-ci se mariera l'année suivante au flûtiste Louis-Gabriel Leplus.

    1838

    Nerval travaille à un drame, Léo Buckhardt. Voyage en Allemagne.

    1839

    Voyage en Suisse et en Autriche. A Vienne, Nerval fait la connaissance de Marie Pleyel, dont il tombe amoureux, et de Franz Liszt.

    1840

    Traduction du second Faust. Voyage en Belgique. Mort de Sophie Dawes.

    1841

    Suite à des soucis matériels et au surmenage, Nerval fait une première crise de folie.

    1842

    Mort de Jenny Colon. En décembre, Nerval part pour l'Orient (Malte, Égypte, Syrie, Chypre, Constantinople) où il passera presque toute l'année suivante.

    1844

    En septembre, Nerval voyage en Belgique et en Hollande.

    1846

    Nerval travaille à la Damnation de Faust que Berlioz met en musique.

    1848

    En juillet et en septembre, dans La Revue des Deux Mondes, Nerval publie des traductions de poèmes de Heine.

    1849

    Nouvelle crise de folie.

    1850

    Voyage en Allemagne.

    1851

    Publication du Voyage en Orient.

    1852

    En mai, voyage en Hollande puis, en août, dans le Valois. Publication des Illuminés.

    1853

    Publication des Petits Châteaux de Bohême dont font partie les Odelettes. Nouvelle crise le 25 août. La même année, le 10 décembre, Nerval fait paraître El Desdichado.

    1854

    Nouveaux problèmes de santé. Voyage en Allemagne. Publication des Filles du feu et des Chimères. Nerval vit alors dans une pauvreté extrême.

    1855

    Le 26 janvier, Gérard de Nerval se pend, rue de la Vieille-Lanterne.

    medium_bio_nerval.jpghttp://poetes.com/nerval/biograph.htm

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Gérard de Nerval, "Myrtho" dans "Les Chimères"

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    Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse,
    Au Pausilippe altier, de mille feux brillant,
    A ton front inondé des clartés d'Orient,
    Aux raisins noirs mêlés avec l'or de ta tresse.

    C'est dans ta coupe aussi que j'avais bu l'ivresse,
    Et dans l'éclair furtif de ton œil souriant,
    Quand aux pieds d'lacchus on me voyait priant,
    Car la Muse m'a fait l'un des fils de la Grèce.

    Je sais pourquoi là-bas le volcan s'est rouvert...
    C'est qu'hier tu l'avais touché d'un pied agile,
    Et de cendres soudain l'horizon s'est couvert.

    Depuis qu'un duc normand brisa tes dieux d'argile,
    Toujours, sous les rameaux du laurier de Virgile,
    Le pâle hortensia s'unit au myrte vert !

    http://poetes.com/nerval/myrtho.htm