« C’EST UN MÉTIER EXIGEANT, qui nécessite une grande habileté et de bonnes connaissances historiques de toutes les époques. Ainsi qu’une résistance physique à toute épreuve lorsqu’on travaille sur des chantiers extérieurs.
» Voilà présentée la profession de vitrailliste par deux jeunes spécialistes de 28 ans. Isabelle Eytorff et Lucas Jouéo qui l’exercent depuis plusieurs années, et vont aller au bout de leur rêve en créant leur propre société.
Vitraux Max et Co va, en effet, succéder à Vitraux Max, installée depuis des lustres à Noyon et dont le patron prend sa retraite. « Pour l’heure, nous occupons les locaux de l’ancienne société, mais nous allons déménager au pôle Inovia avant de gagner le parc d’activités de Passel », indique Isabelle Eytorff. Le début des activités de Vitraux Max et Co est prévu pour le 31 août. La création et la restauration de vitraux seront leur credo. S’ils ont un itinéraire différent au début de leur carrière d’étudiant, les deux jeunes entrepreneurs se sont retrouvés à Nantes pour y passer leur CAP d’art et technique du verre, avec option vitrail. Ils ont ensuite travaillé tous les deux chez Vitraux Max.
Restauration, réparation, collages et aussi création
« J’ai commencé par passer mon bac, puis j’ai suivi des études d’arts appliqués et d’histoire de l’art. Un jour, j’ai rencontré un vitrailliste sur un salon, et j’ai été séduit par ce métier. J’ai décidé d’en faire le mien », explique Isabelle.
De son côté, Lucas se souvient : « J’ai été, pendant trois ans, souffleur de verre à Nancy, avant de passer mon CAP à Nantes, où j’ai rencontré Isabelle ». Apprentis, ouvriers, chef de chantier, voilà les étapes traversées par les deux artisans. Avant de devenir chefs d’entreprise. « Notre métier consiste en la restauration des vitraux, pour les églises mais aussi chez des particuliers (NDLR : lire ci-contre), insistent-ils. Nous faisons aussi des réparations, du nettoyage de vitraux existants, ainsi que des collages. Il nous arrive même de recréer des vitraux entiers, lorsque des actes de vandalisme ont été commis sur les édifices religieux. » Un phénomène, hélas, très répandu. « Nous avons, en prévision, un chantier à Ham (Somme), où tous les vitraux ont été cassés », reprend Lucas Jouéo.
Soucieux de transmettre leur passion (il n’existe que trois ateliers en Picardie, et 500 vitraillistes en France), les patrons de Vitraux Max et Co ont déjà un projet, qu’ils espèrent pouvoir mener à bien dès l’année prochaine : l’embauche d’un jeune apprenti. « C’est sur le terrain qu’on apprend le métier », affirment-ils.Régis Lefèvre
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