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Sport - Page 42

  • Paris en couleurs

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    Magnum Photos ©
    Photographie Robert Capa © 2001 by Cornell Capa

    Pour célébrer les cent ans de la commercialisation de l’autochrome, premier procédé industriel de photo couleur inventé par les frères Lumières, trois cent photographies inédites de la capitale sont exposées à l’Hôtel de ville de la capitale. Un voyage dans le temps en version couleur !


    Vivant et coloré : tel est le Paris ainsi dévoilé par l’exposition Paris Couleurs ! De 1907 à nos jours, ces témoignages en couleur de la capitale immortalisent sa transformation au cours du siècle tout en révélant à chaque période, les progrès de la photographie moderne.

    Les plaques autochromes sont mises à l’honneur dans la première partie de l’exposition (1907-1930), avec notamment une cinquantaine d’images extraites des Archives de la planète, voulues par le banquier et mécène Albert Kahn. L’occasion de voir également des films courts de 1929. Les débuts de la photo couleur sur support film sont eux exposés dans la seconde partie (1930-1960) : l’on découvre ainsi des tirages originaux de Gisèle Freud, des témoignages de l’Exposition internationale des arts et techniques de 1937 et des images étonnantes de la vie quotidienne des Parisiens pendant l’occupation et la libération.

    "La couleur libérée : un nouveau regard sur Paris"

    Bruno Barbey, Pierre et Gilles, Jean-Paul Goude, Sarah Moon, Martin Parr ou encore Philippe Ramette… Autant de photographes de renom qui ont porté leurs regards en couleur sur Paris, présentés dans la troisième partie de l’exposition (de la fin des années 60 à nos jours). Enfin, le magazine de mode Vogue et ses célèbres photographes tels Henry Clarke, William Klein ou encore Helmut Newton s’affichent dans une section consacrée au défilé de mode.




    "Au-delà de l’intérêt esthétique des images, les couleurs font soudain ressortir des détails incongrus, émouvants, étrangement réels. A première vue, tout nous est familier : les rues, les façades, les perspectives, les plaques de rues, les colonnes Morris, le 'gaz à tous les étages', les carrefours, les tables de bistrots même. Et pourtant tout a changé, la vie surtout : la rue, les commerces, les automobiles, les enseignes lumineuses, les publicités, le mobilier urbain, les vêtements, l’exubérance des manifestations publiques, des fêtes et des foules, les enfants dans la rue." Virginie Chardin, Commissaire de l’exposition


    Paris en couleurs, des frères Lumières à Martin Parr
    Salle Saint-Jean de l'hôtel de Ville
    du 4 décembre 2007 au 31 mars 2008
    Entrée libre et gratuite tous les jours sauf dimanches et fêtes
    de 10h à 19h.
    Catalogue disponible aux éditions du Seuil, 39€.

    Pour voir d'autres images, cf. ma source:http://www.maisonapart.com/edito/immobilier-paris-en-couleurs-985.php

  • Catégories : Sport

    Les Bleus accrochés

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    L’équipe de France a été tenue en échec par le Maroc (2-2) dans un Stade de France acquis à la cause des Lions de l’Atlas. Le plus dur attend les Bleus mercredi à Kiev.

    Source: Le Figaro.fr

  • Sport

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    SPORT

    Souffler, souffrir, supporter
    Patiemment les douleurs diverses
    Occulter les crampes pour
    Repousser les limites et
    Transpirer ses peurs

    9/11/2007

    Pour rappel, voici la règle :
    § Choisir une image parmi toutes celles qui se trouvent ci-dessous (sachant qu'une même image peut-être choisie par plusieurs personnes),
    § Ecrire ce qu'elle vous inspire - souvenir, moment de votre vie, texte libre, poème...
    § Publier votre version sur votre blog,
    § & nous envoyer un petit message à equipedechoc@hotmail.fr afin de faire un lien de chez nous vers chez vous.
    Il n'y a pas de date limite d'inscription, ni de date limite de publication...
    Si vous souhaitez participer, inscrivez-vous ici via un com, en précisant l'image choisie.

    J' AI CHOISI LA PHOTO N°1 CI-DESSUS:

    http://lequipedechoc.over-blog.com/article-13571888-6.html#anchorComment

  • Catégories : Sport

    Mormeck face à Haye, un choc au sommet

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    Blaise de Chabalier
    10/11/2007 | Mise à jour : 23:22

    Les deux boxeurs à la pesée, hier soir. En affrontant Haye (avec le chapeau), qui a mis K.-O. 18 des 19 adversaires qu’il a battus, Mormeck n’a pas choisi la facilité.
    Le Français Jean-Marc Mormeck remet en jeu ses ceintures WBA et WBC des lourds légers, samedi soir face au Britannique David Haye.
    Suspense avant le championnat du monde des lourds légers qui opposera, ce soir à Levallois-Perret, Jean-Marc Mormeck à David Haye. Qui du Français de 35 ans, champion WBA et WBC, ou de l’Anglais David Haye, étoile montante de 27 ans, l’emportera ce soir dans un Palais des sports Marcel-Cerdan plein à craquer ? Si le Guadeloupéen a engrangé un maximum de confiance en reprenant ses ceintures en mars dernier au Jamaïquain O’Neil Bell, le Britannique au visage sympathique n’en est pas moins un redoutable puncheur. Sur ses 19 victoires en 20 combats, il a mis 18 fois ses adversaires K.-O. … Dans ce match qui devrait démarrer vite et fort entre deux hommes qui vont de l’avant, difficile de donner un favori.

    «Ce sera un combat dur pour lui comme pour moi. Je suis motivé, j’ai repris mes ceintures et je tiens à les conserver», déclarait Jean-Marc Mormeck mercredi lors de la conférence de presse d’avant-match, qui se tenait dans un climat particulièrement détendu, presque amical. Le Français affichait une belle détermination : «Il est prêt et moi aussi. Je me sens fort, plus fort que contre Bell, et quoi qu’il arrive j’assumerai comme je l’ai toujours fait», poursuivait le champion d’expérience (36 combats, 33 victoires) qui soulignait ensuite qu’il avait progressé depuis sa revanche victorieuse mais difficile face à O’Neil Bell.

    «Face à Bell, j’avais terminé à l’agonie, mais depuis j’ai beaucoup travaillé. J’ai notamment engagé de nouveau mon préparateur physique qui était absent lors de mon dernier match. Aujourd’hui, je pense que je peux tenir largement les 12 rounds.» Pour tenir la distance, le Guadeloupéen pourra compter sur sa préparation particulièrement poussée de sept semaines, dont deux en altitude à l’Alpe-d’Huez, et sur les conseils techniques de son coach américain Richie Giachetti, bien remis d’une attaque cardio-vasculaire survenue le 18 octobre dernier.


    «Je vais sortir comme une bombe dès le premier round»

    De son côté, David Haye, tout sourire, avec ses cheveux soigneusement tressés, se montrait particulièrement respectueux vis-à-vis de son adversaire. «J’ai commencé à boxer à l’âge de 10 ans, et quand Mormeck a remporté son premier titre mondial (en 2002), j’étais encore amateur… c’est un grand champion, il est le numéro un et moi le numéro deux. Le match va être dur, nous avons la même façon de combattre. Mormeck est rapide, en forme. Mais je vais sortir comme une bombe dès le premier round… Je suis en forme et je n’aurai pas d’excuse si je ne gagne pas », confiait le Britannique qui est un poids lourd naturel. «J’ai perdu 15 kg pour atteindre les 90 kg requis », précisait-il.

    «Je vais devoir m’adapter, la clé pour moi sera de m’imposer, que ce soit physiquement ou techniquement», glissait Jean-Marc Mormeck. L’Antillais devra notamment se méfier du direct du droit de son challenger officiel. «Quand je frappe du droit, une sensation de chaleur m’envahit, c’est le don que Dieu m’a offert…», expliquait David Haye. Pas de quoi, toutefois, impressionner le champion du monde : «J’ai les ceintures et je ne vois pas pourquoi il serait plus fort que moi. Avec David, on ne se connaît pas encore, mais on va se découvrir…»

    Interrogés sur le calme affiché avant le match, à la différence de l’agressivité qui avait entouré la revanche face à Bell, Jean-Marc Mormeck soulignait que «B ell n’était pas un gentleman», et qu’avec Haye les choses sont différentes : «Nous sommes là pour un combat sur le ring, mais pas pou r nous faire la guerre en dehors. »

    Une position partagée par le Britannique, qui ajoutait, non sans humour : «Si vous voulez, je peux renverser la t able, mais ce n’est pas mon style…» Reste à laisser parler les poings. Et si les sites de paris sportifs sur Internet du Royaume-Uni donnent l’Anglais vainqueur, Jean-Marc Mormeck fera parler son expérience. Le combat devrait être palpitant.

    http://www.lefigaro.fr/sport/2007/11/10/02001-20071110ARTFIG00215-mormeck-face-a-haye-un-choc-au-sommet.php

  • Catégories : Sport

    Six clubs français à la conquête de l'Europe

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    David Reyrat
    10/11/2007 | Mise à jour : 22:02 |

    Le Stade Français et Toulouse, adversaires samedi dernier en Top 14, porteront avec Biarritz les principaux espoirs français sur la scène continentale. Crédits photo : AFP
    De Toulouse, candidat au titre européen, à Bourgoin, participant résigné, la délégation tricolore nourrit des ambitions diverses.
    Trente mois de disette. Depuis le troisième sacre du Stade Toulousain, en 2005, aucun club français n’a remporté la Coupe d’Europe. Et pour la première fois depuis la création de la compétition, en 1996, aucun club français n’est parvenu la saison dernière à se hisser dans le dernier carré, laissant les Anglais s’expliquer en finale pour une victoire des Wasps aux dépens de Leicester. Six clubs français sont au départ de cette treizième édition particulièrement relevée. Pour s’imposer, le 24 mai à Cardiff, il faudra venir à bout des redoutables clubs anglais, repousser les provinces irlandaises qui n’ont que cet objectif en tête, mater des franchises galloises aux ambitions retrouvées. Tour d’horizon des espoirs français.

