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Livre - Page 2

  • Catégories : CE QUE J'AIME. DES PAYSAGES, Livre, Saint-Tropez

    Michel Polac, "La vie incertaine"

    medium_polac.gifMes années Gallimard

    par Jérôme Dupuis

     Avant d'entamer sa longue carrière sur les ondes, l'animateur de Droit de réponse avait publié La Vie incertaine, un premier roman très autobiographique. A l'occasion de sa réédition, il se souvient de ses «fifties» et de sa - brève - aventure avec Françoise Sagan.

    Il extirpe délicatement le volume de la bibliothèque du merveilleux appartement parisien où il vient de s'installer. A travers une treille de glycines en fleur, on aperçoit en contrebas le Jardin des Plantes. Sous les fenêtres, donc, les braiments incongrus d'un baudet du Poitou. L'ouvrage exhumé est une rareté: parue en 1956 sous la couverture blanche de Gallimard, cette Vie incertaine était signée par un jeune inconnu de 26 ans, Michel Polac. Sûr de son effet, le maître des lieux en extrait une feuille soigneusement pliée. «Grâce à ma cousine, Florence Malraux, j'ai pu obtenir les notes ultrasecrètes du comité de lecture de Gallimard à propos de mon roman.» L'une d'elles, signée d'un certain Albert Camus, prévenait: «L'auteur est à suivre de près: il est intelligent, direct et parfois émouvant.» Son autre parrain dans la maison s'appelle Jean Paulhan. «J'ai eu la grosse tête et j'étais persuadé d'avoir le Goncourt. Quel naïf j'étais! J'en ai vendu 700 exemplaires...»

    Un demi-siècle plus tard, alors que l'on réédite cette Vie incertaine, on retrouve Michel Polac, 77 ans, tel qu'en lui-même. Ne manquent que la pipe et la moustache - «Je l'ai coupée, on me confondait avec Bellemare...» Mais le foulard, les lunettes en demi-lune et, surtout, la voix doucereuse, la célèbre voix de Droit de réponse, sont toujours là. Cette réédition l'amuse. En effet, cette Vie incertaine est un peu plus qu'une curiosité: un petit roman fifties légèrement démodé, mais non dénué de charme. «Je l'ai écrit dans une cabane perdue, en Norvège, au-dessus d'un fjord enneigé, alors que je montais vers le cap Nord en 2 CV.»

    Comme tout premier roman, celui-ci est très largement autobiographique. Première clef: «Un jour où ma mère était absente, j'ai retrouvé une liasse de lettres d'amour signées d'un certain Bob. Elles coïncidaient avec la période où j'avais été conçu. Pourtant, mon père, un ancien Croix-de-Feu qui avait eu la bêtise de se déclarer comme juif et a disparu en fumée à Auschwitz, était une icône pour moi. Mais, en relisant les lettres de plus près, je me suis aperçu qu'elles étaient écrites par une... femme! C'était une entraîneuse de boîte lesbienne avec laquelle ma mère a eu une brève aventure.» Episode suffisamment troublant pour nourrir la quête des origines qui traverse La Vie incertaine.

    L'autre versant du roman épouse la vie vagabonde du jeune Polac, qui, à 18 ans, a pris la route, encore sous le choc de Travaux, un récit de Georges Navel, anar engagé aux côtés des républicains espagnols. Il exerce mille métiers: ouvrier dans une usine de serrures frigorifiques à Saint-Ouen, agent d'assurances au porte-à-porte, mousse sur un bateau de pêche à Cassis... Et puis, alors qu'il fait les vendanges à Béziers, un ami lui téléphone: «Rentre vite à Paris! Ton projet d'émission de radio a été accepté!»

    C'est le début - à 22 ans! - d'une deuxième vie, plus parisienne et littéraire. «J'ai commencé par monter En attendant Godot sur les ondes. A l'époque, Beckett était inconnu. Il m'a pris sous son aile et a toujours été extrêmement chaleureux avec moi.» Suit Le Masque et la plume, qu'il crée en 1955, et puis, donc, cette Vie incertaine. Mais son deuxième roman est sèchement refusé par une lettre type signée Gaston Gallimard. Un choc dont il ne se remettra jamais vraiment.

