De La Sauterelle (1933), grand nu emblématique des années de formation, à Ecce Homo (1993), l’œuvre de l’artiste est représenté dans toute son étendue chronologique. Il témoigne, sculpture après sculpture, des enjeux de son temps, érigeant en 1945 une Pietà en écho à la libération des camps, opposant en 1983 la petite forme ludique du Nautilus à la course généralisée à l’armement, ou investissant l’espace public avec des sculptures abstraites et des éléments d’architecture.
Récompensé par de nombreux prix nationaux et internationaux, Étienne-Martin s’inscrit dans l’histoire de l’art du XXe siècle par la liberté dévolue au matériau employé et par la diversité de ses inspirations : ainsi, Hommage à Brown, acquis récemment par le musée des Beaux-Arts de Lyon, grâce au mécénat du Cercle Poussin, associe la forme d’un totem, empruntée à d’autres civilisations, à des surfaces peintes caractéristiques de la sculpture moderne, de Gaston Chaissac à Georg Baselitz. Dans le parcours est également présentée une œuvre de Jacques Brown, en écho à Hommage à Brown : Étienne-Martin ou le génie écrasant les envieux, les âmes et la médiocrité. L’œuvre est un hommage fantasmé de Brown à Étienne-Martin, qui avait découvert et soutenu son travail dès les années 1950 et qui fut l’un de ses amis les plus proches.
Le prêt de quelques-uns des dessins diagrammatiques d’Étienne-Martin, conçus comme les pages d’un livre, fascinants par leur format, par leur complexité, complète ce parcours qui fait suite à l’exposition L’Atelier d’Étienne-Martin , présentée au musée du 22 octobre 2011 au 23 janvier 2012. Les œuvres du parcours consacré à Étienne-Martin sont exposées dans les différentes salles de la collection d’art moderne.