    Toulouse, l’Europe en héritage. Vainqueur de la première édition et seul club à avoir inscrit trois fois son nom au palmarès (1996, 2003, 2005), le Stade Toulousain est un Européen convaincu. D’où la colère de Guy Novès. «C’est un manque de respect de lancer cette compétition après seulement deux semaines de préparation, s’insurge le manager. Comme nous comptons beaucoup de mondialistes dans notre effectif, nous n’avons pas eu le temps de mettre notre jeu en place. Vu la composition de notre poule, ce serait présomptueux d’annoncer qu’on sera champion. Mais, comme chaque année, on va jouer notre chance à fond .» Ses adversaires : Leicester (Ang), Leinster (Irl), Edimbourg (Eco).

    Paris, l’ultime quête. Cinq fois champion de France depuis son retour dans l’élite, il y a dix ans, le Stade Français connaît moins de réussite sur la scène européenne. Deux finales perdues (2001 et 2005) pour «une grande frustration». «On a de plus en plus envie de ce titre, le seul qui nous manque, avoue Max Guazzini, le président parisien. Je me dis que ça arrivera bien un jour. Cette année ? Je ne sais pas. On a beaucoup de blessés et on n’est pas prêts physiquement. Vivons l’aventure à fond et on verra jusqu’où elle nous mènera …» Ses adversaires : London Harlequins (Ang), Bristol (Ang), Cardiff (Gal).

    Biarritz, par amour du jeu. Finaliste malheureux en 2006, le BO rêve d’une consécration européenne. Un espoir sans garantie. «Il y a de plus en plus de candidats à la victoire finale», souligne Patrice Lagisquet. Ce qui n’empêche pas l’entraîneur d’apprécier cette épreuve. «Si tu n’es pas ambitieux dans le jeu, tu n’existes pas en Coupe d’Europe. On a une poule relativement facile, mais l’obligation de gagner en inscrivant quatre essais oblige à avoir des ambitions offensives. C’est enthousiasmant !» Ses adversaires : London Saracens (Ang), Glasgow (Eco), Viadana (Ita).

    Perpignan, pour voir Barcelone. Très attaché à son identité catalane, l’Usap brûle d’imiter Biarritz qui s’exporte avec bonheur au Pays basque espagnol, à Saint-Sébastien. «Notre ambition première est de terminer parmi les quatre meilleurs pour réaliser notre rêve de jouer notre quart de finale dans un grand stade à Barcelone , confirme Jacques Brunel, le manager de Perpignan. Ça fait deux ans qu’on rate de peu cet objectif. Notre poule semble abordable. Mais le premier tour est un sprint qui n’autorise aucune erreur…» Ses adversaires : London Irish (Ang), Newport (Gal), Trévise (Ita).

    Clermont, en pensant au Brennus . Après deux ans d’absence, le club auvergnat retrouve la Coupe d’Europe avec la simple envie de «se jauger face à ce qui se fait de mieux en Europe », avoue l’ailier Julien Malzieu. Une ambition modeste doublement justifiée. Le niveau de l’opposition (les deux derniers lauréats plus Llanelli, demi-finaliste la saison dernière) et la priorité donnée à ce titre de champion de France qui se refuse obstinément (huitième finale perdue en juin dernier). Ses adversaires : London Wasps (Ang), Munster (Irl), Llanelli (Gal).

    Bourgoin, en formation accélérée . Le bilan européen des Isérois est catastrophique : trois victoires pour 21 défaites (dont troiscontre des clubs italiens…) depuis quatre ans ! La dernière campagne n’a pas dérogé à la règle : aucune victoire en six matchs… «Ce n’est pas le grand amour entre nous et l’Europe , reconnaît l’entraîneur, Pierre Raschi. Au très haut niveau, on a du mal à exister, quand on perd, année après année, tous nos grands joueurs formés au club (Chabal, Nallet, Papé, Fritz, Bonnaire). Nous souhaitons seulement rester invaincus chez nous et grandir. Face à tous ces joueurs internationaux, nos jeunes vont progresser plus vite…» Ses adversaires : Gloucester (Ang), Ulster (Irl), Swansea Ospreys (Gal).

    http://www.lefigaro.fr/sport/2007/11/10/02001-20071110ARTFIG00213-six-clubs-francais-a-la-conquete-de-leurope-.php

  • Catégories : La littérature, Sport

    Des rugbymen et des livres

    SÉBASTIEN LAPAQUE.
     Publié le 06 septembre 2007
    Actualisé le 06 septembre 2007 : 08h51

    Les rugbymen ne boudent pas la compagnie des écrivains. Quinze joueurs d'hier ou d'aujourd'hui nous présentent leur livre de chevet.

    LA BOXE et la bicyclette ont eu leurs poètes formés à l'école d'Homère et d'Eschyle pour célébrer leurs grands hommes, mais pas en nombre aussi important que le ballon ovale. Qu'on songe à Antoine Blondin, Jacques Perret, Denis Lalanne, Kléber Haedens, Jean Lacouture ou Denis Tillinac.
    En retour, les joueurs de rugby sont les sportifs avec lesquels il est le plus facile - et le plus naturel - de parler de littérature. Parfois parce qu'ils participent encore de la vieille culture de l'amateurisme, et sont médecins, comme l'Argentin Rodrigo Roncero, ou avocats, comme le Portugais Miguel Portela, invité surprise de la Coupe du monde venu donner une touche de romantisme à l'épreuve. Mais aussi, mais surtout, parce qu'ils jouent un jeu de ballon ovale et de passes en arrière, qui n'est rien moins que naturel et demeure essentiellement culturel. Aucune enquête ne fut donc plus plaisante à préparer que celle que nous présentons ci-contre : demander à des grands joueurs d'hier et d'aujourd'hui quel est leur livre de chevet.
    Emmené par le capitaine Raphaël Ibañez, titulaire d'un baccalauréat littéraire, le XV du Figaro littéraire regroupe non seulement des joueurs qu'on verra sur le terrain à l'occasion de la Coupe du monde, comme le deuxième ligne canadien Mike James, le troisième ligne italien Mauro Bergamasco ou le troisième ligne français Thierry Dusautoir, qui nous a confié sa passion pour Ahmadou Kourouma. Mais également des grands joueurs d'hier devenus cadres, comme Pierre Berbizier, sélectionneur de la Squadra Azzurra italienne, ou Jo Maso, manager de l'équipe de France. Il fait une place à des princes du beau jeu rangés des crampons qui nous ont parlé des écrivains de leur vie : pour André Boniface, c'est naturellement Antoine Blondin, pour Jean-Pierre Rives, Jack London, pour Denis Charvet, Antoine de Saint-Exupéry, pour Christian Darrouy, grand chasseur devant l'éternel, le Raboliot de Maurice Genevoix.
    Des lectures inattendues
    Nous avons eu quelques surprises en apprenant que Jean-Pierre Garuet savait des kilomètres de Ronsard par coeur, que Patrice Lagisquet était mordu de science-fiction, que Serge Simon aurait aimé jouer en première ligne avec Jim Harrison ou que David Auradou en bichait pour La Guerre des boutons, en se souvenant de ses propres rixes d'enfant. Et nous nous sommes réservé un petit privilège en sélectionnant motu proprio un arrière dont il nous semble que l'intelligence manquera à l'équipe de France : Thomas Castaignède, grand admirateur de Stendhal.
    Durant la Coupe du monde, cette bibliothèque idéale pourrait bien s'enrichir de nouveaux fleurons. Depuis l'origine, la dramaturgie grandiose des parties de rugby a suscité les comptes rendus lyriques et des divagations pleines de nostalgie. C'est Jacques Perret racontant dans L'Équipe un match entre le Stade Français et l'Aviron Bayonnais auquel il a assisté au stade Jean-Bouin en 1913, Denis Lalanne chantant les victoires des Bleus contre les Springboks en Afrique du Sud en 1958, Kléber Haedens immortalisant dans Adios la passe sautée de Jean Gachassin à « Dédé » Boniface, interceptée à la dernière minute de Galles-France lors du Tournoi 1966, au grand dam des « Gros Pardessus » de la Fédération, qui épurèrent dans la foulée les adeptes d'un jeu de ligne plein de périls, de hardiesses et de ressources. Avant que la ronde des images ne dévore le papier, le rugby était un sport qu'on aimait avant tout se raconter.
    D'où l'importance de la mythique troisième mi-temps. « Il manquera toujours au résultat brut d'un match, observait Antoine Blondin dans une de ses chroniques de L'Équipe, « cette frange légendaire qui fait la»partie* belle à l'imagination ». C'est ainsi qu'on trouve toujours de vieux spécialistes pour célébrer le beau jeu d'Adolphe Jauréguy ou de Jean Dauger, dont on n'a pourtant plus d'images. Ou que Denis Lalanne, « Joinville nouveau d'une série de croisades à mains nues », a imposé « la chanson de geste rugbystique » comme genre littéraire à part entière, comme le souligne Denis Tillinac dans Rugby Blues.
    Ancien trois-quarts aile de l'équipe de France devenu entraîneur du BO, Patrice Lagisquet insiste sur un autre élément pour expliquer les affinités entre le rugby et la littérature : la dramaturgie grandiose liée à l'engagement total du corps des joueurs. « Je pense par exemple à l'ouvreur néo-zélandais Dan Carter. Comme les grands joueurs d'autrefois, c'est un garçon qui livre son corps de façon à ce que le ballon reste toujours vivant pour ses partenaires. Un de mes premiers entraîneurs à Bayonne m'expliquait que cette offrande était marque des grands. Par là, le rugby suscite des attitudes et des gestes qu'on n'observe dans aucun autre sport. Et inspire les écrivains et les poètes. »
    Quand le jeu est beau, la légende est belle. C'était vrai hier, cela reste vrai malgré la télévision par satellite, la « footballisation » de l'économie du rugby et les sélectionneurs qui affichent leur bobine sur des boîtes de pâtée pour chien. Capitaine des Bleus lors des Grands Chelems 1977 et 1981, héros de la première victoire française contre les All Blacks le 14 juillet 1979 à Auckland, Jean-Pierre Rives croit à cette permanence de la légende littéraire du rugby, « parce que c'est un sport d'exagération joué par des gens excessifs et raconté par des gens excessifs ». N'oublions pas que l'équipe de France qui entrera demain soir sur la pelouse de Saint-Denis est conduite par Ibañez, un garçon dont une des fiertés est d'avoir été noté 14/20 en latin au baccalauréat. Qu'il soulève la Coupe le soir du 20 octobre, et nous chanterons encore une fois les armes et les hommes du Grand Combat du XV de France avec des accents empruntés à Virgile.
  • Catégories : Sport