    Alors, ce grand séducteur se console dans les bras des femmes. Il y a prescription, on peut donc évoquer son aventure avec... Françoise Sagan! Le misanthrope bougon et le feu follet. «C'était en plein succès de Bonjour tristesse. On allait à Saint-Tropez. Je me souviens encore du déjeuner où Otto Preminger a signé le contrat pour l'adaptation du roman. Le problème, c'est qu'à l'heure où elle sortait en boîte j'allais me coucher et que, lorsqu'elle rentrait au petit matin, je partais me baigner. Cela ne pouvait pas durer...» Ainsi prit fin la - très - brève période jet-set de Michel Polac.

    Cet inlassable lecteur de Dostoïevski (son vieil exemplaire rafistolé des Frères Karamazov est toujours là, dans sa bibliothèque) lance alors des émissions de télévision - Bibliothèque de poche, Post-scriptum... - où il interviewe son idole, Witold Gombrowicz, à Vence, quelques mois avant sa mort, mais aussi Jean Renoir ou François Mitterrand. «le futur président parlait de Barrès, Chardonne, Cocteau, bref de ses goûts d'honnête notaire de province, mais de façon très guindée. Son secrétariat m'a appelé pour que nous fassions une seconde prise. Nous l'avons faite. Il était toujours aussi raide.»

    Polac aime se brouiller avec ceux qu'il a lancés
    Mais le critique littéraire Polac - aujourd'hui à Charlie Hebdo - n'aime rien tant que faire découvrir d'illustres inconnus aux Français. «J'ai défendu Cioran dès 1960. Il m'invitait chez lui à boire le thé, manger des petits gâteaux, et voulait tout savoir sur les coulisses de la télé. D'ailleurs, lorsque Droit de réponse a été déprogrammé, il a signé une pétition en ma faveur, ce qui m'a beaucoup touché.»

    Parmi les auteurs qu'il a largement contribué à lancer, citons John Fante, Luis Sepulveda, Marc-Edouard Nabe ou Michel Houellebecq. «Après mon compte rendu élogieux d'Extension du domaine de la lutte, nous nous sommes pas mal vus avec Houellebecq. Il est passé avec son épouse me saluer dans ma bergerie des Cévennes. Un soir, il m'a même entraîné dans une boîte échangiste de Cap-d'Agde. Je suis resté entièrement habillé et il me l'a reproché...»

    Car, par-dessus tout, fidèle à sa réputation, Polac aime se brouiller avec ceux qu'il a lancés: Nabe, Houellebecq et même Kundera, après un retentissant article, Kundera, go home!, où il conseillait au romancier d'origine tchèque d'écrire dans sa langue natale plutôt que directement en français! Il excelle - ou exaspère - encore aujourd'hui dans ce rôle de tonton flingueur, au côté de Laurent Ruquier, aux heures tardives du samedi soir sur France 2. Tapie et Doc Gynéco ont même quitté le plateau sous les assauts de cet atrabilaire. Il en sourit: «Oh, vous savez, moi, tant qu'on me laisse parler de littérature et réciter des poèmes coréens, même entre deux starlettes...»

    La Vie incertaine
    Michel Polac
    éd. Neige, Ginkgo

    258 pages
    15 €
    98,39 FF


    http://livres.lexpress.fr/portrait.asp/idC=12746/idR=5/idG=8

  • Catégories : Les livres d'amis blogueurs

    "Dérives urbaines" par Stéphanie Muller, notre chère Ambroise.



    medium_couvertured_rivesurbainesrecto.jpgUn regard sur l'autour, acerbe et revendicatif. Dérives Urbaines, une succession de textes différemment poétique.


    Une jeune auteur proche de la trentaine qui vous invite à découvrir ses dérives en mots.Une écriture originale pour un style décapant, sans strass ni paillettes.


    En vente maintenant sur son blog:http://passeur.over-blog.com/article-5808221.html

  • Catégories : Livre

    Vient de paraître:Antonio Tabucchi,"RÊVES DE RÊVES"

    medium_tabbuchi.jpgmedium_tabbucchi_2.gif
    FOLIO 128 pages - 5,60 €
     
    « Le désir m'a souvent gagné de connaître les rêves des artistes que j'ai aimés. »
    En utilisant l'écriture comme messagère de l'impossible, Antonio Tabucchi se met à la place des écrivains ou peintres ou musiciens qu'il admire et nous livre successivement les rêves d'Ovide, Apulée, Cecco Angiolieri, Villon, Rabelais, Caravage, Goya, Coleridge, Leopardi, Collodi, Stevenson, Rimbaud, Tchekhov, Debussy, Toulouse-Lautrec, Pessoa, Maïakovski, García Lorca et finalement Freud.
    Chaque rêve est ainsi un hommage aux artistes évoqués, mais aussi une clé d'interprétation et une métaphore pour comprendre le signe du destin qu'il y a dans leur vie.
     
