C'est incroyable comme certains souvenirs sont flous et d'autres si précis dans la mémoire. En tout cas, il en est ainsi pour Cannelle. Elle ne se souvient pas exactement de quoi ils parlaient quand ils se rencontraient amicalement. Elle se souvient simplement que ça lui faisait du bien.
C'était sur le chemin entre chez elle (sa maison qu'elle fuyait et où elle n'avait pas envie de rentrer) et le centre ville.
Ils parlaient dans la rue, sur le trottoir, au milieu des passants mais c'est comme s'ils étaient seuls au monde.
Ils se trouvaient tant de points communs malgré leur très grande différence d'âge.
Ces rencontres et discussions en plein air ont commencé bien avant leur liaison et ont continué bien après.
Il peignait et elle aimait la peinture.
Elle écrivait et il aimait la littérature.
A quels moments ont-ils commencé à parler de sexe?
Se faisaient-ils la bise ou se serraient-ils la main?
Elle parlait de ces rencontres à sa mère qui le connaissait et Cannelle était si fière qu'il s'intéresses à elle, qu'il l'écoute...
Et il n'y avait rien de répréhensible, d'honteux à parler ainsi au vu et au su de tout le monde.
Elle ne souvient pas non plus du jour où ils ont basculé de l'amitié à la liaison c'est-à-dire de la première fois où ils se sont retrouvés seuls chez lui (alors que sa femme était au ski ou à la mer) ou chez son ancienne maîtresse, M.
Ca a du commencer par une main sur sa nuque, un geste si innocent et si sensuel en même temps qui l'a fait frissonner. Peut-être cela s'est-il arrêté là cette première fois. C'était tout de même un peu effrayant cet homme qui aurait pu être son grand-père et qui la touchait comme un amoureux timide.Ca avait plus d'intensité que ses rencontres d'un soir.