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littérature - Page 14

  • Catégories : Des poètes et poétesses

    J'ai lu:Sohrâb Sepehri: "Volume vert"

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    Volume Vert (extrait) :

    L'eau

    Ne rendons pas l'eau boueuse :
    Il semblerait qu'en aval un pigeon s'abreuve,
    Ou qu'en un lointain bosquet un chardonneret lave ses plumes,
    Que dans un hameau une cruche s’emplisse.

    Ne rendons pas l'eau boueuse :
    Peut-être va-t-elle, cette eau vive, jusqu'au pied d'un peuplier laver la tristesse d'un cœur.
    La main d'un derviche y a peut-être plongé son pain sec.

    Une belle femme est venue au bord de la rivière,
    Ne rendons pas l'eau boueuse :
    Le beau visage s'est dédoublé.

    Quel délice cette eau !
    Quelle limpidité cette rivière !
    Ces gens en amont que de grâce ils ont !
    Que leurs sources bouillonnent, que leurs vaches donnent des flots de lait !
    Je n'ai pas vu leur village,
    Sans doute y a t-il au pied de leurs haies la trace du pied de Dieu.
    Là-bas le clair de lune illumine l'étendue de la parole.
    Sans doute, au village en amont, les murets sont-ils bas.
    Les gens y savent quelle fleur est le coquelicot.
    Sans doute, là-bas, le bleu est-il bleu.
    Qu'un bouton éclose, les villageois sont au courant.
    Quel village ce doit être !
    Que ses chemins s'emplissent de musique !
    Les gens du haut de la rivière comprennent l'eau :
    Ils ne la rendent pas boueuse. Nous non plus
    Ne rendons pas l'eau boueuse.

    Recueil traduit du persan par Tayebeh HASHEMI et Jean-Restom NASSER

    Cet ouvrage ne bénéficiant d'aucune diffusion commerciale, vous ne le trouverez que dans peu de librairies.
    Seul le "bouche à oreille" peut permettre de porter cette voix lointaine à la connaissance d'un auditoire francophone amateur de poésie...

    Editions de l'Arbre
    7, route d'Hammeret 02370 Aizy-Jouy
    Prix : 16 €  (chèques à l'ordre de Christine Brisset-Le mauve)
    Envoi possible d'un bulletin de souscription, par courriel, dans ce cas veuillez donner vos coordonnées par MP.

     http://www.mizehgerd.com/forum/viewtopic.php?pid=23239

  • Catégories : Livre

    J'ai lu:"Poèmes à la nuit " de Rainer Maria Rilke

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    Préface de Marguerite Yourcenar
    Édition bilingue
    Traduit de l’allemand et présenté par Gabrielle Althen et Jean-Yves Masson

      112 pages
    10,50 €
    ISBN : 2-86432-189-0

     

    Résumé

     

         Si ce poète habitué aux visitations angéliques s’est voulu insubstantiel, humble, dépouillé jusqu’à la transparence, c’est qu’il se savait né pour transmettre, pour écouter, pour traduire au risque de sa vie ces secrets messages que les antennes de son génie lui permettaient de capter ; enfermé dans son corps comme un homme aux écoutes dans un navire qui sombre, il a jusqu’au bout maintenu le contact avec ce poste d’émission mystérieux situé au centre des songes.
         Du fond de tant de dénuement et de tant de solitude, les privilèges de Rilke, et son mystère lui-même, sont le résultat du respect, de la patience, et de l’attente aux mains jointes. Un beau jour, ces mains dorées par le reflet d’on ne sait quels cieux inconnus se sont écartées d’elles-mêmes, pareilles à la coque fragile et périssable d’un fruit formé dans la profondeur de ces paumes, et dont on ne saura jamais s’il doit davantage à la lumière qui l’a mûri, ou aux ténèbres dont il est issu.

         (Extrait de la préface de Marguerite Yourcenar)
         Les Poèmes à la nuit, traduits ici pour la première fois intégralement en français, ont été offerts par Rilke à Rudolf Kassner en 1916 et sont l’une des étapes essentielles de la genèse des Élégies de Duino.



     

    Un extrait du recueil

     

         Un tel souffle, ne l’ai-je pas puisé au flux des minuits,
         pour l’amour de toi, afin que tu vinsses
         un jour ?
         Parce que j’espérais apaiser ton visage
         par des splendeurs à la force presque intacte,
         une fois que dans l’infini de ce que j’en suppose
         il reposerait en face du mien.
         Sans bruit, de l’espace advenait à mes traits ;
         afin de suffire au grand regard levé en toi,
         mon sang miroitait et s’approfondissait.

         Quand à travers la pâle division de l’olivier
         la nuit régnait avec plus de force, de toutes ses étoiles,
         je me dressais, je me tenais debout et me
         renversais en arrière, et recevais la leçon
         dont jamais ensuite je n’ai compris qu’elle venait de toi.

         Ô quelle forte parole fut semée en moi
         pour que si jamais ton sourire advient,
         par mon regard je transfère sur toi l’espace du monde.
         Mais tu ne viens pas, ou tu viens trop tard.
         Jetez-vous, anges, sur ce champ de lin
         bleu. Anges, anges, fauchez.



     

    Extraits de presse

     

         La Quinzaine littéraire, 15 juin 1994,
         par Lou Bruder,
         Le ciel de Rilke, l’enfer d’Huelsenbeck

         Ces textes, comme le titre pourrait éventuellement le laisser supposer, ne renvoient en rien à l’immense tuerie en cours de ces années. Il est néanmoins vrai que ces poèmes peuvent, d’une façon inverse, par leur subtil retrait, leur palpitation recluse en poésie pure, apparaître comme en abîme quant aux événements historiques : l’effort désespéré du poète, pris au piège du monstrueux, et cherchant à préserver l’intensité de la grande trajectoire de réconciliation de la vie et de la mort que devait soutenir, en accomplissement éthique, le texte majeur des Élégies de Duino. Ainsi, les Poèmes à la nuit figureraient comme l’oasis d’une inspiration viscéralement menacée en son vaste estuaire d’effusion par l’intrusion des premiers carnages, Marne et Verdun. Contribueront à cet aménagement sécurisant aussi bien les lectures mystiques de Jean de la Croix que la découverte du Coran, avec sa vision de l’Ange surtout, sans parler, il va de soi, des Hymnes à la Nuit de Novalis.
         Par rapport aux Élégies, l’inspiration des Poèmes à la nuit ne sera point distributive, pas multiple. Rilke n’y exalte pratiquement que le seul thème, essentiel il est vrai, de l’Ouvert avec ses mots-clefs, les astres, la lune, le rêve, l’enfoncement – par l’emploi systématique de particules séparables – et qui tous suggèrent un espace transfini d’échange. Un dépaysement flou d’éventuel absorbement phénoménal où culmine, emblématique, l’Ange. Nous sommes aux franges très indécises de ce qui nous dépasse, le sacré.
         Angelus ex-machina
         