    RÊVES DE RÊVES, trad. de l'italien par Bernard Comment, 128 pages sous couv. ill., 108 x 178 mm. Collection Folio (No 4479) (2007), Gallimard -nouv. ISBN 9782070338412.
    Parution : 25-01-2007.

     

    http://www.gallimard.fr/Vient_de_paraitre/accueil.go?cgi=/gallimard-cgi/appliv1/ind_ouvrage?ouvrage=0010058889005818904290000

  • Catégories : Livre

    De François Mauriac à Robert Bresson

    Anne Wiazemsky raconte comment, à 17 ans, elle fut choisie par Bresson pour jouer dans « Au hasard Balthazar »

     

    Rien n'est plus difficile, pour un écrivain parvenu à la pleine possession de ses moyens, que de reconstituer, sans le fausser par les rajustements de l'expérience, l'état de fragilité, de précarité psychologique traversé dans l'adolescence. Le danger serait de le raconter de haut, avec l'autorité du jugement. Or Anne Wiazemsky raconte son histoire d'autrefois en restant au niveau de ses émotions d'autrefois : c'est le miracle de ce livre. Elle se met dans la peau, les yeux, le coeur d'une jeune fille de 17 ans qui se trouve dans la presque intimité d'un monstre sacré (65 ans, cheveux blancs). Bresson ne l'a pas seulement choisie : il ne se contente pas de la diriger, il entend la former, la façonner, la plier à sa volonté, la déconstruire et reconstruire à sa guise, avec une souveraineté manipulatrice qui frise la tyrannie.
    Il est vrai qu'Anne n'est pas la première venue : elle est la petite-fille de François Mauriac. Ce qui complique les choses pour elle. A cette époque, on voyait d'un mauvais oeil, chez les grands bourgeois, leur enfant se risquer dans les milieux forcément louches du cinéma. Que de pièges pour sa vertu... La jeune fille les déjouera avec la virtuosité de l'innocence, quitte à franchir le pas redouté par sa mère : ce qui donne lieu à une délicieuse scène de comédie, entre mère et fille, un morceau d'anthologie pour comprendre les moeurs de 1965.

    Les portraits de François Mauriac (oh ! ce regard «à la fois tendre et féroce, qui avait le pouvoir de décontenancer tout le monde»), de Robert Bresson, exigeant jusqu'au sadisme, sujet néanmoins à des accès de faiblesse, de Pierre Klossowski, figurant dans le film, tout cabossé et avec l'air d'un crabe, du jeune Jean-Luc Godard, venu sur le tournage en visiteur, la mauvaise volonté de l'âne, second héros du film, tout ce pittoresque relaté avec saveur et drôlerie fait de ce livre un document inappréciable. L'essentiel, pourtant, est ailleurs : dans l'évocation de ce bref passage de l'enfant à l'adulte.
    Imaginez cette actrice débutante : elle n'était jamais sortie de sa famille catholique, très enveloppante, sinon étouffante, et la voilà lancée dans le monde des faux-semblants, sous la direction toutefois d'un homme droit et vrai, modèle de rectitude malgré son absolutisme. Première contradiction, premier trouble. Elle profite du fait qu'elle est en vacances de son foyer pour devenir femme, à l'aide d'un jeune gars de l'équipe. Deuxième mutation. Revenue parmi les siens, elle s'aperçoit qu'elle est devenue radicalement autre. Grâce au cinéma, qui prend ici figure de symbole : avant de monter sur le plateau, elle se tenait dans l'ombre de sa famille. Une fois sous les projecteurs, elle découvre la lumière d'une nouvelle vie.
    « Jeune Fille »n'est pas seulement l'histoire des débuts d'Anne Wiazemsky dans un métier qu'elle illustrera avec un talent notoire. Si ce livre est aussi émouvant, c'est qu'il est celui de toutes les jeunes filles, l'histoire universelle du passage d'un âge à un autre, le récit de l'initiation au bout de laquelle on cesse d'appartenir à son milieu d'origine pour n'être plus que soi-même.


    «Jeune Fille», par Anne Wiazemsky, Gallimard, 224 p., 16,90 euros.

