Lorsque je partais en voyage avec Silvère
Je lui disais sans cesse « Mais accélère ! »
En fait, je fuyais l’idée même d’adultère
Et pour cela, il fallait que je m’aère.
J’avais peur que notre histoire s’altère
Dans le glauque de cette affaire.
J’avais rencontré le beau Silvère
Lors d’un séjour en Angleterre.
Avec lui, ce fut « Atmosphère, atmosphère. »
Il n’était pas du tout austère
Mais il était à peine pubère.
Avoir une liaison à Auxerre
C’est vraiment la galère !
Nous nous retrouvons près du baptistère.
Je guette sans cesse si ma belle-mère
Ne fait pas trop la commère.
Mais il valait bien tout ça, mon Silvère !
Mes amies me parlaient de chimère
Et moi je répondais « Mystère ! »
Un jour, je me mis en colère
Après cette vieille Cerbère
Et lui dit d’aller voir à Cythère
Si j’y étais ! Avec son Albert,
Mon mari, elle me mettait sur les nerfs.
Je donnais rendez-vous à Silvère
Sur la jetée, vers le débarcadère
Et nous embarquâmes pour le Finistère.
Entre deux verres de Sancerre,
Nos corps faisaient une prière
Profane pour que cesse la guerre.
Blasphématoires, nous buvions du Madère
Comme en une messe qu’on célèbre.
Pour dormir près de Silvère,
Pas besoin de somnifères !
Il fallait juste oublier son air
De jeune homme qui désespère
D’avoir un baiser de sa grand-mère.
Car il fallait bien s’y faire :
J’étais une vieille trentenaire
Vingt ans de plus que Silvère !
Lui il disait sans cesse : Je gère !
Déjà responsable, mon Silvère
Mais quand même, il exagère !
1 er décembre 2009
Pour le Prénom du Mercredi de la Récréa de Bigornette:
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