    C’est dans ce sens précisément que l’Ange rilkéen est désigné comme terrible : il connaîtrait, par rapport à l’homme et à la mort déjà par lui traversée, l’absolue ultime évolution. Cette articulation cosmique à travers l’ange médiateur peut évidemment paraître spécieuse, sinon factice, dans la mesure où il n’y a aucune infrastructure théophanique ou spirituelle, aucune collectivité minimale qui la conditionne, l’illustre ou l’exalte fertilement. Ange-phantasme esthétique ? Ange de secrète surcompensation pour perte de recours au ciel chrétien depuis Copernic ? L’Ange rilkéen, aussi admirable que soit son projet, aussi bien fondu en poésie qu’il soit, semble, à bout d’emploi, ne figurer qu’une intensité d’intention, sans vertu spéculative centrale et proche d’un certain kitsch préraphaélite.
         Angelus ex-machina ? Rilke serait-il, sur ce point au moins, « ce moineau paré des plumes du paon » (...des plumes de l’ange ?) que dénonçait, en 1910, le jeune poète Georg Heym ? Quoiqu’il en soit, l’Ange de Rilke ne constitue sans doute, mais assez pathétiquement, que le très crépusculaire avatar de l’épiphanique « transhumanare » appelé par Dante. Car Rainer Maria Rilke, comme Wagner par exemple appartient à ces désorientés éperdus de transcendance dans le tohu-bohu de leur époque, fait partie de ces nombreux artistes qui voudraient « célébrer » là où il n’y a plus rien à célébrer. C’est « Le Cri » du tableau de Münch...
         [...] Quant aux précieux textes de Rilke, ils sont à leur comble dans la traduction de Jean-Yves Masson et de Gabrielle Althen.

     

         Réveil, juin-août 1994,
         par Gérard Bocholier,

         « Adapter les choses soumises au temps au monde moins menacé, plus calme, plus éternel, de l’espace pur ». Telle est la fonction de la poésie, exprimée par Rilke dans une lettre à Lou Andreas-Salomé du 8 août 1903. Poèmes à la nuit la réalise de manière admirable dans cette petite suite de vingt-deux textes écrits de janvier 1913 à février 1914, offerts à l’ami et confident Rudolf Kassner à un moment où l’ambitieuse entreprise de création des Élégies de Duino se trouvait interrompue.
         Cet ensemble, qui pourrait paraître mince, s’avère d’une richesse et d’une pureté très considérables. Ordonné autour du grand thème nocturne, bien sûr dans la lignée de Novalis, mais peut-être surtout de Jean de la Croix et du Coran, découverts pendant le séjour en Espagne de 1912-1913, le livre place la figure du poète dans la situation la plus cruciale, celle de la veille dans la nuit, comme à la lisière d’un gouffre, sur le fléau de la balance immense de la vie et de la mort. Le dehors et le dedans sont si proches qu’ils semblent tout à coup ne faire qu’un, « dans un seul espace indistinct, d’une extension et d’une limpidité absolues » :
              Et maintenant cela consent et nous atteint au visage
              comme l’aimée lève les yeux ; cela se déploie
              face à nous et peut-être disperse
              en nous son existence. Et nous n’en sommes pas dignes.
         Nous voici « de l’autre côté de la nature », là où le visage de l’homme « se communique à l’âpreté des espaces qui lui sont étrangers », offert aux « mains des vents », dans une sorte de rêve qui « vient comme tombe une balle » dans des mains tendues en retour. « Tout, ou presque rêve », et la belle image du filet « de rapides mailles d’ombre » fait encore passer une main souveraine et « très lointaine », capturant « d’un grand geste », avant que les mailles ne libèrent, pour laisser fuir « à la dérive », les choses et les êtres. Car la nuit rilkéenne demande qu’on s’abandonne, qu’on lui ouvre sans résistance son cœur et sa vie :
              Je veux n’être qu’offrande. Agis. Pénètre
              autant que tu le peux.
         C’est en entrant dans « l’espace intérieur du monde » (der Weltinnenraum), en mourant à la vie consciente qui enserre et définit les choses, en s’appliquant par exemple « à être impassible comme les pierres/serties dans la forme pure », que Rilke sait devenir accueil et adoration, limpidité et vérité :
              l’ange attend que je me fasse plus limpide.
         Loin de lui ces « mauvaises nuits falsifiées », qui ne sont que la caricature de la seule vraie nuit, qu’il compare à la Terre, maternelle et nourricière. « L’obscur de la terre » se respire, il s’agit de le faire circuler en soi, mais aussi de le pénétrer d’une connaissance attentive, intuitive, aussi aérienne que possible :
              Élève l’aire de ton cœur.
              Les anges soudain
              Voient la récolte.
         Rilke aspire à cet « espace angélique » où se diffusent sans fin les sentiments, à ce « domaine pleinement achevé » où les anges marchent « enthousiasmés par ce qu’ils ont à accomplir ». Au moins peut-il s’alléger, alléger son poème pour qu’une inestimable complicité le relie à la nuit, complicité toujours reçue comme une grâce, quelquefois avec un tremblement de la voix et du regard, comme un vacillement d’étoile perdue dans un coin des ténèbres, tant les puissances invisibles sont éprouvantes pour celui qui communique avec elles :
              et des heures plus grandes que nous ne le demandions
              s’avancent à tâtons, prenant appui sur nous.
         La phrase poétique de Rilke accuse cette flexion de l’être tout entier sous cette pesée des ombres. Elle isole le visage avec ses yeux « pleins de larmes », « la crête de la montagne » vers laquelle il se tourne, « la lueur d’une éclaircie déchirant le ciel », la silhouette solitaire du berger qui veille et vibre à tous les signes,
              et les ombres des nuages
              le traversent, comme si l’espace pensait
              de lentes pensées à sa place.
         Les esquisses et les poèmes qui complètent dans cette édition le cahier des vingt-deux poèmes ne font que confirmer l’importance vitale de la nuit pour Rilke et sa poésie : nuit habitée de souffles et de fantômes, nuit protectrice et mythique, nuit de l’acheminement vers la mort enfin rendue à la totale transparence, vers sa lumière noire qu’il faut laisser se répandre dans tous les poèmes, pour faire lever le seul langage qui célèbre sans rien briser, sans rien figer. Comme Marguerite Yourcenar, dans son texte écrit en 1936, resté inédit jusqu’à ce jour et donné en guise de préface à ce volume, a raison d’insister sur toutes les formes de respect de Rainer Maria Rilke : respect pour les hommes, pour le silence, pour l’amour ! Et comme elle fait bien de terminer par son respect pour la mort, « le fruit qui est au centre de tout », comme proclame Le Livre de la Pauvreté et de la Mort ! Sans ce respect-là, les Poèmes à la nuit ne nous apparaîtraient pas comme l’adieu d’un être en train de se dissoudre, ni comme les chants du miraculeux passage vers le jour infini.