    Née en 1947, Anne Wiazemsky, comédienne et romancière, a tourné avec Godard, Pasolini, Deville, et reçu le grand prix du roman de l'Académie française en 1998 pour « Une poignée de gens ».

     



     

    Dominique Fernandez

    Le Nouvel Observateur - 2201 - 11/01/2007

     

    http://livres.nouvelobs.com/parutions/p2201/a2201_062.html

     

  • Catégories : Livre

    Berléand à poil

    Avec 95 films en vingt-cinq ans, des rôles forts comme l'assassin peu rassurant de « Ma petite entreprise » (Pierre Jolivet) ou le monstre télévisuel de « Mon idole » (Guillaume Canet), François Berléand (photo) peut être considéré comme une belle machine à incarner, jouer, émouvoir. Comment se règle, peu à peu, une horloge si subtile ? Rien de plus légitime que de vouloir en expliquer la construction secrète. Mais pour qui entreprend de se raconter, le souvenir d'enfance pose un problème difficile à résoudre. Passe pour les enfants-loups qui ont des choses extraordinaires à raconter, les menteurs géniaux qui savent transformer les bagatelles en épopées grandioses : voir le fusil de chasse de Marcel Pagnol.
    Mais les enfances ordinaires, celles où le détail minuscule joue un rôle décisif parce qu'il hante l'imagination ? C'est « Jean le Bleu » de Giono - l'importance des craquelures du plâtre sur la conscience.
    C'est cette veine-là qui a nourri avec succès (100 000 exemplaires vendus) le talent de Berléand, comme il le montre dans « le Fils de l'homme invisible », où les enfants ne naissent pas dans les choux-fleurs. On y apprend comment, se croyant imperceptible aux yeux des humains ordinaires, il se mit, à 11 ans, tout nu dans sa classe, afin de prouver cette spéculation par une expérience cartésienne, et ce qui s'ensuivit : principalement une longue cohorte de psys.

    Déraillements tranquilles, doux accidents, morsures tendres, battements de coeur cruels : c'est Berléand et c'est toutes les enfances, finement observées, joyeusement contées. Mi-unique, mi-universel, ce beau récit-roman conduit vers le moment où « le Fils de l'homme invisible » accepte son apparence. Un psychologue clairvoyant lui conseille alors d'être acteur. C'est dire que la comédie n'est pas finie.



    Alain Riou

    Le Nouvel Observateur - 2201 - 11/01/2007


    http://livres.nouvelobs.com/parutions/p2201/a2201_074.html

  • Catégories : Livre

    "L'Odyssée" d'Homère

    illustrée par Jean-Marc Rochette

     

    Albin Michel, trad. par Mario Meunier, 368 p., 42 euros.
    Bleu Méditerranée, jusqu'à la tranche des pages, cette nouvelle édition de l'épopée chantant le retour aventureux d'Ulysse est magnifique. Le livre est toilé, le papier glacé et la typographie idéale. Les 24 chants sont introduits par des paysages à l'aquarelle ou au lavis, réalisés à Ithaque par Jean-Marc Rochette. Une soixantaine de dessins parsèment le récit, réinterprétant l'art antique, dont la simplicité converse étrangement bien avec l'art contemporain.



    Laure Garcia

    http://livres.nouvelobs.com/parutions/p2200/a2200_050.html

    Le Nouvel Observateur - 2200 - 04/01/2007

  • Catégories : Livre

    Louise Erdrich:"La chorale des maîtres bouchers"

    medium_erdrich.gifTragédie antique dans le Dakota



    par André Clavel


    Lire, février 2005


     

    Un père allemand, une mère ojibwa: Louise Erdrich est une sorte de Lorelei échappée d'une lointaine réserve du Dakota... C'est là qu'elle a affûté sa plume, avant de devenir - avec Sherman Alexie - la figure la plus emblématique de la jeune littérature indienne d'Amérique. Sa mission? Ravauder la mémoire déchirée de ces communautés qui furent jadis chassées de leur royaume et scalpées par le glaive de la Conquête. Pour l'auteur du Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse, l'écriture est donc une catharsis, destinée à rallumer les feux vacillants d'un monde dont les rêves et les mythes risquent de s'éteindre.