    Coupe du monde de rugby : le grand défi aux All Blacks

    3b7f6a9c00da8fb3a3b54f9bc95f04aa.jpgPar Par Pierre GALY AFP - Jeudi 6 septembre, 08h04

    PARIS (AFP) - La Coupe du monde dont le coup d'envoi sera donné demain vendredi avec France - Argentine en match d'ouverture au stade de France, s'annonce comme un grand défi aux All Blacks, grands favoris dans la course à la Coupe William Webb Ellis que convoitent également l'Afrique du Sud, l'Australie et la France, pays organisateur. Evènement

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    Ils portent l'honneur d'un pays; deux langues de terre, posées dans le Pacifique, peuplées de 30 millions de moutons pour à peine 4 millions d'habitants. Les All Blacks de Graham Henry veulent mettre un terme à la malédiction qui fait des Néo-Zélandais les rois de la planète entre deux Coupes du monde. Mais pas au-delà.

    Sacrés en 1987, ils ont échoué à trois reprises en demi-finales (1991, 1999, 2003). Et une fois en finale face aux Springboks, en 1995. Chaque retour au pays est vécu comme une tragédie. Ainsi, en 1999, les bagages des joueurs furent badigeonnés d'inscriptions "loser" (perdant) entre les soutes de l'avion et les tapis roulants de l'aéroport d'Auckland. Les All Blacks version 2007 ont intégré ces scènes de quasi-deuil national. Et ils ont mis tout en oeuvre pour combler les appétits, nourris par vingt ans d'attente.

    Nommé sur les cendres de la peu glorieuse élimination en demi-finales en 2003 face à l'Australie, Graham Henry a d'abord pris soin de s'entourer de deux des meilleurs techniciens du pays: ses adjoints Wayne Smith et Steve Hansen. Puis, il a choisi un groupe élargi de joueurs, en prenant soin d'activer en permanence la concurrence.Et le bilan est plutôt flatteur: les All Blacks ont remporté 38 des 43 matches disputés depuis 2004, soit 88% de succès. Quand les autres nations majeures tutoient les 75%.

    Seules l'Afrique du Sud (trois fois) et l'Australie (deux fois) sont parvenus à empêcher les Néo-Zélandais de réaliser un sans faute au cours des quatre dernières saisons. Paradoxalement, un danger guette les All Blacks: la facilité de la première phase, au cours de laquelle ils affronteront des adversaires modestes; dans l'ordre d'apparition l'Italie, le Portugal, l'Ecosse et la Roumanie.

    Bref ! La première place de la poule C est déjà assurée. Les quatre premiers matches serviront simplement à préparer un quart de finale un peu plus épineux face au deuxième de la poule D (l'Irlande, l'Argentine ou la France).

    Pendant ce temps-là, les autres favoris devront se sortir d'une poule un peu plus relevée pour l'Australie, deux fois titrée (1991, 1999), qui devra se débarrasser du pays de Galles. Voire même délicate pour l'Afrique du Sud, sacrée en 1995, contrainte d'affronter l'Angleterre, dès le deuxième match, le 14 septembre. Ou carrément compliquée pour la France, opposée à l'Argentine et à l'Irlande dès le premier tour.

    Car si le Mondial des All Blacks débutera vraiment en quarts de finale, programmés les 6 et 7 octobre, les autres prétendants au titre vont pimenter la première partie du Mondial, qui s'étalera sur quatre semaines.

    Les affiches ont été savamment parsemées au gré du mois de septembre. Trois d'entre elles, France - Argentine, en match d'ouverture vendredi, France - Irlande, le 21 septembre, et Argentine - Irlande, le 30 septembre, concerneront la "poule de la mort" (D), qui laissera une grande nation sur le seuil des quarts de finale.

    Laquelle ? Difficile de répondre. Les seules indications proviennent des matches de préparation du mois d'août, que les Français ont survolés (deux succès sur l'Angleterre et un sur le pays de Galles), pendant qu'Argentins et Irlandais semblaient piétiner, loin de leur meilleur niveau.

    Les Français, en quête d'un premier titre après deux finales perdues (1987, 1999), devront cependant maîtriser et canaliser un engouement populaire très fort (plus de 2 millions de billets vendus) pour espérer poursuivre leur rêve de gloire.

    Les autres centres d'intérêt des quatre premières semaines sont localisés autour du duel Afrique du Sud - Angleterre, le 14 septembre, dont le battu affrontera vraisemblablement l'Australie dès les quarts de finale.Le perdant devrait être le XV de la Rose qui ne semble pas en mesure de conserver la couronne coiffée en 2003.

    Enfin, Italie - Ecosse, programmé le 29 septembre à Saint-Etienne, apparaît comme le dernier match au cours incertain. Les Italiens joueront ce jour-là pour accéder pour la première fois de leur histoire au cercle fermé des huit meilleures nations de la planète.

    Dix équipes, en comptant le pays de Galles, font donc figure de candidates crédibles à une place en quarts de finale. Les autres, parmi lesquelles le Portugal, seul nouveau venu, joueront leur Mondial à eux. En espérant grappiller un succès par ci, ou une défaite honorable par là.

    Car l'écart entre les nations n'a jamais paru aussi abyssal. Et les records établis par la Nouvelle-Zélande face au Japon (145-17) en 1995 ou l'Australie contre la Namibie (142-0) en 2003 pourraient bien tomber. Certaines affiches comme Nouvelle-Zélande - Portugal, programmé le 15 septembre à Lyon, semblent totalement déséquilibrées. Sauf si les All Blacks s'en servent comme d'un simple match d'entraînement, sur la route de la gloire.

    http://fr.news.yahoo.com/afp/20070906/tts-rugby-mond-2007-pr-prev-c1b2fc3_1.html

     

  • Catégories : Sport

    Diniz est arrivé…

    Photo : Reuters

    Athlétisme, Chpts Monde, 8e Journée, Compte Rendu de la nuit
    Florian Egly, Sport24.com

    L’équipe de France ne repartira pas bredouille d’Osaka. Champion d’Europe en titre, Yohan Diniz a sauvé l’honneur en décrochant une superbe médaille d’argent sur 50 km marche !

     

    Heureusement, Diniz
    Ce n’est pas juste une médaille d’argent que Yohan Diniz a ramenée à Osaka. C’est aussi et surtout un lumineux rayon de soleil qui vient de percer le brouillard tricolore. De déceptions en désillusions, l’équipe de France avait bien besoin de ce coup de fouet, alors que la crainte de repartir du Japon sans médaille devenait de plus en plus présente à deux jours de la fin des Mondiaux. En dépit de toute cette pression qu’il aimantait sur ses épaules, malgré lui, Yohan Diniz a répondu présent le jour J, là où tellement ont échoué. Venant du capitaine de l’équipe de France, on ne pouvait pas attendre autre chose. Son statut de favori dégagé par son titre de champion d’Europe acquis l’année dernière, les espérances de toute une délégation, le Champenois a ôté tout cela de sa tête pour se concentrer sur sa marche et cueillir une superbe médaille d’argent. Et si l’orage et une douche suédoise avaient accompagné son sacre européen à Göteborg en 2006, le Rémois a dû affronter cette fois-ci la chaleur nipponne (30°C) et son taux d’humidité extrêmement élevé malgré un départ donné sur les coups de 7h du matin. 3heures, 44 minutes et 22 secondes plus tard, la récompense était là. «Je croyais en moi. Je savais que j’avais les moyens d’aller chercher ce résultat. Cette deuxième place est le fruit d’une année de travail. Et le résultat d’une course prudente. Ce n’est pas une victoire, mais c’est beau quand même», réagissait-il, la ligne à peine franchie.

    Pas loin de l’or
    Ainsi, Diniz a longtemps été en mesure de taquiner l’or mondial. Partagé entre le fait de ne pas puiser dans ses réserves tout de suite et la volonté de ne pas non plus laisser partir un wagon dangereux, le champion d’Europe effectuait d’abord une première partie de course à son rythme, naviguant à une dizaine de secondes d’un groupe de quatre marcheurs où l’on retrouvait notamment l’Australien Nathan Deakes, détenteur du record du monde. Puis, au 30e kilomètre, l’athlète français accélérait brutalement pour revenir puis déposer ce quatuor, où seul Deakes tentait de s’accrocher. Mais dans ce brusque changement de rythme, les juges y décelaient quelques irrégularités, infligeant deux avertissements en quelques minutes. Sous la menace d’un troisième carton rouge, synonyme de disqualification, le Rémois était contraint d’assurer ses arrières, laissant filer l’Australien. Il fallait encore contenir le retour de l’Italien Alex Schwazer, revenant très fort de l’arrière, ce qu'il réussissait sans peine. A l’arrivée, Diniz devait donc «se contenter» de l’argent. «J’aurais pu aller chercher l’Australien, mais je n’aurais peut-être pas terminé la course. Avec ces conditions de course, la médaille d’argent est un exploit. Quand j’ai attaqué pour prendre la tête, je l’ai sans doute fait un peu fort. Cette accélération a alerté les juges. Et j’ai reçu deux cartons rouges. Après, j’ai préféré assurer», expliquait le marcheur.