     

         Europe, mars 1994,
         par Charles Dobzynski,
         Les quatre vents de la poésie

         [...] Ernst Meister, dans un poème, invoque le cri pathétique de Rilke : « Vous les êtres, où êtes-vous, qui tenez les mots et nous tenez ?/ Vous les anges ? » Rilke, décidément indissociable, en langue allemande, d’une quête et d’une approche de l’absolu aux résonances universelles.
         Des œuvres inédites en français du grand Pragois nous sont proposées au fur et à mesure de leur entrée dans le domaine public. Il existe désormais de nombreuses versions des livres clés, notamment des Élégies de Duino et des Sonnets à Orphée. On remarquera, touchant ces derniers, dans l’Anthologie de J.-P. Lefebvre, les belles traductions de Maurice Regnault dont les lecteurs du numéro « Rilke » d’Europe eurent la primeur.
         On s’amusera à comparer aussi dans les Poèmes à la nuit de Rilke, traduits et présentés par Gabrielle Althen et Jean-Yves Masson (une traduction enfin intégrale de ces pièces jusqu’ici éparpillées !), le traitement de ce qui fut appelé « Trilogie espagnole » dans les « Poèmes épars » traduits par Philippe Jaccottet, avec la méthode des nouveaux traducteurs. Philippe Jaccottet montre plus de grâce, de rythme, d’élan, de légèreté (il n’hésite pas à « alléger »). G. Althen et J.-Y. Masson, pour leur part, s’en tiennent au texte, tel quel, avec le souci constant d’en restituer toutes les nuances. Au risque d’une certaine pesanteur de la phrase circonvolutive. Cette rigueur commande la mise en français des poèmes-titre, escortés d’un petit ensemble « d’esquisses contemporaines ». Ce livre est placé comme une balise sur la route des Élégies de Duino dont il constitue en quelque sorte le banc d’essai ou la préfiguration la plus immédiate. Ce n’est pas tellement la préface de Marguerite Yourcenar (plus haut citée, écrite en 1936 pour un hommage à Rilke et restée impubliée) qui en éclaire le plus finement la démarche et la signification profonde, mais la postface des deux traducteurs-poètes. Ils ne se contentent pas de souligner le lien référentiel avec les Hymnes à la nuit de Novalis. À l’écart de cette évidence, ils empruntent une autre piste : « l’accent mis sur la dimension nocturne doit beaucoup aussi, et peut-être même davantage, au séjour en Espagne (fin 1912, début 1913), à la lecture de mystiques espagnols comme Jean de la Croix et surtout à la lecture du Coran, que Rilke découvrit au cours de ce voyage ».
         Passionnant coup de projecteur sur le parcours intellectuel si complexe de Rilke, accompagné de ses anges, et qui, proclamant « je veux n’être qu’offrande » nous fait en chemin l’offrande de quelques-uns des poèmes parmi les plus mystérieux et envoûtants de son œuvre.

     http://www.editions-verdier.fr/v3/oeuvre-poemesnuit.html

     