    Avec La chorale des maîtres bouchers, Louise Erdrich s'aventure sur les terres du réalisme magique, dans le sillage de García Márquez. Peu d'allusions au martyrologe indien, ici, mais un récit flamboyant, incroyablement sensuel. Et construit comme un numéro d'équilibriste, en un long travelling qui relie les cauchemars de la Grande Guerre et les rêves de l'Amérique des immigrés. L'histoire? Celle de l'Allemand Fidelis Waldvogel qui, à peine sorti de l'enfer des tranchées, s'embarque vers le Nouveau Monde. Pour seul passeport, il a sa voix sublime de ténor, et, pour seul bagage, une valise remplie de couteaux. Car il est maître boucher, une sorte de mousquetaire des abattoirs qui finira par atterrir dans une ville perdue du Dakota, à la veille de la Grande Dépression.

    Ce Fidelis, aussi habile à faire chanter une lame d'acier qu'à entonner un lieder, Louise Erdrich le met en scène avec une tendresse éblouissante. Mais il y a également tous ces personnages qu'elle pétrit dans la chair de l'Amérique des humiliés. Eva, dont le fiancé est mort au fond d'une tranchée, et qui rejoindra Fidelis dans le Dakota. Cyprian, l'acrobate de cirque qui pourrait sortir d'une toile de Chagall. Delphine, la mère-courage, et son père Roy, un pochard qui picole «pour remplir le vide». Minnie, l'Indienne en cavale. Chacun fera son tour de piste, sur un théâtre d'ombres où la mort va peu à peu surgir des coulisses, comme dans une tragédie antique. Reste la voix d'ange de Fidelis: ses chants célestes servent de contrepoint à ces ténèbres dont Louise Erdrich agite le noir linceul... Ce roman est un somptueux requiem, une cantate pour cœurs blessés, sous la baguette d'une très grande dame des lettres américaines.

    traduit de l'américain par Isabelle Reinharez.
    470 pages.
    Prix : 22,5 € / 147,59 FF.

    http://www.lire.fr/critique.asp/idC=47936/idR=217/idG=4

  • Catégories : Livre

    « Christine de Pizan », de Simone Roux (Payot, 272 p., 22 E).

    Biographie

    Christine de Pizan, notre première intello

    Laurent Theis

    «Si c'était la coutume d'envoyer les petites filles à l'école et de leur enseigner méthodiquement les sciences comme on le fait pour les garçons, elles apprendraient et comprendraient les difficultés de tous les arts et de toutes les sciences aussi bien qu'eux. » C'est ainsi que s'exprime, en 1405, Christine de Pizan, dans « Le livre de la Cité des dames ». Un brûlot féministe ? On ne connaît, aux oeuvres abondantes de Christine, que les réactions des hommes. Or savants et clercs la prirent au sérieux, exprimèrent même de l'admiration. Les princes ne furent pas en reste : Isabeau de Bavière et Jean de Berry lui portèrent protection, Philippe le Hardi lui commanda une biographie de son frère Charles V, le roi d'Angleterre chercha à la faire venir à sa cour. Trente années durant, dame Christine connut la gloire, et chose rare, elle fut de son vivant représentée sur des miniatures ornant ses manuscrits.

    Sans doute ne vient-elle pas de n'importe où. Elle naquit en 1364 à Venise d'un père originaire de Bologne, recruté par Charles V comme astrologue et médecin. Elle grandit dans les choses de l'esprit. Heureuse elle le fut, dix ans durant, dans le couple qu'elle forma avec Etienne de Castel, notaire royal : « Sa compagnie m'était si charmante/Lors qu'il était près de moi/Aucune femme n'était/Plus comblée de bonheur. » Son veuvage ouvrit une décennie de difficultés morales et matérielles. Devenue sans doute copiste de manuscrits, elle fit paraître un premier recueil de poésies en 1399. Désormais, les publications se succèdent contre bon argent.

    Là est d'abord son originalité, bien mise en évidence par Simone Roux : elle est la première femme connue pour vivre de sa plume, qu'elle met au service de tous les savoirs et de tous les débats, y compris politiques, à l'exception de la théologie, inaccessible à son sexe. Elle est la première à écrire en français. Plus encore, elle revendique, à la première personne, sa condition de femme, réclamant autant d'émancipation que le XVe siècle permet d'en concevoir. Aussi n'est-ce pas par hasard que son dernier texte soit le premier hommage littéraire « à Jehanne d'Arc », « toi jeune Pucelle à qui Dieu donne la force et le pouvoir d'être la championne »

    http://www.lepoint.fr/litterature/document.html?did=187787

  • Catégories : KHALO Frida, Les livres d'amis blogueurs

    Pierre Clavilier

    medium_frida_kahlo.2.jpgLe 22 novembre 2006, Pierre a sorti un nouveau livre:Frida Kahlo, les ailes froissée aux éditions du Jasmin.(J'en fais d'autant plus volontiers écho que j'admire Frida Kahlo)

    Voilà comment il le présente dans son blog d'homme-livre:

    C’est la première biographie écrite en français de cette peintre mexicaine… il y avait bien un romande  J-M G Le Cléziot mais de biographie, point. Je vous en livre ici la couverture et le prière d’inséré, rédigé par mon éditeur.