    Désillusion pour le 4x100
    Finalement, entre l’Australien, vainqueur envahi par l’émotion dans la dernière ligne droite, et l’Italien, frustré d’avoir démarré trop tard, Yohan Diniz était le seul à ne pas laisser couler quelques larmes sur son visage. Mais c’est bien un large sourire qui illuminait le sauveur de l’équipe de France lorsqu'il effectuait son tour d'honneur avec le drapeau français. Car pendant que le Champenois résistait à la douleur sur ses 50 kilomètres, le relais 4x100 m féminin a été piteusement éliminé dès les séries, laissant échapper une nouvelle chance de médaille. Avec leur équipe-type, Carima Louami, Muriel Hurtis, Fabienne Béret-Martinel et Christine Arron ont été incapables de faire mieux que 7es de leur demi-finale, la faute en partie à un passage de témoin catastrophique entre les deux dernières relayeuses. Christine Arron était même obligée de s’arrêter pour ne pas recevoir le bâton hors zone. Sans vitesse, la 6e de la finale du 100 m ne pouvait pas rattraper le retard. Un échec de plus pour un sprint français calamiteux. Mais rien ne servait de courir, il fallait marcher à point.

    Podium du 50 km marche
    1. Deakes (Aus) en 2h43’53
    2. Diniz (Fra) en 3h44’22
    3. Schwazer (Ita) en 3h44’38

    13. Riva (Fra) en 4h00’44
    14. Boulanger (Fra) en 4h01’30

    Résultats des Français
    50km marche H Finale
    Yohann Diniz : 2ème, Vice champion du Monde en 3h44'22
    Eddy Riva : 13ème 4h00'44
    David Boulanger : 14ème 4h01'30

    110m haies H Decathlon
    Romain Barras : 5ème 14'36 (-0.2) 929 pt, 13ème 4997 pt

    4x100m F
    Carima Louami - Muriel Hurtis - Fabienne Beret-Martinel - Christine Arron
    Série 1 : 7ème France 43"88 éliminée

    Disque H Decathlon
    Romain Barras : 3ème 44m51 (757pt),
    44m51 - X - 43m88

     

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    Ces Bleus-là vont aussi

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    Photo : Panoramic

    Rugby, Coupe du Monde, Amical, Galles-France, Compte Rendu
    Florian Egly, Sport24.com

    Malgré une équipe largement remaniée, les Bleus ont remporté une victoire convaincante au Pays de Galles (7-34) et peuvent aborder la Coupe du Monde dans la plus grande des sérénités.

     

    La dernière répétition. L’ultime test. L’occasion aussi et surtout de voir à l’œuvre des hommes soumis à un régime plus restreint que d’autres, de mesurer la profondeur du réservoir, avant le vrai rendez-vous, le match d’ouverture de la Coupe du Monde contre l’Argentine le 7 septembre au Stade de France. Ce déplacement au Pays de Galles devait consolider les bases construites lors des deux tests victorieux face à l’Angleterre et conforter ainsi les Bleus dans leur quête de titre mondial. Pour les Diables Rouges, capables du meilleur comme du pire, l’objectif était différent : il s’agissait de se rassurer après un succès sur l’Argentine la semaine passée (27-20), le deuxième seulement de l’année en neuf matches.

    Une démonstration de puissance
    Si la défense avait donné entière satisfaction à Twickenham puis Marseille, il y avait encore des choses à améliorer dans le secteur offensif tricolore. Les hommes de Bernard Laporte décidaient donc de jouer à la main dès la réception du coup d’envoi. L’avancée des Français, menée sur toute la largeur, avec un Heymans, titularisé à l’arrière et s’intercalant dans la ligne, les portait jusque dans les dix derniers mètres gallois, offrant une première occasion d’essai, anéantie par un en-avant de Beauxis. Puis, sur une nouvelle charge de Betsen, les Rouges se mettaient à la faute, permettant à l’ouvreur parisien de déflorer la marque (0-3, 3e). L’entame était convaincante et, malgré une timide réaction du XV du Poireau, le demeurait dans une première période où la supériorité physique des Bleus était criante. Sur chaque percussion, les coéquipiers de Jérôme Thion avançaient, déchiraient le rideau gallois, mettaient leurs adversaires sur le reculoir. Dans ces conditions, le premier essai ne tardait pas à venir.

    A la conclusion d’une longue séquence amorcée depuis le propre camp tricolore, le deuxième ligne biarrot, tout en puissance, bousculait deux défenseurs dans l’en-but pour aplatir sur le dos. Légèrement excentré, Lionel Beauxis transformait, concrétisant une nette domination (0-10, 14e). Quelques déchets, malheureusement, en touche ou dans les transmissions empêchaient les Français, dont la maîtrise du ballon leur permettait de varier les combinaisons, de gonfler le score. La défense, en revanche, était une nouvelle fois admirable sur une attaque galloise dans les 22 mètres, finalement contrée par un gros plaquage de Thion sur Gareth Thomas. Malgré tout, les Britanniques avaient repris du poil de la bête mais cela ne durait que quelques instants. Par deux fois, l’arbitre anglais sollicitait la vidéo pour refuser deux essais à Vincent Clerc (28e) et Rémy Martin (32e). Celui de Pierre Mignoni, après un coup de pied contré à l’abord de l’en-but, était lui bien valable (0-17, 34e). Ces 40 premières minutes auraient été parfaites si un petit relâchement juste avant la mi-temps, qui aboutissait à un essai de Hook, le premier encaissé par les Bleus en trois tests, avait été évité (7-17, 40e).

    Un score peu flatteur
    Comme prévu, les hommes de Bernard Laporte revenaient des vestiaires avec du sang frais sur la pelouse symbolisé par les rentrées conjuguées d’Elissalde, Pelous et Bruno, aux postes de Mignoni, Thion et Szarzewski. Cela n’affectait en aucune mesure une équipe qui monopolisait le ballon durant la reprise mais ne pouvait conclure, par la faute d’une bonne défense galloise tout d’abord puis d’un en-avant d’Harinordoquy dans les 22 mètres. Sur une faute de la mêlée locale, Lionel Beauxis se résolvait finalement à alimenter la marque et poursuivre son 100 % au pied d’une pénalité de 45 mètres (7-20, 47e). Puis, il fallait une anticipation bien sentie de Kevin Morgan, en position de dernier défenseur entre Serge Betsen et Jean-Baptiste Elissalde, pour que le demi de mêlée ne file pas à l’essai (50e). La possession du ballon était encore une fois blanche, la couleur des Français au Millennium Stadium, mais il manquait toujours ces petits détails permettant de refléter un peu plus fidèlement au tableau d’affichage l’écart sur le terrain.

    Et c’est finalement à l’issue d’une remontée de balle initiée depuis leur propre en-but que les Tricolores se positionnaient idéalement sur la ligne des 22. Suite à une touche de Bruno, Beauxis trouvait Rougerie à l’intérieur pour signer le troisième essai de l’après-midi (7-27, 56e). Comme en première période, le Pays de Galles avait une réaction d’orgueil mais Shane Williams échappait la balle à proximité de la ligne (65e). Et comme en première période, cet orgueil était ensuite douché par la férocité des plaquages, totalement hermétiques malgré le jeu au large proposé par les Gallois, bien plus ouvert que le pilonnage anglais. Seul bémol, le premier échec au pied de Lionel Beauxis sur une pénalité difficile de 50 mètres (72e). Le Millennium Stadium ne pouvait que constater la supériorité du squad tricolore, qui ajoutait un quatrième essai dans les derniers instants par Bruno (7-34, 80e) et devait même retenir son souffle lorsque son capitaine Gareth Thomas était évacué sur une civière, après un choc avec Thierry Dusautoir. Les Gallois peuvent s’inquiéter. Les Français non.

     

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    Le seul regret de Michel Hidalgo

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    JEAN-YVES GUÉRIN.
     Publié le 04 août 2007
    Actualisé le 04 août 2007 : 08h12

    L'ancien sélectionneur de l'équipe de France de football a refusé, en 1984, le ministère qui lui était proposé. Une "erreur magistrale".