  • Catégories : Des poètes et poétesses

    J'ai lu:Percy Bysshe Shelley dans la collection "L'oeil du poète" chez Textuel

    1181651381.jpgPercy Bysshe Shelley
     
    Biographie en résumé
    Littérateur anglais, né près d’Horsham le 4 août 1792, mort en mer le 8 juillet 1822. Il fit ses premières études à la pension de Sion House, de Brentford, les acheva à Eton et, à cause de sa faiblesse, de sa beauté, de sa sensibilité maladive, eut à souffrir les persécutions de ses condisciples. Pour se consoler et oublier, il se jeta, avec ardeur, dans les études et dans les expériences scientifiques qui avaient pour lui un vif attrait; ce qui lui valut, du reste, le surnom de « Shelley le Fou », ou celui, encore plus venimeux, de « Shelley l’Athée ». Il composait déjà des romans : Zastrozzi (1808), qui se ressent grandement de l’influence de Mrs Radcliffe; Saint Irvyne or the Rosicrucian (1810); des poésies : Wandering Jew, en collaboration avec Thomas Medwin; Original Poetry by Victor and Cazire (1810), en collaboration avec sa cousine Harriet Grove, à laquelle il voua toute sa vie un amour platonique. Enfin, il se fit expulser d’Oxford, où il achevait son instruction, pour une composition qui fit horreur aux directeurs; The Necessity of Atheism (1811). Il s’établit à Londres, s’amouracha d’une fillette de seize ans, Harriet Westbrook, et l’épousa après un romanesque enlèvement. Peu après, il se liait avec Southey, avec Godwin, se jetait tête baissée dans la politique, discourait dans les meetings et participait aux extravagances des végétariens. Ses écrits révolutionnaires, Déclaration of Rights (Dublin, 1812) et The Devil’s Walk (1812), attirèrent l’attention du gouvernement, et, pour se soustraire à des poursuites imminentes, il erra d’un bout de l’Angleterre à l’autre, trouvant tout de même le loisir de publier sa Queen Mab (Londres, 1813, in-8), poème philosophique, et une Réfutation of Deism (1814, in-8), qui sent le fagot. Son ménage était devenu un enfer, et il se sépara de sa femme pour les motifs les plus singuliers, ceux qu’on a l’habitude de qualifier d’incompatibilité d’humeur. Pour se consoler, il enleva Mary Godwin et fit avec elle un voyage en France et en Suisse dont il a publié le récit, The History of a Six Weeks’ Tour (1817). Entre temps, sa femme avait donné naissance à un fils, Charles Bysshe, et toute la famille de Shelley, furieuse de l’abandon où il l’avait laissée, coupa les vivres au poète. Ses misères lui inspirèrent un magnifique poème : Alastor or the Spirit of Solitude (Londres, 1816, in-8); mais elles ne s’atténuaient pas. Bien au contraire, il fut forcé de repasser sur le continent à la suite d’affaires de femmes très embrouillées, où fut mêlée Claire Clarmont, une des maîtresses de Byron, qui d’ailleurs lui fit connaître le grand homme. Là-desssus la femme de Shelley mourut dans des circonstances assez pénibles, et le poète épousa (30 décembre 1816) Mary dont il avait déjà un fils et dont il eut une fille peu après. Claire Clarmont, maintenant brouillée avec Byron, dont elle avait eu une fille Allegra, retomba avec son enfant à la charge de Shelley, que Godwin poursuivait, par surcroît, de ses demandes d’argent. C’est au milieu de tous ces embarras qu’il créa un chef-d’œuvre, The Revolt of Islam (Londres, 1818, in-8), l’un des plus purs morceaux de poésie de la littérature anglaise. Mais comme il ne pouvait plus vivre en Angleterre, il s’établit (1818) en Italie sans esprit de retour. Il y retrouva Byron, auquel il rendit la petite Allegra, se lia avec lui d’une forte amitié, visita les grandes villes : Florence, Naples, Venise, Rome, écrivant beaucoup : The Cenci (1819, in-8), tragédie en cinq actes; Prometheus unbound (1820, in-8), poème d’une sublime envolée sur le thème de la rédemption de l’humanité; The Ode of the West Wind, d’un lyrisme échevelé, etc. La connaissance qu’il fit de la charmante Emilia Viviani lui inspira son Epipsychidion (1821, in-8), d’un si mélodieux mysticisme, et la mort de Keats son Adonais (1821, in-4), qui passe pour son chef-d’œuvre. D’une activité intellectuelle prodigieuse, il traduisait Platon, Spinoza, Eschyle, Goethe, Calderon. En avril 1822, il vint habiter avec des amis près de la La Spezzia. Il périt pendant une traversée de Leghorn à La Spezzia, au milieu d’une affreuse tempête. Son corps retrouvé, seulement au bout de dix jours, fut brûlé en présence de Byron et de Leigh Hunt, et ses cendres placées dans le cimetière protestant de Rome.

    Shelley est un des meilleurs lyriques de l’Angleterre, peut-être le meilleur; car ni Dryden, ni Wordsworth n’ont égalé toujours la magnificence de son style, sa clarté, sa grâce, sa fraîcheur d’imagination, sa spontanéité; et aucun n’a eu plus d’influence sur le développementde la poésie anglaise.

    Citons encore de lui : Rosalind and Helen (1819); Lines written in dejection (1819); Peter Bell the Third (1839); The Masque of Anarchy (1832); Witch of Atlas (1820); Swellfoot the Tyrant (1820); Defence of Poetry (1821); Hellas (1822). Les principaux recueils sont ceux des Poetical Pieces (1823); Posthumous Poems (Londres, 1874 in-8). Une édition des Œuvres complètes fut donnée par sa veuve en 1839 (4 vol.), mais il parut, depuis, des lettres et des écrits en prose, des fragments poétiques, etc. La seule édition vraiment complète [au moment de la rédaction de cette notice – note de l’Enc. de L’Ag.] est celle de Buxton Forman (Londres, 1876-80, 8 vol.). Shelley a été traduit en français, en allemand, en italien, en russe, etc.

    Article «Shelley» de La grande encyclopédie: inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome vingt-neuvième (Saavedra-Sigillaires). Réalisée par une société de savants et de gens de lettres sous la direction de MM. Berthelot, Hartwig Derenbourg, F.-Camille Dreyfus [et al.]. Réimpression non datée de l'édition de 1885-1902. Paris, Société anonyme de "La grande encyclopédie", [191-?], p. 1147-1148.


    Shelley. Gravure tirée de : Henry A. Beers et al., From Chaucer to Tennyson (image reprise du site du Project Gutenberg)

    Œuvres de Percy Bysshe Shelley
    En anglais

    Poésie

    The Complete Poetical Works of Percy Bysshe Shelley (New York: Houghton Mifflin, c1901), édition préparée par George Edward Woodberry (Bartleby.com)
    The Complete Poetical Works of Percy Bysshe Shelley (Oxford Edition, 1914), édition préparée par Thomas Hutchinson (Project Gutenberg)
    Sélection de poèmes (Online Book Initiative)

    Adonais: An Elegy on the Death of John Keats (University of Toronto)
    Alastor: or, The Spirit of Solitude (University of Toronto)
    The Daemon of the World (Project Gutenberg)
    The Devil's Walk Édition hypertextuelle annotée par Neil Fraistat et Donald H. Reiman On the Medusa of Leonardo da Vinci. Édition critique hypertextuele annotée par Neil Fraistat et Melissa Sites

    Théâtre

    The Cenci (Bartleby.com)
    Prometheus Unbound (and other works) (University of Pennsylvania)

    Correspondance

    Letters from Italy. Ensemble de 67 lettres écrites par Shelley entre 1818 et 1822 alors qu'il voyageait en Italie. Tiré de l'édition de Essays, Letters from Abroad, Translations and Fragments, by Percy Bysshe Shelley. Édité par Mary Shelley (1840).