    Rebelle dès son jeune âge, Frida Kahlo mène sa vie avec force et passion. Engagée dans le combat politique, proche des idéaux communistes, elle est l’une des femmes les plus marquantes de l’ère révolutionnaire mexicaine. Émancipée, elle ne veut pas suivre le chemin tout tracé de la femme mexicaine du début du siècle. Elle veut étudier, elle veut voyager, elle veut la liberté et le plaisir ! Elle lutte aussi pour la défense des plus démunis et pour la reconnaissance des anciennes cultures mexicaines.

          Après une maladie d’enfance et un terrible accident, elle met en scène son corps et sa souffrance dans ses tableaux : son style de peinture, les thèmes qu’elle aborde dans ses toiles la mèneront à la célébrité.

            D’André Breton à Picasso, de Henry Ford à Trotski, Frida Kahlo a croisé les plus grands esprits de l’époque, qui ont tous vu en cette femme un être d’exception !

    « le plus grand peintre du monde » le peintre muraliste Diego Rivera


    « un ruban autour d'une bombe » André Breton

    http://20six.fr/pierreclavilier

    Lien vers Amazon(à gauche) sur ce blog pour commander ce livre, "La course contre la honte" et un autre auquel Pierre a participé.

    Lien aussi vers "Fnac.com" (à droite) pour un autre livre de Pierre.

    On peut aussi trouver certains des textes de Pierre Clavilier dans des revues, notamment dans la revue Sarrazine du poète Paul de Brancion ou La Barbacane crée en 1963 par Max Pons.

    Il a aussi publié: 

    -el rey del país de Nishadas (Linajes editores) –Mexico avril 2004 -

    -De vent et de pierres (Editions Bérénice)2005 Paris


     

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  • Catégories : Les polars

    Dominique Sylvain, "Travestis"

    medium_travestis.jpg

    (http://www.amazon.fr)

    Machiavélique! Nul ne dit la vérité. Pas même Louise Morvan qui va enfin élucider le mystère de la mort de son oncle, Julian Eden, dont elle a hérité l'agence alors qu'elle n'était qu'adolescente. Le commissaire Clémenti lui offre sa première piste : il a retrouvé le flic, chargé d'enquêter en 1979 sur le meurtre du détective, qui s'était vu retirer le dossier et muter en province...
    J'ai lu, 286 p

    (http://www.motsbouche.com/catalog/item.idx/13382.htm)

    Journaliste puis responsable de la communication interne et du mécénat chez Usinor, Dominique Sylvain vit pendant une douzaine d'années à Paris. Avec sa famille, elle décide de s'envoler pour l'Asie - où elle restera six ans. Elle séjourne pendant trois ans à Tokyo, métropole qui lui inspire son premier roman, 'Baka', en 1995. C'est à Singapour qu'elle écrit 'Soeurs de sang' et 'Travestis', en 1997 et 1998. Elle est aujourd'hui retournée vivre à Tokyo, où elle se consacre pleinement à sa passion : l'écriture. Passion payante, puisqu'elle remporte en 2005 le Grand Prix des lectrices de 'Elle' avec son roman 'Passage du désir'. 'Manta Corridor' paraît en 2006.

    (http://www.evene.fr/celebre/biographie/dominique-sylvain-18164.php)

  • Catégories : Livre

    Lu dans la presse littéraire

    Borges : "Que d'autres se flattent des livres qu'ils ont écrits, moi, je suis fier de ceux que j'ai lus."

    Dans un article du Monde d'aujourd'hui que vous trouverez ci-dessous

    Dans un article du Figaro d'hier :"Chacun sait que les grands auteurs sont toujours de grands lecteurs."

    Un Français sur trois rêve d'écrire

     
    Mohammed Aïssaoui

    25/09/2009 | Mise à jour : 12:28

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