    LE RETOUR tard dans la soirée à sa maison de Saint-Savin dans la région bordelaise. Les deux motards de la police qui l'attendent lui passent Laurent Fabius sur un téléphone de campagne. La scène s'est déroulée il y a vingt-trois ans, en juillet 1984, mais Michel Hidalgo se souvient de chaque détail. « Fabius venait d'être nommé premier ministre. Il m'a proposé de devenir son ministre des Sports. Mais je devais lui donner une réponse le lendemain à 10 heures », raconte cet homme à l'esprit toujours très alerte malgré ses 74 ans.
    À l'époque, Michel Hidalgo était au sommet de sa carrière. Sélectionneur de l'équipe de France de football, il venait de remporter l'Euro avec la génération Platini. Un premier titre dans l'histoire du football bleu-blanc-rouge. Mais la politique, il n'y connaissait pas grand-chose. Et la proposition l'a laissé sans voix. « Si j'avais eu plus de temps, j'aurais appelé Jean Glavany ou Philippe Séguin que je fréquentais via le foot pour leur demander conseil, raconte l'ex-sélectionneur. Mais il était trop tard. Je ne savais pas ce qu'on attendait de moi, si je pourrais choisir mes collaborateurs. Si j'avais eu une journée et pas une nuit pour réfléchir, la réponse n'aurait peut-être pas été la même. Là, par honnêteté et manque d'audace, j'ai dit non» Et finalement, c'est à l'ancien patineur, Alain Calmat, qu'a échu le portefeuille des sports. « Il m'a confié qu'il n'avait eu qu'une heure pour se décider », continue l'ex-entraîneur qui a eu sous ses ordres les Tigana, Giresse et autres Luis Fernandez.
    Sur le moment, Hidalgo a pensé faire le bon choix. Après sa campagne victorieuse à l'Euro, il avait envie de décompresser. D'ailleurs, quelques jours plus tard, il est allé assister au sacre olympique à Los Angeles de l'équipe de France B entraînée par son ami Henri Michel. Au fil du temps, en revanche, cet ajusteur de formation a compris qu'il avait fait une erreur magistrale. « Je suis passé à côté d'une nouvelle aventure, d'un autre morceau de vie. J'ai décliné une incroyable proposition. En tant que sélectionneur, j'aimais représenter la France. En fait, ce poste de ministre aurait pu me convenir. » D'ailleurs, cette opportunité ratée, il y pense souvent. Autant, si ce n'est plus, qu'à la demi-finale de Coupe du monde 1982 perdue contre l'Allemagne aux tirs aux buts, alors que les Bleus menaient 3-1 dans la prolongation.
    Pourtant, rien ne l'empêchait de prendre ce tournant politique. En tout cas pas l'appartenance à un gouvernement socialiste qui ne lui faisait pas peur, à lui, l'homme sans préférence partisane. « J'ai des amis des deux bords, raconte-t-il. J'ai grandi dans un milieu ouvrier. Mon père était communiste ; en même temps, on habitait en face du presbytère, j'allais au patronage et on recevait l'abbé à la maison. » D'ailleurs, ses parrains en politique ont depuis balayé ses doutes sur la fonction de ministre. « Un jour, j'ai fait un déplacement avec Séguin qui m'a dit : »Tu es un vrai c... Si ça ne t'avait pas plu, tu aurais pu démissionner au bout d'un mois.* » D'autres lui ont expliqué qu'il aurait pu choisir avec qui il allait travailler. Et quand il croise Laurent Fabius dans la tribune VIP du Stade de France, le leader socialiste le présente toujours avec un brin d'humour comme son meilleur ministre.
    Bref, Michel Hidalgo a vécu la même histoire que Bernard Laporte vingt-trois ans plus tôt. Sauf que le sélectionneur de l'équipe de France de rugby a accepté de devenir secrétaire d'État aux Sports fin octobre, après la Coupe du monde. « Mais Laporte connaît Sarkozy alors que, moi, je n'avais jamais discuté avec Fabius. Si je l'avais connu, je lui aurais posé des questions et il aurait pu me convaincre de prendre le poste. » Sans compter que Bernard Laporte succédera à un autre ex-sportif de haut niveau, l'escrimeur Jean-François Lamour, alors que Michel Hidalgo était le premier champion à qui on proposait un ministère.
    Un Hidalgo surpris quand même par la nomination de Laporte avant la Coupe du monde de rugby. « Je ne comprends pas qu'on lui ait donné ce double défi : gagner la Coupe du monde et devenir secrétaire d'État aux Sports, alors qu'il y avait déjà un ministre en place, Roselyne Bachelot. » Pas de jalousie, simplement une pointe d'amertume de ne pas avoir su saisir la balle au bond. « Car évidemment, plus personne ne m'a proposé d'être ministre une autre fois », conclut Michel Hidalgo.
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    La Coupe du monde commence à Twickenham

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    vendredi 10 août 2007, mis à jour à 12:54

    Rugby

    La Coupe du monde commence à Twickenham LEXPRESS.fr avec Reuters

    A moins d'un mois du Mondial, le XV de France rentre dans la dernière phase de sa préparation avec les matches amicaux, dont le premier samedi à Tiwckenham face à l'Angleterre.

     

    Le XV de France lance sa Coupe du monde en affrontant samedi à Twickenham son vieil ennemi anglais qui sait le recevoir et lui dira si ses rêves de grandeur ont raison d'être.

    Le vrai début de l'aventure pour les Bleus sera bien sûr le match d'ouverture, le 7 septembre face à l'Argentine, mais le test grandeur nature qui les attend face à l'ennemi de toujours marque le début des choses sérieuses.

    Après avoir soulevé de la fonte et soigné leurs bobos, les hommes de Bernard Laporte vont connaître enfin la fameuse vérité du terrain.

    "Je sens les joueurs en forme et affûté après six semaines de préparation", confie le sélectionneur, lui-même impatient de savoir ce que valent ses troupes.

    "Avec trois entraînement par jour, les joueurs sentent qu'ils ont plus de vivacité aujourd'hui. Ils ont un peu plus de gaz."

    De l'énergie, il en faudra face aux champions du monde en titre, qui ont certes perdu un peu de leur superbe ces dernières années mais relèvent la tête comme l'a démontré leur écrasant succès sur les Gallois, le week-end dernier sur cette même pelouse de Twickenham (62-5).

    En outre, faut-il le rappeler, des Anglais que l'on disait moribonds avaient privé la France du Grand Chelem dans le tournoi des Six Nations en la dominant 26-18 en mars dernier, toujours à Twickenham.

    La lutte pour les places de titulaire lors de la Coupe du monde ajoutera encore du piment à une rencontre qui devrait permettre à Fabien Pelous d'honorer sa 111e sélection, égalant ainsi le record de Philippe Sella.

    "C'est vrai qu'il n'y pas la pression du résultat mais il y a une compétition en interne, entre les joueurs", confirme Bernard Laporte. "Ce match de préparation permettra d'acquérir du rythme, de retrouver les ingrédients de la compétition comme le stress d'avant match".

    SPORT DE COMBAT

    Face à l'Angleterre plus que face à tout autre adversaire, le rugby, Bernard Laporte le sait bien, est d'abord un sport de combat. Il faudra donc se retrousser les manches et se cracher dans les mains avant de relever le défi du pack anglais, surpuissant face aux Gallois.

    "Il y a des choses incontournables dans le rugby à commencer par l'engagement", martèle Laporte. "L'important, c'est de gagner les duels, d'être présent au combat. Les Gallois ne l'ont pas fait, on a vu le résultat".

    Avec les retours, non seulement de Fabien Pelous mais également de Frédéric Michalak à l'ouverture, la France, dont la seule véritable inquiétude avant la Coupe du monde concerne le pilier Sylvain Marconnet, aura de l'allure.

    Les Anglais, eux, ont tout changé, ne conservant que quatre titulaires par rapport au XV de départ face aux Gallois.

    Le sélectionneur Brian Ashton, qui cherche toujours la bonne formule, a ainsi rappelé au poste de numéro huit l'ancien capitaine Lawrence Dallaglio, guerrier de devoir s'il en est.

    Quant à l'ouvreur Jonny Wilkinson, le symbole du triomphe anglais à la dernière Coupe du monde qui semble sur le point de retrouver son meilleur niveau après des blessures à répétition, il débutera sur le banc.

    Avant ce choc sulfureux, Bernard Laporte a tenté de calmer la polémique lancée par ses propres propos sur le dopage dans le rugby, tenus le mois dernier et qui visaient directement les Anglais.

    De toute façon, les Anglais n'avaient pas besoin d'une pique décochée par le futur membre du gouvernement pour se motiver avant d'affronter un adversaire qu'ils ont toujours aimé meurtrir.

    http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=13299
  • Papa

    Que de silences et de cris entre nous

    Que de secrets trop bien gardés

    Que de colères mal contrôlées

    Que d’amour entre nous    

     

    Un amour mêlé d’admiration

    Pour l’homme que tu es

    Et d’incompréhension

    Pour le père qui se tait    

     

    Quelle souffrance

    Et quelle  rancœur

    Face à ton indifférence

    Qui me brise le cœur    

     

    J’ai essayé de forcer notre ressemblance

    Pour te plaire, papa

    Pour finalement outrer mes différences

    Pour te réveiller, papa    

     

    Que de talents tu portes en toi

    Que de douleurs aussi

    Que tu as partagé parfois

    Avec moi, ta fille qui te chérit    

     

    Pourquoi ne pas parler

    De ce qui nous rapproche

    Aimer même

    Ce qui nous sépare      

    Le 19 juillet 2006

     

    BONNE FETE PAPA

     

  • Aux Pays-Bas, l'émission sur le don d'organes était un canular

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    lefigaro.fr (Avec AFP et AP).
     Publié le 02 juin 2007
    Actualisé le 02 juin 2007 : 08h32

    The Big Donor Show mettant en jeu un don de rein, et qui a fait scandale dans de nombreux pays, était en fait un canular destiné à alerter l'opinion sur le manque de donneurs d'organes.