    Essais

    A Defence of Poetry (University of Toronto)

    Notes on Queen Mab (University of Pennsylvania)

    The Necessity of Atheism (infidels.org)

    Declaration of Rights. Tiré de l'édition de 1880 de The Works of Percy Bysshe Shelley in Verse and Prose (H. Buxton Forman, éditeur).

    An Address to the People on the Death of Princess Charlotte. Tiré de l'édition de 1880 de The Works of Percy Bysshe Shelley in Verse and Prose (H. Buxton Forman, éditeur).

    Essay on Christianity. Tiré de l'édition de 1880 de The Works of Percy Bysshe Shelley in Verse and Prose (H. Buxton Forman, éditeur)

    On Life. Tiré de l'édition de 1880 de The Works of Percy Bysshe Shelley in Verse and Prose (H. Buxton Forman, éditeur)

    On Love. Tiré de l'édition de 1880 de The Works of Percy Bysshe Shelley in Verse and Prose (H. Buxton Forman, éditeur)


    Traductions en langue française

    Oeuvres poétiques complètes de Shelley. Deuxième édition. Paris, P.V. Stock (Bibliothèque nationale de France, Gallica – mode image, format PDF)
    Tome premier, 1907, 394 p.
    Tome second, 1908, 364 p.
    Tome troisième, 1909, 405 p.

    Oeuvres en prose. Traduit de l'anglais par Albert Savine. Paris, P. V. Stock, 1903, VIII-398 p. Comprend notamment: Pamphlets politiques; Réfutation du deïsme; Fragments de romans (Bibliothèque nationale de France, Gallica – mode image, format PDF)

    Documentation

    Bibliographie

    André Koszul, La jeunesse de Shelley, Paris, Bloud, 1910, XIX-439 p. (Bibliothèque nationale de France, Gallica – mode image, format PDF)

    Neil Fraistat (éd.), Early Shelley: Vulgarisms, Politics, and Fractals

     

    http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Percy_Bysshe_Shelley

     

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Investissement affectif dans le "Voyage en Orient" de Nerval

    O. C, II, 382, Les pyramides : « La branche du Nil entre Roddah et Gizeh a une telle largeur, qu’il faut une demi-heure environ pour la passer.
    Quand on a traversé Gizeh, […] on a encore devant soi deux lieues de plaines cultivées à parcourir avant d’atteindre les plateaux stériles où sont posées les grandes pyramides, sur la lisière du désert de Lybie.
    Plus on approche, plus ces colosses diminuent. C’est un effet de perspective qui tient sans doute à ce que leur largeur égale leur élévation. Pourtant, lorsqu’on arrive au pied, dans l’ombre même de ces montagnes faites de main d’homme, on admire et l’on s’épouvante. »


    Paysage ambulatoire
    cadrage


    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book edition sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html

    En plus, les frais de port sont gratuits jusqu'au 31 mai 2008.

  • Catégories : Mes poèmes

    Le soleil du nord

    Le soleil du nord ravive
    La joie dans les cœurs
    Le soleil du nord fait la fête
    Pour notre plus grand bonheur

    Le soleil du nord est plus chaud
    Que celui de l’équateur
    Le soleil du nord rit plus haut
    Que les nuages moqueurs

    Le soleil du nord, c’est son enthousiasme
    Si communicatif, son ouverture
    Son accueil irremplaçable
    Qui ne dépend pas de la température

    Le soleil du nord est dans un demi
    Qu’on déguste à la terrasse
    Eventée et bousculée par la pluie.
    Le beffroi rythme nos heures.

    Le soleil du nord ne vaincra pas
    Celui de la Méditerranée
    Mais c’est un peu chez moi
    Aussi, ici et ailleurs à la fois.

    5 mai 2008

    Pour lire d'autres poèmes de moi, cf. mes 2 recueils présentés ci-dessus.
    En plus les frais de port sont gratuits jusqu'au 31 mai.

  • Catégories : Paysages de Cannelle. Nouvelles

    Ma participation au jeu des Equipières, "La lettre noire"

    http://lauravanelcoytte.votrecv.com/article-240406-6.html#anchorComment

    http://lauravanelcoytte.votrecv.com/article-240477-6.html#anchorComment

    En attendant de lire le roman de Cannelle(que je vais publier dès que j'aurais récupéré un PC, une connexion, un chez moi et le reste), vous pouvez lire mes recueils de poèmes présentés ci-dessus.
    En plus, les frais de port sont gratuits jusqu'au 31 mai.

  • Catégories : Mes poèmes

    CES MOMENTS...

    Ces moments
    Hors du temps
    Où l'on joue un instant
    Avec un enfant

    Ces moments qui se figent
    Lorsque les adultes
    Se plaigent
    Du temps qui passe

    Ces moments suspendus
    Comme un ballon sur un fil tendu
    L'enfance revenue
    L'insouciance reconnue

    Ces moments si longs
    Qu'on voudrait jeter un pont
    Pour partir le long
    De la rivière en amont.

    1 er mai 2008

  • Catégories : Mes poèmes

    Le quotidien

    1291365484.jpg

    Ces petites choses mille fois recommencées
    Ces habitudes toujours ressassées
    Ce qui rythme notre vie sans discontinuer
    Ménage,vaisselle, linge à laver et repasser
    La cuisine, plaisir parfois, ou corvée
    Selon les moments du quotidien, la santé.
    Le quotidien varie un peu selon les personnes,
    Leur travail, leurs moyens, leurs caractères.
    Il est parfois alourdi par le ciel bas d'automne
    Ou allégé par les journées lumineuses
    Mais quelqu'un y échappe t-il vraiment; le
    Voulons-nous? car sans ces riens utiles
    Le quotidien se désagrège et insupportable
    Devient la vie qui perd son ossature.

    7 mai 2008

    Pour lire d'autres poèmes de moi, cf. mes 2 recueils en vente ci-dessus

  • J'ai lu:"Cahier d'un retour au pays natal " d'Aimé Césaire

    Extrait sur le site "Toute la poésie"

    Partir.
    Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-
    panthères, je serais un homme-juif
    un homme-cafre
    un homme-hindou-de-Calcutta
    un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas

    l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture
    on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer
    de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir
    de compte à rendre à personne sans avoir d'excuses à présenter à personne
    un homme-juif
    un homme-pogrom
    un chiot
    un mendigot

    mais est-ce qu'on tue le Remords, beau comme la
    face de stupeur d'une dame anglaise qui trouverait
    dans sa soupière un crâne de Hottentot?


    Je retrouverais le secret des grandes communications et des grandes combustions. Je dirais orage. Je
    dirais fleuve. Je dirais tornade. Je dirais feuille. Je dirais arbre. Je serais mouillé de toutes les pluies,
    humecté de toutes les rosées. Je roulerais comme du sang frénétique sur le courant lent de l'oeil des mots
    en chevaux fous en enfants frais en caillots en couvre-feu en vestiges de temple en pierres précieuses assez loin pour décourager les mineurs. Qui ne me comprendrait pas ne comprendrait pas davantage le rugissement du tigre.
    Et vous fantômes montez bleus de chimie d'une forêt de bêtes traquées de machines tordues d'un jujubier de chairs pourries d'un panier d'huîtres d'yeux d'un lacis de lanières découpées dans le beau sisal d'une peau d'homme j'aurais des mots assez vastes pour vous contenir
    et toi terre tendue terre saoule
    terre grand sexe levé vers le soleil
    terre grand délire de la mentule de Dieu
    terre sauvage montée des resserres de la mer avec
    dans la bouche une touffe de cécropies
    terre dont je ne puis comparer la face houleuse qu'à
    la forêt vierge et folle que je souhaiterais pouvoir en
    guise de visage montrer aux yeux indéchiffreurs des
    hommes




    Il me suffirait d'une gorgée de ton lait jiculi pour qu'en toi je découvre toujours à même distance de mirage - mille fois plus natale et dorée d'un soleil que n'entame nul prisme - la terre où tout est libre et fraternel, ma terre.

    Partir. Mon coeur bruissait de générosités emphatiques. Partir... j'arriverais lisse et jeune dans ce pays mien et je dirais à ce pays dont le limon entre dans la composition de ma chair : « J'ai longtemps erré et je reviens vers la hideur désertée de vos plaies ».

    Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais : Embrassez-moi sans crainte... Et si je ne sais que parler, c'est pour vous que je parlerai».
    Et je lui dirais encore :
    « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir. »

    Et venant je me dirais à moi-même :
    « Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle, car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse... »

  • Catégories : La poésie

    Suite à ma note du 27/03/2008-6

    Suite de ma note du 27/03/2008-2

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2008/03/27/je-viens-de-lire-poesie-1-numero-51-de-l-hiver-2007-2008.html

     

    et du 29/03/2008

     

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2008/03/29/suite-de-ma-note-du-27-03-2008-1.html#comments

     Poésie 1 numéro 51 de l'hiver 2007-2008

    C'est une revue trimestrielle d'information et d'expression poétique dont le dossier/enquête portait cette fois sur: Pourquoi la poésie? Pourquoi des poètes?
    Il est présenté par Jean-Marc Debenedetti, introduisant les réponses au questionnaire envoyé par la revue(moins d'un tiers de réponses sur 150 questionnaires envoyés). Ceux qui ont répondu ne sont pas tous des poètes.

     



    Extrait du texte de Prithwindra Mukherjee,p.45: "Chaque poète est un Prométhée qui apporte à l'homme un peu de feu dérobé, récompensé par des coups de becs et de griffes de l'aigle."

  • Catégories : La littérature

    J'ai lu:Rilke et Balthus, "Lettres à un jeune peintre"

    1323278009.jpg

    Ne trouvant pas le sommeil, je cherche un livre assez mince pour ne pas m’emmener jusqu’au matin, et assez beau pour m’éblouir et déchirer d’un coup la maigre blancheur de cette nuit.

    Le regard trouve ces quelques lettres de Rilke au jeune Balthus, coincées entre une biographie illustrée de Frida Kahlo et le Zibaldone. Je me dis désormais, après les avoir relues, qu’il serait dommage d’en rester là, d’éteindre simplement la lumière, au lieu de la tendre plus loin.

    La tendresse est le seul bien qui nous accompagne, tendresse reçue et partagée, qui n’affirme rien, et nous survit.

    Rodin me racontait un jour qu’en lisant l’Imitation de Jésus-Christ, il remplaçait partout le nom de Dieu par le mot « Sculpture » ; c’est ainsi que vous devez, en parcourant ce digne document, remplacer mon nom qui y figure, par le vôtre ; car ma contribution à votre ouvrage sera trop petite pour que je m’arroge ce rôle prépondérant que je n’ai dû assumer que par la convention du traité. Votre part à cette œuvre était toute travail et douleur ; la mienne sera mince et elle ne sera que plaisir. RILKE

    Rilke écrivit cette lettre en 1920, six ans avant sa mort. Balthus en avait alors douze. L’enfant venait de publier Mitsou (nom de son chat perdu), son premier recueil de quarante dessins, préfacé par Rilke.

    Rien ne finit.

    Rilke, Lettres à un jeune peintre, Balthus, Éditions de l’Aire Archimbaud 1993

    Philippe Rahmy - 6 octobre 2005

    Source: Remue.net

  • Catégories : Mes poèmes

    Chez moi

    Chez moi, il y des palmiers
    Dans le ciel dégagé

    Chez moi, il y a des nuages
    Dans le ciel d'orage

    Chez moi, il y a l'océan
    Qui joue avec le vent

    Chez moi, il y a la pluie
    Qui tombe même la nuit

    Chez moi, il y a le soleil
    Qui rit dès le réveil

    Chez moi, le champagne
    Pétille dans les verres

    Chez moi, le thé somnole
    Dans le midi de canicule

    Chez moi, c'est ici encore
    Chez moi, c'est là-bas si fort

  • Catégories : Mes poèmes

    Si seule

    Si seule
    Si sale
    Si saoule

    Des serments non tenus
    Des silences non brisés
    Des serments trop sensés

    Si seule
    Dans le silence
    Si sale

    Si seule
    Hors la société
    Si sale
    Des souillures
    Si sages
    Des sermons
    Si saoule
    Des serments
    Si sensés

    Si seule
    Si sale
    Si saoule
    Si sage
    Si sensée
    Si sotte
    Si sordide
    Si silencieuse
    Si susceptible

  • Catégories : Mes poèmes

    L'ennui d'être femme

    L'ennui d'être femme
    Est qu'on nous conditionne
    A faire le ménage
    La cuisine
    Le repassage
    Pour être une vraie femme
    Il faut être sobre
    Apprendre l'ennui, taire
    Ses envies,ses rêves
    Laisser les hommes
    A leurs affaires sérieuses
    Celles du monde
    Et se replier sur l'intime
    Le linge qui sent la lavande
    La maison l'encaustique
    Si on refuse l'ennui d'être femme
    On risque d'être un Homme
    Seul et libre.