    Une centaine de journalistes et des équipes de télévision du monde entier avaient fait le déplacement pour assister à la diffusion en direct du "Grand spectacle du donneur" (The Big Donor Show) sur l'antenne de la télévision publique destinée aux jeunes BNN, dans un studio d'Aalsmeer en grande banlieue nord d'Amsterdam.
    Le principe de l’émission, produite par Endemol, était simple mais très décrié : Lisa, 37 ans, malade d’un cancer en phase terminale, devait choisir parmi trois candidats celui qui recevra ses reins pour une transplantation.
    Or Lisa était une actrice. C’est ce qu’a révélé en direct le présentateur au moment où cette dernière s'apprêtait, en larmes, à désigner le malade à qui elle allait donner son rein.
    Quant aux trois candidats "receveurs", il s’agissait d'authentiques malades en attente d'un rein, qui ont accepté de jouer le jeu, a précisé l'animateur à l'issue d'une émission mise en scène comme n'importe quel autre show de télé-réalité, avec reportages sur les candidats, applaudissements et rires.
    "Nous n'allons pas donner un rein", a précisé le présentateur. Il a affirmé que l'affaire entière avait été destinée à pousser le gouvernement néerlandais à réformer la législation sur le don d'organe et à alerter l'opinion sur le besoin d'organes pour les greffes aux malades. Les trois candidats font partie du canular, mais "ce qu'ils ont raconté (au cours de l'émission) est la dure réalité" de la vie quotidienne d'un malade en attente de greffe, a-t-il souligné. 
    Un "coup fantastique"
    A l'issue de l'émission, le ministre néerlandais de la Culture Ronald Plasterk a félicité BNN pour son "coup fantastique" alors qu'il avait été très critique cette semaine. "C'est une façon intelligente" de porter la question sur la place publique, a fait savoir son porte-parole à l'agence de presse ANP. 
    Témoigant du succès de la démarche, 12.000 demandes de cartes de donneur ont été enregistrées aux Pays-Bas à partir du début de l'émission. Selon l'Association des malades rénaux aux Pays-Bas, 1.088 malades du rein sont actuellement en attente d'une greffe et l'attente est en moyenne de 4 ans.
    Pourtant, durant la semaine, le show télévisé avait suscité des controverses bien au-delà des Pays-Bas, où le ministre de la Santé Ab Klink l'avait qualifiée de "déplacée et non éthique".
    La diffusion de l'émission coïncidait avec le cinquième anniversaire du décès du fondateur de BNN, Bart de Graaff, mort après avoir attendu en vain un donneur pendant sept ans.
    "Cela fait un an que nous travaillons à ce ‘coup’, mais nous n'avions pas escompté que cela serait un tel succès", a avoué Laurens Drillich, le directeur de BNN.
    BNN n'en est pas à son premier scandale télévisuel, après avoir diffusé une série de magazines d'éducation sexuelle sans tabous, et des émissions consacrées au sexe et aux drogues. L'année dernière, BNN avait encore défrayé la chronique avec une série de reportages et rencontres avec des jeunes patients en phase terminale, intitulés "Il faudra me passer sur le corps".

    Source:http://www.lefigaro.fr/international/20070602.WWW000000007_aux_pays_bas_l_emission_dendemol_sur_le_don_d_organes_etait_un_canular.html
  • Exposition TURNER-RAVIER : « Lumières partagées » à la maison Ravier(Isère) du 3 juin au 30 septembre 2007

    235e30fed30f41f348e79308eb8485f4.jpgBord d’étang
    aquarelle, 20X26 cm
    collection Maison Ravier.

    cbf6b2cadc56a734b951ea606653ecfd.jpgSunlight over water, vers 1825-30
    aquarelle sur papier, 31.2X49.1 cm
    © Tate, Londres.

    Si Ravier n’a pas côtoyé celui qui le précède d’un demi-siècle mais dont il connaissait l’œuvre comme l’atteste sa correspondance, la rencontre de leurs œuvres est apparue évidente. Déjà du temps de Ravier, les contemporains avaient saisi l’étroite parenté avec celles du maître anglais. Certes, des méthodes de travail les différencient mais ils s’accordent sur de nombreux points ; solitaires, ils consacrent leur vie à l’étude de la lumière et rendent ses effets sur le paysage, dissolvant ses éléments en une certaine abstraction. L’étude de la lumière reste au cœur de leur recherche, elle est une nécessité absolue, vitale qui a rempli leur vie d’artiste.

    Ils ont été deux précurseurs respectueux des maîtres du passé, tels Nicolas Poussin et Le Lorrain, mais tournant leur art vers la modernité.

    LA MAISON RAVIER

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    Altière et visible dès l'entrée sud-ouest de Morestel, la Maison Ravier située au coeur de la vieille ville, a conservé intacte l'élégance des demeures de la région. Cette belle bâtisse dauphinoise du XVIIIème siècle est construite sur la plus haute des terrasses qui se succèdent en jardin jusqu'à la plaine. Depuis ce belvédère, un panorama unique s'offre au regard : les monts du Bugey et ceux de la Chartreuse, la chaîne de Belledonne et le Vercors.

    Passé l'authentique porche à porte cochère qui en affirme le caractère, la Maison Ravier convie le visiteur à découvrir l'atmosphère chaleureuse qui y règne encore.
    Le rez-de-chaussée de la maison témoigne de la vie quotidienne : la cuisine a gardé sa grande cheminée en pierre, son dallage et son potager à cinq grilles, signe de l'aisance du propriétaire ; les autres salles aujourd'hui consacrées à l'accueil des oeuvres, reflètent toujours l'intimité de ce lieu.

    On comprend dès lors comment cette demeure a pu charmer le peintre François Auguste Ravier, chef de file de l'école lyonnaise du paysage au XIXème siècle, qui choisit d'y passer les 28 dernières années de sa vie (1867-1895)...

    Pour en savoir plus, allez-voir mon site source:http://www.maisonravier.com/html/principal.html

  • Sur la piste de Corto

    par Tristan Savin
    Lire, mai 2007

    De notre envoyé spécial à Addis-Abeba et Djibouti

     Hugo Pratt a vécu son adolescence en Ethiopie, alors appelée Abyssinie. Il y envoya plus tard son héros Corto, dont les traces se mêleront à celles des écrivains qui sillonnèrent la région: Rimbaud, Henry de Monfreid et Dino Buzzati. Les éthiopiques sont le fruit de tous ces souvenirs, avec Les Scorpions du désert, série inspirée par les bourlingues du Vénitien à Djibouti. Lire est parti sur ces traces encore chaudes. Entre Nil Bleu et mer Rouge, les plateaux hantés par les nomades Danakils offrent des paysages que Pratt aimait dessiner: désert volcanique où sévissent les pirates, montagnes pelées où se cultive le qat (plante aux vertus hallucinogènes de la Corne de l'Afrique), brousse où rôdent les hyènes dès la nuit tombée... Un siècle après Corto, l'aventure est toujours au rendez-vous.

     

    La gare de Dirédaoua.
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    La voiture a pris feu. Depuis plusieurs jours, nous attendons une pièce de moteur. Le guide a disparu. Rançonnés en chemin par des Oromos, nous n'avons plus assez de birrs, la monnaie locale, pour prendre la route du retour. Scènes de la vie quotidienne. Un homme se rase dans un rétroviseur. Une gamine pousse une roue de vélo. Une mère porte sa fillette fesses nues, en menant un troupeau de chèvres. Un petit voleur pleure face à deux policiers. Un mendiant salue. Des automobilistes s'insultent. De sa baguette, un garçon dirige un défilé imaginaire de canards. Un homme crache. Une femme rit. Une jolie Amhara laisse admirer ses mollets. Il se met à pleuvoir et les chèvres s'agglutinent contre les murs peints. Ce soir, la rue appartiendra aux chats et aux chiens.

    Cortographie de l'Abyssinie
    Pour les Ethiopiens, chrétiens orthodoxes, nous sommes encore en 1999. Le calendrier amharique n'est pas grégorien, mais julien. L'horloge ne marque pas non plus les heures occidentales. Quand on croit se lever à six heures, il est en fait une heure. L'Abyssinien vit à une autre époque, mais toujours au rythme du soleil. Ironie de l'histoire, le colonisateur de la Corne de l'Afrique, Soleillet, qui fut l'ami et associé de Rimbaud, est mort d'une insolation.

    Parfait connaisseur du pays, où il vécut de 1937 à 1943, soit de dix à seize ans, et dont il parlait la langue, Hugo Pratt a su jouer dans son œuvre avec les nombreux signes que renvoie le berceau de l'humanité (les ossements de Lucy furent retrouvés ici, au nord du lac Abe), avec l'errance qu'il génère, les dates qui s'y télescopent. Il le sait, depuis Lawrence d'Arabie, une partie de l'Histoire s'y trame en coulisse... L'Abyssinie et ses ports d'accès sont au carrefour des mondes arabe et africain, chrétien et musulman, lieu géostratégique toujours aussi convoité, sur la route du canal de Suez à l'océan Indien: la Légion étrangère (qui fascina Pratt) s'entraîne encore à Djibouti, les forces américaines pilonnent Mogadiscio, Aden fournit des terroristes et les Emirats arabes influencent la politique régionale à coup de pétrodollars. Fils de militaire, devenu lui-même le plus jeune soldat de l'armée italienne à l'âge de treize ans, Hugo Pratt s'est naturellement intéressé aux campagnes africaines menées par les puissances européennes.

    Corto Maltese débarque dans la région en 1916, au moment où les Britanniques contrôlent la Somalie et le Soudan, les Turcs, le Yémen, et les Allemands, le Kenya, alors appelé Afrique orientale. Son aventure débute à Aden et se poursuit à Harar. Car le parcours de Corto suit celui d'un autre aventurier, Rimbaud. Le marin sans bateau connaît ses classiques: Henry de Monfreid emprunta la même piste, voie de tous les trafics, entre Yémen et Abyssinie. Singeant l'auteur d'Une saison en enfer, le Maltais se déguise en mahométan. Pratt ne laisse rien au hasard: les premiers mots des Ethiopiques sont ceux d'une sourate intitulée «Le soleil de la matinée». Le lecteur comprend, au fil de l'histoire, que le personnage essentiel n'est pas Corto mais un Dankali du nom de Cush. Ce guerrier nomade porte le poignard traditionnel au bras, le fusil sur les épaules à la manière des bergers et mâche en permanence un brin d'herbe - probablement du qat. Son nom s'éclaire quand on apprend que l'afar et l'issa sont des langues couchitiques. Partir sur les traces de Corto, c'est donc tout naturellement aller à la recherche de Cush, de son peuple et de ses coutumes ancestrales... Et plonger dans l'adolescence d'Hugo Pratt, qui déclarait avoir découvert l'émancipation grâce à un Abyssin nommé Brahane, domestique dans la maison familiale: «C'était un Ethiopien splendide, qui avait eu le temps de faire la guerre contre les Italiens et qui maintenant devait faire le serviteur...»