    1 er mai 2008

  • Catégories : Mes poèmes

    Là-bas

    Le ciel est presque toujours bleu
    Les fleurs brillent de mille feux
    Sous le soleil ardent des cieux

    Les gens ont le caractère du climat
    Violents et indolents à la fois;
    Le temps semble parfois s'arrêter là-bas

    Dans la chaleur brûlante et somnolente de midi.
    Et les minutes s'accèlèrent aussi
    Dans le vacarme des klaxons qui assourdit.

    Là-bas,j'ai laissé une partie de moi
    Qui tremblotent comme des émois
    Sensuels d'envie de soleil-roi.

    J'ai regardé avec des yeux écarquillés
    La misère et la maladie exposées
    Voisinant luxe et oppulence osés.

    Là-bas, j'ai écouté et essayé de comprendre
    Je me suis indigné des injustices
    J'ai admiré une culture, une richesse.

    J'ai tenté l'obéissance
    Et pris de l'assurance
    J'ai laissé des affaires et des rêves
    Des peurs et des souffrances.

    Là-bas,loin de la France.

    (26/04/2008)

  • Catégories : Les polars

    J'ai lu "Si dieu dort"

    259159916.JPG
    Auteur Mark Henshaw, John Clanchy, Brice Matthieussent (Traducteur)
    Paru le : 22/11/2007
    Editeur GALLIMARD
    Isbn : 978-2-07-030663-3 / Ean 13 : 9782070306633

     

    Collection FOLIO POLICIER
    Caractéristiques

    : 406 pages

     

    RESUME

     
    Le lieutenant Glass est incontestablement marqué, épris de justice, capable de passer en un instant du comportement le plus intraitable à une nonchalance proche du défaitisme.
    Un homme complexe, bardé de diplômes qui, quoique simple flic, bénéficie de la part de sa hiérarchie, étrangement prudente, d'une sorte de paix royale difficile à comprendre. Si son " taux de nettoyage " parle de lui-même, sa vie reste une énigme. Une série de meurtres visant des récidivistes dangereux, des violeurs et autres tueurs d'enfants tout juste libérés après des peines dérisoires entraîne le lieutenant sur la piste d'un " régulateur " : un tueur anonyme, méthodique et froid, qui semble rendre une justice que les hommes n'appliquent plus.
    Un juge est abattu. La loi du talion se déchaîne. Œil pour œil, dent pour dent... Glass comprend. Son passé l'y oblige mais son éthique le réprouve. Il est flic. La loi condamne et protège normalement des monstres. Il ne peut fermer les yeux...
    Autres livres du même auteur :
    Si Dieu dortSi Dieu dort
    Hors de la ligne de feuHors de la ligne de feu
    Tous les livres de Mark HenshawTous les livres de Mark Henshaw

    Si Dieu dortSi Dieu dort
    Tous les livres de John ClanchyTous les livres de John Clanchy

    Les dépossédésLes dépossédés
    Les dépossédésLes dépossédés
    Si Dieu dortSi Dieu dort
    Tous les livres de Brice MatthieussentTous les livres de Brice Matthieussent

     
     

    BIOGRAPHIE de Mark Henshaw

     
    Mark Henshaw et John Clanchy sont australiens. Si Dieu dort est le premier volet des enquêtes du lieutenant Solomon Glass, un personnage hors des normes, d'une puissance rare.
    http://www.decitre.fr/livres/Si-Dieu-dort.aspx/9782070306633
  • Catégories : Mes poèmes

    Contre


    Solitude contre instinct grégaire
    Lecture contre agapes

    Curiosité contre sociabilité
    Toujours contre l’amitié

    Solitude pour survivre
    Lecture pour vivre

    Pour ou contre
    Ne peut-on comprendre

    La différence des autres,
    Ceux qui rêvent ?

    (24/04/2008)

  • Catégories : Les polars

    J'ai lu "Le tueur des tornades" d'Alice Blanchard

    1774868257.gifhttp://www.pocket.fr/thriller-fiche-livre-9782266160278.html(image)

    Résumé du livre

    Suite à une tornade à Promise, on retrouve les dépouilles de la famille Peppers. Leurs blessures semblent suspectes et Charlie Grover, chef de la police, mène l'enquête et conclut à un assassinat. D'autres personnes subissent la même chose peu de temps après durant des tornades. Pas de doutes : il s'agit d'un tueur en série. Dans cet ouvrage noir règne une tension palpable.

    Alice Blanchard

    Auteur américain

    L'auteur publie son premier roman, 'Le bénéfice du doute', en 2000, très bien accueilli par la critique, traduit dans une dizaine de langues et sélectionnée parmi les dix meilleurs romans policiers de l'année par le 'New York Times Book Review'. 'Le tueur des tornades', son deuxième roman, est adapté au cinéma par Warner Bros.

     Plus sur "Alice Blanchard"

    La bibliographie d'Alice Blanchard

    Un mal inexpiable

    d'Alice Blanchard

    [Policiers]

    Jeune et brillante généticienne de Boston, Daisy Hubbard consacre toute son énergie à trouver un remède à la maladie génétique qui a emporté son frère Louis vingt ans auparavant. Alors que ses recherches prennent un tournant crucial, sa[...]

     Plus sur "Un mal inexpiable

    http://www.evene.fr/livres/livre/alice-blanchard-le-tueur-des-tornades-12910.php(source de l'article)

  • Catégories : Des poètes et poétesses

    Une découverte à Saint-Quentin, pendant le printemps des poètes:Pierre Garnier

    2008, l’année Pierre Garnier

    Le poète picard à l’honneur dans toute la région

    Article publié le 22 février 2008

    Pour fêter les 80 ans du célèbre poète picard, la Région a pris l’initiative de valoriser l’œuvre littéraire du pionnier de la poésie spatiale. Ainsi, tout au long de l’année et sur l’ensemble des territoires picards, une programmation riche et variée sera proposée au public.

    Lectures publiques, spectacles, expositions, ateliers de poésie, documentaires, promenades poétiques…pour l’Année Pierre Garnier, 24 manifestations, toutes disciplines artistiques confondues, inviteront les picards à découvrir la magie de la poésie spatiale. Le spatialisme, cette démarche poétique qui consiste à considérer la place du mot et des caractères d´imprimerie dans l´espace de la page, c’est Pierre Garnier et son épouse Ilse, qui en sont à l’origine. « Isoler la langue, la modifier, la bouleverser, créer des structures neuves… provoquant l’apparition d’états jusqu’alors inconnus et plaçant l’homme dans un milieu permanent de création et de liberté » dixit le poète. Ce mouvement deviendra très vite international et Pierre Garnier écrira et publiera de nombreux ouvrages dans différents pays.

    Une année spatio-temporelle

    A compter du 27 février prochain, date de lancement de l’année Pierre Garnier, associations, écrivains, artistes, metteurs en scène venus de toute la Picardie participeront à l’aventure ! Eléonore Lelong (texte) et Catherine Duverge (photographies et graphisme) co-réalisent pour l’occasion un ouvrage « Espace des Songes » composé de photographies et de textes sur le couple Isle et Pierre Garnier et la poésie spatiale. « Il s’agit de proposer aux lecteurs deux volets. Le premier, documentaire, sous la forme d’entretiens avec le poète. Le second, fictionnel, à partir d’éléments biographiques et imaginaires » explique Catherine Duverger. Pour aborder le travail du poète, des documents d’archives, des feuilles de travail, croquis ou extraits de manuscrits, seront édités et permettront aux lecteurs de découvrir la poésie en train de se créer. « Nous voulons privilégier une forme esthétique, un rapport artistique au livre et le diffuser dans des conditions particulières qui vont au-delà des circuits traditionnels de distribution afin de toucher un plus large public ». En effet, l’ouvrage sera diffusé dès septembre par le biais d’expositions itinérantes, de concerts, de vernissages et des dépôts chez les libraires. Et de conclure : « Cette vie d’homme et d’artiste, dans ses détails, ses manies et ses événements, est selon nous une façon d’initier à la poésie spatiale, de la rendre accessible, mais aussi d’éveiller un public large et néophyte à l’art en général et plus particulièrement à ses formes, littéraires, poétiques et plastiques. »

    Participent à l’Année Pierre Garnier : Alain Marc, l’Association les Esserres, l’Association Terre de Sienne, l’Association Rose Town, Bertrand Creac’h, la Bibliothèque Guy de Maupassant dans l’Aisne, le Centre international Jules Verne, la Compagnie de la Cyrene, la Compagnie du Berger, Corps Puce, Ecrivains en Picardie, Edition librairie du Labyrinthe, Editions les Vanneaux, Léandre Leber, Mathilde Leroy, la Maison pour tous de Rivery, Richard Brechet ou l’association Alibi, OCCE coopérative scolaire de l’école primaire Galilée de SOISSONS , Sausen Mustafova, Picasco, l’Université de Picardie Jules Verne, Waide Somme.

    http://www.picardie.fr/spip.php?article2254
  • Catégories : Nerval Gérard de

    Investissement affectif dans le "Voyage en Orient" de Nerval

    1620053839.3.jpgO. C, II, 441-442, pendant la prière des musulmans, «  j’allai me promener sur le tillac de l’avant, épiant le lever des étoiles, et faisant aussi, moi, ma prière, qui est celle des rêveurs et des poètes, c’est-à-dire l’admiration de la nature et l’enthousiasme des souvenirs. Oui, je les admirais dans cet air d’Orient si pur qu’il rapproche les cieux de l’homme, […]. »

     

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

     

     

     

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html

     

     

     

     

      

     

     

  • Catégories : Mes poèmes

    Une tête comme une passoire

    Cannelle a la tête comme une passoire
    Où ne passeraient plus les espoirs
    Une passoire
    Qui ne garde que les idées noires.
    Une passoire
    Si lourde le soir
    Qu’elle empêche de dormir comme un loir.
    Un égouttoir
    De désespoirs.
    Elle sourit par devoir
    Et a la politesse de vouloir
    Faire croire
    Que sa tête comme une passoire
    Est un reposoir
    De poésie divinatoire
    Qui aiderait à voir
    Au-delà des cauchemars ;
    Une oraison jaculatoire
    D’histoires
    Jubilatoires.
    Mais Cannelle a la tête comme une passoire
    Sombre comme couloir
    D’une maison dépotoir ;
    Un purgatoire.


    SUITE A UNE CONSIGNE DES IMPROMPTUS(lien à droite de ce blog)

  • Catégories : La poésie

    Suite à ma note du 27/03/2008-3

    Suite de ma note du 27/03/2008-2

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2008/03/27/je-viens-de-lire-poesie-1-numero-51-de-l-hiver-2007-2008.html

     

    et du 29/03/2008

     

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2008/03/29/suite-de-ma-note-du-27-03-2008-1.html#comments

     Poésie 1 numéro 51 de l'hiver 2007-2008

    C'est une revue trimestrielle d'information et d'expression poétique dont le dossier/enquête portait cette fois sur: Pourquoi la poésie? Pourquoi des poètes?
    Il est présenté par Jean-Marc Debenedetti, introduisant les réponses au questionnaire envoyé par la revue(moins d'un tiers de réponses sur 150 questionnaires envoyés). Ceux qui ont répondu ne sont pas tous des poètes.

     



    Patrick Poivre d'Arvor,p. 31:

    Robert Desnos, à qui l'on demandait:"Pourquoi écrivez-vous?", répondait:"Pour donner rendez-vous."
    Pourquoi des poètes?me dites-vous aujourd'hui?
    Pour donner de l'amour.