    Jean-Claude Guilbert, marié à une belle Amhara, vit à Addis-Abeba. Ce grand reporter devenu écrivain fut l'ami de bourlingue d'Hugo Pratt pendant quinze ans, jusqu'à sa mort. Ils sillonnaient ensemble la Corne de l'Afrique, traquant les Scorpions du désert et les souvenirs littéraires: «Dans la capitale, il ne reste aucun bâtiment de la période italienne, à l'exception du théâtre et d'une église. A Entotto, le quartier où vécut Hugo a été rasé, ainsi que le lycée Vittorio Emanuele III où il étudiait. Pour retrouver les lieux qu'il fréquenta, il faut se rendre à Dirédaoua et à Harar, au nord-est...» Au mur du bureau dans lequel le Français rédige un guide Corto consacré au pays, une carte localise la faune éthiopienne: panthères et lions aux confins de la Somalie, girafes aux frontières du Soudan et du Kenya, crocodiles des lacs Tana et Abaya, singes et hyènes un peu partout... «Le plus grand danger, ce sont les hommes», prévient Getaoun, le chauffeur et interprète amhara auquel Guilbert nous confie: «On ne peut jamais rouler de nuit, à cause des pillards. Ici, une vie ne vaut rien.»

    Nomades' land
    On rencontre parfois des Ethiopiens d'origine italienne. A Nazret, un garagiste du nom de Ricardo Pipinno peut vous sauver la vie en réparant une ceinture de sécurité que personne ne parvenait à débloquer. Envahi par les troupes mussoliniennes en 1935, le pays conserve des traces de l'occupation: dans la langue nationale, l'amharique, «au revoir» se dit ciao! Et la machina désigne une voiture. Quant aux lions du zoo d'Alameya, ils sont nourris avec des spaghettis.

    En arrivant à la hauteur du parc naturel d'Awash, on croise des Karayous, bergers nomades armés de fusils automatiques. «Ils les ont obtenus du gouvernement pour protéger leurs troupeaux contre les lions», explique Getaoun. On en fait parfois un autre usage, comme nous l'apprendrons bientôt à notre détriment. L'aventure commence à midi, à trois cents kilomètres de la capitale, en pleine savane. De la fumée envahit subitement la cabine de notre Toyota. Le moteur est situé... entre nos sièges. Ancien fakir, Getaoun n'a pas peur des flammes: il en a craché pendant un an dans un cirque italien. Il maîtrise l'incendie grâce aux provisions d'eau. Trois heures durant, il tente de réparer les dégâts. En vain. Nous sommes en territoire oromo. Des jeunes filles sorties de nulle part s'approchent pour assister au spectacle. Elles portent les cheveux en tresses et des bijoux de fines perles bariolées. Dans leurs yeux sombres brillent des pupilles de lynx. L'une d'elles a les dents limées en pointes. Les plus téméraires réclament de l'eau. Une bouteille vide les contente. Rien ne se perd. Sauf l'eau de notre moteur. Nous abandonnons le véhicule à la garde de trois adolescents oromos. Une voiture de passage nous rapatrie sur Awash, entassés, musique à fond, avec quatre poules dans le coffre et un revolver dans la boîte à gants. Notre sauveur est un petit trafiquant de qat. Ça rapporte plus que le café -, qui tient son nom de la province de Kaffa, dans les montagnes du Nord-Ouest. «Les Vénitiens introduisirent le café éthiopien en Europe via la ville yéménite de Moka», aimait rappeler Pratt.

    Arrivés au garage d'Awash, nous apprenons que la dépanneuse envoyée à notre secours s'est fait tirer dessus. Trois impacts en attestent, sur le rétroviseur et la carlingue, à quelques centimètres du volant. «Deux Issas», raconte le conducteur, impassible. Et modeste. C'est à Getaoun que l'on doit les détails: «Les bandits étaient embusqués dans un virage. Quand il les a vus armer leurs fusils, il a foncé sur eux pour les mettre en fuite. Ils ont tiré après son demi-tour. Le plus inquiétant, c'est qu'ils attaquent désormais en plein jour... On doit garder les yeux ouverts en permanence.»

    Tristes éthiopiques
    Après les heures passées en plein soleil, le Buffet de la gare d'Awash (en français dans le texte) est un havre de paix. Il s'agit d'une auberge historique, construite par les Français en même temps que la gare, au début du XXe siècle, sur la ligne Addis-Djibouti. Mais les attaques de trains, paraît-il fomentées par des politiciens propriétaires de camions, ont transformé les lieux en gare fantôme. «Hugo Pratt a séjourné ici il y a une quinzaine d'années», raconte madame Kiki, la propriétaire octogénaire, d'origine grecque. «Je m'en souviens car il avait insisté pour avoir la suite présidentielle, dans laquelle avait dormi l'empereur Hailé Sélassié. Il faisait des dessins de la gare.» Le lendemain, au lever du soleil, nous retrouvons notre voiture où nous l'avions laissée. Mais ses gardiens sont désormais au nombre de sept. Trois d'entre eux exhibent leurs fusils. Nous leur proposons des cigarettes. «Nous ne fumons pas», répond leur chef. Des biscuits? «Nous ne mangeons que ce que nous connaissons.» Ils réclament de l'argent. Les mécaniciens qui nous accompagnent commencent à négocier en langue oromo. Le ton monte. «Salam!» crie le plus jeune, tout en poussant notre interprète aux épaules. Il faut sortir des billets! Une fois payés - l'équivalent d'un mois de salaire moyen -, les Oromos regagnent la route, sans un mot. «Si nous n'acceptions pas, ils nous tuaient sans hésiter», assure Getaoun, avant de conclure: «Ici, avec une arme à feu, tu as le pouvoir, donc l'argent.» Pour parvenir à Dirédaoua, il faut franchir de hautes montagnes où se cultivent le café et le qat. Les villages sont composés de maisons de terre au toit de tôle ou de simples paillotes. Les femmes portent d'éclatantes tuniques vertes, rouges ou bleues. A sept heures de route de la capitale, la deuxième cité du pays fut construite en 1885 autour d'une importante gare. On doit, paraît-il, à Rimbaud l'idée du tracé de la voie ferrée, celle-ci ne pouvant pas passer par Harar à cause du relief. De style méditerranéen, la ville aux murs colorés mélange les ethnies: Amharas, Oromos, Somalis... On y circule en bajaj, sorte de tuk-tuk importé d'Inde. Diffusés par haut-parleurs, les prêches des églises orthodoxes rivalisent en volume sonore avec l'appel à la prière du muezzin.

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    L'ancien directeur de la poste, Kabou, nous présente Alemayihu, responsable du bureau culturel et historien passionné par Henry de Monfreid, qui vécut de 1923 à 1938 à Dirédaoua: «Après avoir vendu douze tonnes de haschisch, Monfreid a investi dans la construction d'une usine électrique. C'était peut-être aussi un entrepôt d'esclaves car on a retrouvé des anneaux d'acier scellés dans les murs de la cave...» L'intellectuel éthiopien nous fait visiter l'immense bâtiment de pierre, de style colonial, aujourd'hui à l'abandon. Un obus a emporté un pan de mur lors de la guerre avec la Somalie: «Pour les habitants, la maison est hantée...» Elle l'est pour d'autres raisons: Hugo Pratt y a rencontré Henry de Monfreid, une connaissance de son père, quand il avait onze ans. Est-ce pour cela que Corto Maltese a la silhouette de l'aventurier français devenu écrivain? Il a aussi l'ironie de Rimbaud. Et la nostalgie d'Hugo Pratt. Ce dernier est involontairement retourné à Dirédaoua en 1942, quand son père fut arrêté par les Britanniques, qui venaient de libérer Addis-Abeba. L'adolescent se retrouve dans un camp de prisonniers, en compagnie de sa mère. La petite prison, construite par les Italiens, se trouve désormais dans les jardins d'un lycée. On l'a transformée en bibliothèque, pied de nez de l'histoire qui aurait plu à Hugo. Un autre hasard l'aurait amusé: selon Alemayihu, Monfreid, accusé de trafic d'armes par les Anglais, fut lui-même emprisonné ici, avant d'être envoyé au Kenya. L'historien nous apprend que l'auteur des Secrets de la mer rouge avait également un bungalow à Arowe, sur les hauteurs de Harar.

    Pour boucler cet itinéraire éthiopien, il faut donc se rendre dans la cité mythique découverte par l'explorateur Richard Burton, traducteur des Mille et une nuits. A deux heures de route de Dirédaoua, Harar est une ville fortifiée dans laquelle on pénètre en empruntant une porte. Les étroites rues de terre aux murs de pierre plongent le voyageur dans une atmosphère médiévale, proche de la cour des miracles. Etape obligatoire, la «Maison de Rimbaud» est un palais de bois construit par un négociant indien à l'emplacement où vivait le poète, mais dans une cahute de terre et de branchages. En contrebas de la ville, nous visitons le cimetière européen, à la recherche de la tombe de Rolando Pratt, sur l'emplacement de laquelle des doutes subsistent. Le père d'Hugo décéda d'un cancer du foie en 1942, sur la route de Dirédaoua à Harar. Sur ce même trajet, Rimbaud tomba de cheval, accident à l'origine de son amputation, puis de sa mort. Le gardien du cimetière, Leonis, travaille ici depuis quarante-trois ans: «Il reste une seule tombe de soldat italien», affirme-t-il, en désignant un monticule de terre et de cailloux surmonté d'une croix, sans nom ni plaque. «Rolando ne peut être qu'ici. Les autres dépouilles ont été rapatriées par les autorités italiennes en 1974.» Hugo Pratt avait tenu à ce que son père continue de reposer à Harar et prétendait avoir retrouvé sa sépulture dans le cimetière musulman de la ville. Mais ses héritiers n'ont jamais réussi à la localiser. A-t-il brouillé les pistes ou le gardien se trompe-t-il? Il faudrait exhumer la bouteille de verre dans laquelle doivent figurer un matricule et une date. «Chaque pierre d'Ethiopie cache un mystère», disait Pratt.

    Sur la route des Scorpions
    Pour mieux comprendre la mythologie personnelle d'Hugo Pratt, poursuivons le voyage à Djibouti. Son ancien nom, «Territoire des Afars et des Issas», correspondait plus à la réalité: les uns viennent d'Ethiopie, les autres de Somalie. «C'est à Djibouti que l'on rencontre le plus de Danakils (pluriel de Dankali), ancien nom des Afars, qui proviennent d'une région à la frontière de l'Ethiopie et de l'Erythrée», explique Jean-Claude Guilbert.

    Les paysages volcaniques djiboutiens annoncent le «désert des déserts» de la péninsule arabique. On y mange yéménite et la présence française évoque l'Algérie saharienne. Mais la plaque de la place Rimbaud a disparu après l'indépendance... Une route rongée par le sel des caravanes mène de la capitale au lac Assal, point le plus bas d'Afrique (153 mètres en dessous du niveau de la mer). «Avant la guerre de 1991, cinq cents caravaniers partaient chaque jour d'ici, pour gagner la frontière éthiopienne, à trois jours de chameau», raconte Houmed, un guide afar. Henry de Monfreid empruntait régulièrement cette piste, ses cargaisons d'armes cachées sous du sel. Joseph Kessel et Albert Londres, qui enquêtaient sur les trafiquants d'esclaves, se sont rendus ici. Hugo Pratt a accompli le pèlerinage en compagnie de son ami Guilbert, quelques années avant de disparaître. Plus à l'est, le petit port de Tadjoura, longtemps relié à Zanzibar et à Aden, conserve le souvenir de Rimbaud: une association financée par Jean-François Deniau a reconstruit la maison du poète, qui y attendit un an le roi Ménélik, auquel il destinait des fusils. A l'entrée de la ville, une auberge a pris le nom de Corto Maltese. Ahmed Ali, l'un des propriétaires, en a eu l'idée après avoir rencontré Hugo Pratt: «Il a séjourné ici en 1991. Il aimait sortir en mer sur un boutre et faisait beaucoup de dessins. Il nous a marqués car il parlait plusieurs langues: français, anglais, arabe, amharique. Il connaissait même des mots d'afar! Pour me remercier de l'avoir aidé à se rendre à Obock (ville où résida Monfreid, plus au nord le long de la côte, NDLR), il m'a offert un album des Scorpions du désert...»

    Rendus célèbres par la série de Pratt, les Scorpions du désert, ces commandos militaires, surveillaient les frontières il y a encore quelques années, avant d'être remplacés par les Forces d'assaut djiboutiennes. Le guide afar nous emmène à leur rencontre, bien que les postes frontières soient interdits d'accès. En route, Humed détaille quelques coutumes des nomades afars, donc danakils: «On lime encore les dents des enfants avec une pierre. A quinze ans, on apprend à égorger un dromadaire. Mais sa viande est réservée aux hommes.» Après la traversée en 4 x 4 du désert du Grand Bara, où s'entraîne la Légion étrangère, voici le poste d'Assamo, qui surveille la frontière éthiopienne. Construit par les Français dans les années 1950, au sommet d'une colline, il correspond précisément au fort Bastiani décrit par Dino Buzzati dans Le désert des Tartares. Assamo a peut-être inspiré le grand écrivain italien, qui fut correspondant de presse à Djibouti. A moins que ce ne soit le poste de Guistir, à trois heures de route d'ici, dans un paysage de basalte. Sa situation, aux trois frontières (il faut y ajouter celle avec la Somalie), fascinait Hugo Pratt. Nous parvenons à photographier le fort discrètement, surveillés par une sentinelle du haut de la tour. Mais, une heure plus tard, nous voici arrêtés par un caporal des Forces d'assaut. Il nous conduit au poste d'Ali Adé pour un interrogatoire. Notre chauffeur plaidera pendant deux heures la cause du touriste perdu dans le désert. Sur la route du retour, au moment où le soleil se couche, on peut enfin apercevoir l'image que l'on venait chercher: la silhouette gracile d'un Dankali, un bâton de berger négligemment posé derrière la nuque et maintenu dans le creux des coudes. Exactement dans l'attitude de Cush.


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  • Expo vue cet après-midi à la galerie Venise Cadre (Casablanca-Maroc, jusqu'au 14 mai 2007):Abdelaziz Charkaoui

    medium_20070430-b-exposition.jpgLe réalisme lyrique de Charkaoui 
      Publié le : 29.04.2007 | 15h06

    Un univers à mi-chemin entre le réel et l'onirique
    Cela se passe dans la campagne du nord marocain, sur le bord d'un ruisseau, à l'entrée d'une forêt luxurieuse, sous l'ombre d'un arbre ou sur un roc solitaire d'un Rif fier. Les toiles de Abdelaziz Charkaoui racontent un univers à la fois réaliste et lyrique habité par des personnages ordinaires de la vie quotidienne.


    Une belle combinaison que les amateurs du figuratif auront l'occasion de découvrir jusqu'au 14 mai à la galerie casablancaise Venise cadre. Ame profondément attachée à ses racines et pinceau bien sensible, Charkaoui ne se contente pas de reproduire la réalité dans son œuvre.

    Au contraire, ses toiles à la charge poétique bien prononcée transforment le réel, l'exaltent sans toutefois le "dénaturer". Moyennant une palette aux couleurs franches, une mise en scène à l'esthétique évidente, le peintre dépouille ses tableaux en laissant plus d'espace à l'émotion, à cette vision affectée des choses et des êtres.

    La nature, omniprésente, est un personnage à part entière. Elle se livre à un jeu de cache-cache bien orchestré sous la direction du peintre romantique. Entre pénombre et lumière, mère nature donne l'impression d'émerger, d'osciller selon les humeurs du peintre qui maîtrise à la perfection ses clairs-obscurs bien significatifs.

    Dans la plupart de ses toiles, Charkaoui livre une vision à mi-chemin entre le réel et l'onirique. Les fonds noirs, fétiches au cœur du peintre, accentuent cet effet et confèrent aux tableaux une touche mystérieuse et mystique à la fois. Quels secrets, Charkaoui essaie-t-il de cacher derrière ces voiles noirs ? Discrétion assumée ou simple pudeur ? En tout cas, ses personnages, surtout les femmes, se présentent rarement de face. Peintes de dos, on ne fait qu'entrevoir leurs visages.

    Tout le sens, toute la charge émotionnelle des toiles se transmettent par la mise en scène au décor réduit et par les titres significatifs. "Côté opposés", "La réconciliation", "Les aveux", "La fautive", "Chemin obscur", "Isolées", "La confidente"… les femmes de Charkaoui avec leur accoutrement typique du nord et leurs tenues traditionnelles en rouge et blanc sont "humaines", bien vivantes et surtout réelles.

    Ce sont les habitantes du Rif qui partagent avec nous, le temps d'une toile, leur quotidien, leur vécu, leur vie simple… cette même vie qui n'a jamais cessé de fasciner le peintre et d'influencer son œuvre malgré le temps et l'éloignement. Car le pinceau de Charkaoui ne se lasse pas de "rapporter" cet univers particulier devenu, au fil des tableaux et des expositions, une identité, un style, une signature reconnaissable entre mille.

    Le geste précis, l'esprit vif et le sens esthétique aigu, Charkaoui a un œil quasi-photographique. Son plus ? C'est l'émotion qui se dégage de la touche raffinée et lyrique de cet artiste prônant un réalisme "personnalisé" et moins "froid". C'est là où excelle l'artiste, où il vainc la grande précision de l'appareil photo et son implacable objectif.

    C'est cette sorte d'impertinence assumée qui ouvre le travail figuratif de Charkaoui sur d'autres possibilités et à d'autres interprétations. L'art n'est-il pas subjectif ? Abdelaziz Charkaoui le confirme par sa dernière exposition. Si vous en doutez encore, allez-y la découvrir… c'est tout un univers à explorer.

    _______________________

    L'artiste en bref

    Né en 1963 à Larache, Abdelaziz Charkaoui est un lauréat de l'école des beaux-arts de Tétouan. Son style, il l'a personnalisé à coup d'expériences et d'expositions. Ces toiles sans figuratives avec une grande précision du geste et une évidente perfection du dessin.

    Le nord du Maroc, ses paysages et ses personnages sont les thèmes de prédilection de l'artiste. Ses travaux sont une combinaison bien réussie entre les scènes quotidiennes ordinaires et le lyrisme de l'"âme marocaine" qu'est Abdelaziz Charkaoui.

    Il expose depuis 1986 à Casablanca, Paris et Madrid. Il vit et travaille entre Paris et sa ville natale, Tétouan. Ses œuvres figurent parmi les collections du Palais Royal, de la Société générale marocaine des banques, d'Attijari Wafabank et de Comanav.


    Hayat Kamal Idrissi | LE MATIN

    http://www.lematin.ma/Journal/Article.asp?idr=artcu&idsr=expos&id=72175